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Les Aventures Croustillantes +18 ans

134… Les montagnes russes du plaisir de John…

Et alors que j’ai encore ma jupe, mon body et mes sous vêtements, il s’agenouille. Il s’agenouille comme le ferait un serviteur devant sa reine.

Plaisir solitaire (Photo by Dainis Graveris on Unsplash)

Récit de ma rencontre avec John.

Quand on tombe de vélo, il faut savoir remonter, et pédaler de nouveau. Il fallait donc que j’inverse la tendance et que je ne reste pas sur l’échec de Francesco, et que je me remette en quête d’un meilleur coup.

Pour être honnête, j’avais déjà un petit stock de matchs tinder, et quelques phrases seulement pour réactiver une conversation qui s’enlise pour arriver à mes fins.

Qui sera le prochain ?

Je jette mon dévolu sur John, John Connelly, très irlandais comme nom, un peu sexy ? Non ? Peu importe…

On s’écrit toute la semaine, chaque jour et parfois plusieurs fois par jour, il m’envoie une playlist à écouter pendant mes courses uber. C’est une attention particulière et originale, j’apprécie. Je me mets à rêver du beau John, un peu hippie, voyageur, cheveux longs, léger et fantasque.

Les messages ne dérivent jamais vers des eaux troubles, et mon gouvernail qui m’emmène toujours vers les rives les plus sombres et coquines, semble partant pour laisser ma barque voguer au milieu de la rivière… Serait-ce la rivière de l’amour ? Argh, je vais vite me rendre compte que j’arrive au bout de l’étang…

Après avoir discuté tous les jours, on prévoit de se voir le jeudi soir, pour cuisiner et dîner ensembles. Je suis excitée à l’idée de cuisiner avec lui, j’imagine un instant complice, des minutes de rire, de contact, de sourires…

Première impression

Je m’apprête un peu pour l’occasion, il a l’air d’être un peu roots, je ne force donc pas trop. Juste de quoi me sentir jolie, bien dans mes sandales.

Après une petite demi heure de marche, c’est les pieds lacérés par mes sandales que j’arrive devant son immeuble. C’est un immeuble moderne à quelques minutes seulement du centre de Perth.

Je sonne, sa voix n’est pas celle à quoi je m’attendais, je l’imaginais plus grave, plus chaude, elle est trop aigu, un peu froide, je ne sais pas. Je sens comme d’instinct que je vais être déçue.

Il arrive pour m’ouvrir la porte, il a une vieux pantalon un peu baggy, mais resserré aux chevilles et un Tee shirt beige un peu sale. Je ne valide pas trop le style, mais je ne vais pas m’arrêter à ça… Sauf que ça ne s’arrête pas à ça ! Son visage est différent de ce à quoi je m’attendais, ses yeux sont plus bridées et les pattes d’oies aux coins de ses yeux sont très profondes et marquées, il a l’air plus vieux qu’il n’est. Sa peau est pâle, ses cheveux sont châtains clairs, et non pas bruns comme ce à quoi je m’attendais. Et surtout, ses cheveux sont gras et sales, ils sont attachés sur son crâne. Je ne m’imagine pas les toucher, même pas les effleurer, ça me donne presque un haut le coeur rien que d’y penser.

La gêne

Je crois que si je peux aussi bien le décrire, c’est que je l’ai fixé un bon moment et de fait, il s’est rendu compte de mon manège. Après l’avoir dévisagé, sans me rendre compte que les secondes défilaient, j’ai remarqué sa gêne, son empressement à rejoindre son appartement, la difficulté qu’il a eu, ou plutôt que l’on a eu de démarrer une conversation. C’est à mon tour de me sentir gênée, j’ai l’impression qu’il réalise seulement ce que ça implique d’avoir un rendez vous avec une française : un anglais moins fluide, des hésitations, des incompréhensions et des moments de blancs.

On est là tous les deux, dans l’ascenseur, à se sourire timidement. J’essaie d’entamer la conversation, mais le sujet tombe à l’eau. Il finit par babiller, je ne comprends pas tout, il parle vite avec un fort accent australien. Je suis trop concentrée à essayer de lui trouver du charme pour prêter vraiment attention à tous les mots qui sortent de sa bouche.

On longe le couloir jusqu’à son appartement, je le suis, dans le sillage de son odeur. Il y a des odeurs qu’on aime et d’autres que l’on n’aime pas, et bien la sienne, disons qu’elle ne me transporte pas. Ses phéromones n’ont pas l’air de plaire aux miennes, mes narines reprennent une petite bouffée de ce nouveau parfum, mais le verdict est le même, attraction rejetée.

Quand un date commence ainsi, c’est dur de le continuer l’esprit léger, de se dire, aller ma fille, tu vas voir il va te surprendre, il va te faire balancer le coeur, ce n’est qu’une malencontreuse première impression.

Ne jamais sous-estimer le vin

L’appartement est composé d’une première pièce, on entre directement dans la cuisine, elle n’est pas très grande, mais ça fera l’affaire pour le dîner. En face à droite, un grand bureau avec plusieurs écrans, des câbles, et une petite collection de jeux videos, l’homme doit être un peu geek. Puis le salons, beaucoup de livres, de souvenirs de voyages, d’instruments de musique jonchent le sol et les étagères. Je préfère ce côté ci de la pièce… Ça nous permet au moins de lancer une conversation digne de ce nom, d’ouvrir le vin et de se détendre un peu.

Il lance la cuisine, on coupe chacun de notre côté une partie du dîner, il est sérieux, et la complicité que j’attendais a l’air d’être restée au supermarché. Pour cuisiner, il est à l’aise et finalement, je lui laisse les rennes, je l’observe en sirotant mon vin.

De profil, à bien y regarder il est mieux que de face, mais son menton est peu trop en galoche.

Les vapeurs de l’alcool semblent m’aider à le trouver de plus en plus charmant. Il ne remarque rien cette fois ci, il est en conversation avec lui même, il parle, rit à ses blagues, et cuisine.

Si je partais s’en rendrait-il compte ?

Finalement, nous rejoignons le canapé pour le dîner, nous discutons, mais aux vues de nos assiettes et de nos verres, je constate qu’il parle bien plus que moi, j’ai déjà fini depuis une bonne dizaine de minutes quand il pose sa fourchette. Il me resserre du vin.

Il passe son bras sur le flanc du canapé,  atteint le mien et commence à le caresser.

L’épuisement

La fatigue m’assaille d’un coup, je sens que mes paupières rêvent de se fermer, que mes gestes sont lents. Je me sens épuisée, apathique, et je rêve alors de rentrer pour aller me coucher. Je vois bien que le charme n’opère pas, que je ne ressens pas de désir pour lui. J’y croyais tellement, je pensais tellement que j’avais trouvé ma petite perle rare. Il faut savoir s’avouer vaincue quand c’est nécessaire.

Il commence à faire la vaisselle, je n’ai pas l’énergie de proposer mon aide. Je reste là assise en tailleur sur son canapé, mes yeux rêvent de se fermer et mon corps tout entier semble lasse et me somme d’aller me coucher. J’écris un message à un de mes potes de l’auberge, pour lui dire que je vais rentrer.

John vient s’asseoir près de moi. À priori la vaisselle est terminée… De peur qu’il me trouve impolie et qu’il pense que je m’ennuie (c’est un peu le cas, avouons le) , je cache mon téléphone.

Baillant aux corneilles, je lui montre que je suis épuisée. Me justifiant, je m’excuse, je suis plus dynamique d’habitude, moins léthargique. Il sourit, m’excuse du bout des lèvres. Je lui dis que je vais rentrer, que je n’arrive pas à rester éveillée, qu’on se verra une prochaine fois. Il me propose de m’allonger sur  son lit, je décline.

Il se rapproche, il me prend dans ses bras, je n’ai pas la force de résister et c’est plutôt agréable. J’essaie de ne pas me focaliser sur son odeur, d’oublier celles que j’ai préférées par le passé. De me raccrocher au positif, à ce torse plutôt large qui accueille ma tête endormie, à cette main qui caresse avec tendresse mes cheveux.

Le désir se fait attendre

Mais voilà, je sens que le désir ne monte pas… Je me creuse la tête pour savoir comment m’extirper de cette situation quand il me tourne la tête et m’embrasse. Le baiser est doux, ses poils de barbe me chatouillent un peu les lèvres, mais ce n’est pas désagréable. Et pourtant, toujours pas de désir. Rien, nada, niente, pas une once de contraction sous mon body.

Je me laisse quand même aller à ses baisers. Il paraît que l’appétit vient en mangeant… Alors peut être que …

Ses doigts sont rugueux sur ma peau, ses gestes timides. Retient-il ses envies, ou est-il prévenant ? L’envie s’immisce en moi, envie qu’il me serre, qu’il m’empoigne, qu’il me transmette son excitation, qu’il me presse sous son poids. Je ne veux pas être effleurée, je veux être touchée, tripotée. Je veux que ses mains agrippent mes seins, mes fesses. Mais il se contente d’effleurer…

Je tente une manoeuvre, un moyen de lui transmettre mes envies, je serre sa peau entre mes doigts, je le griffe un peu, je tente de lui mordiller le cou. Donne moi un peu de sauvage, John, sors de ta coquille… Mais John caresse, dorlote, John me prend pour un chaton.

Les talents cachés de John

Et alors que j’ai encore ma jupe, mon body et mes sous vêtements, il s’agenouille. Il s’agenouille comme le ferait un serviteur devant sa reine. Il m’enlève avec toujours autant de délicatesse la petite culotte que j’avais mis tant de temps à choisir, et il enfouit sa tête sous ma jupe. Je ne le vois presque plus, le tissus vert légèrement satiné cache son visage, je ne vois que ses cheveux gras, un peu défaits.

Mais John a des talents cachés, et sa langue est agile, il maîtrise l’art de faire plaisir aux femmes apparemment. Je bascule ma tête en arrière, je sens mon corps qui se tends et se détends suivant le rythme que lui impose la bouche magique de John. Il est concentré à sa tâche.

Pour que mon désir physique soit à son apogée, il faut que mon désir vienne de mon esprit, il faut que je m’extirpe de John, que je pense à quelqu’un d’autre, un ex traverse mon esprit, Max aussi, je mélange, j’ajoute, et le plaisir se réveille. La volupté envahit tout mon corps, je me contracte de plaisir, un soupir sort de mes lèvres, j’y suis, j’y suis presque, l’orgasme est là, à la porte.

Dommage…

Mais John s’arrête, sa langue quitte mon clitoris à une seconde de la délivrance, à un centième de seconde, j’atteignais un état de ravissement parfait. Il embrasse mes cuisses, mon ventre… J’ai envie de pousser sa tête vers mon intimité et de l’y presser, de lui dire de continuer. Pourtant, il est trop tard, je le sais, il n’en a aucune idée.

Il remonte vers mon ventre, y dépose des baisers timorés. Il se bat avec mes vêtements pour me les enlever, je l’aide, je me déshabille lentement, espérant que son étreinte sera plus forte, plus intense une fois nus.

Je lui enlève son tee shirt, il est plutôt musclé, et seule une briochette rends le tout moins ferme et attractif. Il s’allonge sur la moquette, je me frotte, j’éveille son désir. Son pantalon et son boxer ne font pas long feu.

Nous sommes nus, sur une moquette qui gratte mes genoux, lui allongé les cheveux à demi défaits, éparpillés, moi à califourchon sur lui. Je reste à quelques millimètres de sa peau, je sens son désir se lever, touchant parfois le coeur de mon désir. Il gigote parfois, comme si il voulait que je le prenne en moi, là comme ça, au milieu du salon… et surtout sans préservatif.

Puisque je vois qu’il ne bouge pas d’un pouce, qu’il ne cherche pas après un petit bout de latex, je lui souffle à l’oreille que nous aurions bien besoin d’une protection.

Changement de décor

Son désir se suspend un instant, je le laisse se lever, je me dirige quant à moi vers la chambre. Faire l’amour à même le sol, c’est excitant, mais quand tout le reste est plus sauvage.

Son lit est grand, confortable, les coussins y sont moelleux, et je sens qu’il a intérêt à revenir vite s’il veut me retrouver éveillée. Il revient triomphant, il s’allonge sur le dos, il compte reprendre exactement au moment où on en était. C’est parti pour me remettre à califourchon sur lui, je l’excite de mes doigts, de mes baisers dans le cou, attrapant sa tête et ses cheveux (tant pis, je me laverais les mains), mettant toute la vigueur qu’il n’a pas.

De nouveau dressé comme un I, il est prêt. Je me dégage pour qu’il enfile le préservatif. Il n’a pas l’air d’être expert, j’attends, je m’impatiente un peu.

Enfin, enfin je peux le glisser en moi. Une chaude sensation m’envahit, l’angle est parfait, mon plaisir se réveille instantanément, j’imprime le rythme dont j’ai besoin, je rêve à d’autres corps, à d’autres hommes, à d’autres amants.

Et le feu d’artifice intérieur arrive, l’intérieur de mon corps en tremble, je suis ici et nulle part, pendant une seconde, rien ne compte. Puis le plaisir retombe peu à peu, je continue, c’est bon, mais j’ai déjà atteint mon apogée. Je sais que je ne l’atteindrais plus, je connais mon corps.

C’est trop long là…

Je me donne maintenant pour que lui aussi atteigne le même ravissement.

Après un moment dans cette même position, il me fait face, je ferme les yeux, le voir dans cet état de désir ne rend pas le mien plus fort, au contraire. Je me projette avec Filippo, Max, Killian. Je m’accroche au souvenir de ceux qui réveillaient mon désir d’un coup d’oeil, d’une simple caresse.

Pour règler le problème, je me mets dos à lui, je peux m’y toucher à loisir, faire remonter un peu la courbe du désir et du plaisir. Mais il ne reste pas longtemps, il aime être dessous, allongé. Il tente de me tourner sans se dégager de mon antre. Impossible, on se tord. Il aurait été plus simple juste de se détacher pour se réemboiter plus tard.

La position n’est pas des plus confort pour moi, mais peu importe, je veux qu’il finisse, le désir s’est envolé, le sommeil est revenu. Il a l’air de se tendre. Hop, je roule sur le coté.

Pas vraiment certaine qu’il ait terminé, je file dans la salle de bain, à mon retour, il s’y engouffre.

Un réveil agréable

Je me glisse sous les draps, je pose ma tête sur l’oreiller et ferme les yeux. Le message sera clair au moins, la fête est terminée pour ce soir.

Il se cale derrière moi, tente de m’enlasser, je me dégage un peu, lui offrant ma seule hanche pour poser sa paume. Je m’endors.

Au petit matin, enfin à 6h pour être précise, son réveil sonne. Je regarde ma montre, ok, il est temps pour moi de partir. Mais il vient se coller, il veut un câlin, je me laisse faire après tout ça n’est pas si désagréable. Je fais mon endormie, ma princesse feignante, qui veut rester encore quelques minutes avec Morphée. Mais il ne l’entends pas de cette oreille, il me retourne sur le dos avec délicatesse. Et puis sa tête et son corps tout entier partent se terrer sous la couette.

Il éveille mon désir de ses doigts et de sa langue, mon esprit vogue vers d’autres envies et d’autres souvenirs, et cette fois ci il ne s’arrête pas, l’orgasme vient, il est plein, entier, nourri de fantasmes, de paroles et de gestes de ma mémoire, mais il est là !

Je suis déboussolée et ailleurs quand il revient vers mes lèvres, qu’il s’allonge sur le dos, à son tour, qu’il me regarde avec envie. Je comprends le message, ma bouche se dirige vers sa verge dressée. Son pénis est plutôt pas mal, bien proportionné, assez grand et large. Je ne me plains pas.

Pas de désir, pas de désir

C’est bête, mais je n’y mets pas toute ma ferveur, je suis un peu flemmarde. Il a l’air quand même d’apprécier.

Mon réveil sonne à son tour, j’en profite pour arrêter mes efforts. D’habitude, j’adore sentir le désir d’un homme à la merci de mes lèvres, mais pas ce matin, pas celui de John. (Le Pauvre). Je lui demande s’il a un préservatif dans le coin. Il se lève, rejoint le salon, cherche…

Apprends mon cher John, que glisser un de ces petits carrés magiques sous ton oreiller, pourra à l’avenir te permettre de ne pas couper les désirs de ces demoiselles…

Il revient, l’ébat est un peu ennuyeux, il dure longtemps. Même mes fantasmes n’arrivent pas à rattraper ma libido. Après un troisième changement de position, il est allongé sur le dos. Il a enlevé la capote, j’en déduis qu’il a fini. J’ai envie de crier enfin, mais je m’abstiens.

Pourtant, il mets ma main sur son membre, il se raidit de nouveau. Oh non, je veux rentrer à l’auberge, retrouver mes potes, et me rendormir. Je l’aide un peu, mais j’arrête rapidement.

Il prends alors la chose en main, et se donne du plaisir seul, ma tête sur son épaule. Je regarde sa semence couvrir son ventre entre le dégoût et la consternation.

Adieu

Douche rapide, je m’habille, il me propose un café. Je me sens mal à l’aise avec lui ce matin. Je sens son espoir de recommencer, il me parle de restaurants dans lesquels on pourrait aller manger. Mais son look des années 1990, ses tongs rafistolées, ses cheveux toujours pas lavés, non je sais déjà que je n’ai pas envie de le revoir.

La serveuse mets longtemps à nous servir, je jette des coups d’oeil furtifs à ma montre, je n’ai pas envie de rater mon bus. J’ai envie de rentrer. Nos cafés en main, je me dirige vers la rue, il faut que j’y aille, on se tient au courant. Il m’embrasse, l’espoir crève ses pupilles, la froideur doit sans doute transpercer les miennes.

Depuis, il m’a réécrit, j’ai répondu brièvement,  il faudra bientôt que je mette fin aux textos, que je sois honnête et juste avec lui. C’est un mec bien, gentil, et doté d’un talent certain, mais ce n’est pas l’amant qu’il me faut…

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