Miroir, Photo by Marc-Olivier Jodoin on Unsplash
Vous vous demandez peut-être ce qu’il se passe dans ma petite vie ? L’Australie a eu ses parts de bonheur et ses parts de moments plus difficiles, qu’en est-il maintenant.
Après Brisbane, j’étais décidée de quitter la ville, de rejoindre Noosa, de profiter de la mer et d’essayer de faire de l’argent.
Et du coup, j’ai expérimenté d’être de l’autre côté du miroir. Fini les hôtels 5 étoiles en déplacement professionnel, me voilà à nettoyer des chambres du même acabit que celles qui m’hébergeaient en Chine. Les restaurants, oh oui, je connais bien, mais me voilà non pas à déguster une bonne pièce de boeuf, mais à servir le vin en souriant.
Un début raté
La première semaine a été dure. Si j’étais ravie de revoir la mer, j’avais cette vilaine sensation de mal du pays. La mer me semblait moins belle, bien moins intéressante que dans le Western Australia, moins bleue. Plus chaude en revanche.
J’étais encore en plein mal du pays. Avant d’arriver, je m’étais engagée pour travailler un mois dans un hostel, faire le ménage 4 jours par semaine, 3 heures, contre le logement gratuit. Oui, ça me paraissait un échange de bons procédés…
Sauf que l’hostel était horrible. Sale, extrêmement bruyant, en à peine une semaine, j’avais les nerfs à vif. Quand le dimanche, je me suis mise à pleurer au milieu de la nuit, j’ai décidé de partir.
Du travail
Contrairement à Brisbane, ma recherche de travail a été fructueuse tout de suite. J’ai déposé 5 CVs en mains propres dans des restaurants et j’ai été rappelée pour des essais dans trois d’entre eux… Pas mal.
En plus, j’ai trouvé un boulot de Housekeeping, femme de chambre en gros, dans un hôtel le matin.
Essai au restaurant Boathouse, fructueux ! Me voilà avec deux jobs, et une vie super remplie.
50 heures de travail par semaine au moins…
Presque tous les matins à l’hôtel, de 9h à 13h-14h, et au moins 5 soirs par semaine, et des demi-journées le weekend, au restaurant. Oui, c’est intense, et ça me laisse peu de temps pour sortir et surtout peu de temps pour dépenser.
Pourtant, au fur et à mesure des semaines, je me lie avec des gens de mon hostel, je fais partie du groupe et je me sens bien. Un juste équilibre, malheureusement je délaisse quelque peu l’écriture.
Finalement, je suis heureuse de cette vie qui me laisse peu de temps pour penser.
Housekeeeeeeping
Alors niveau job, l’housekeeping, c’est femme de chambre dans un hôtel. C’est moins pire que ce que ça en a l’air. On nettoie la chambre tous les jours, alors finalement ce n’est pas vraiment sale.
On est payé par chambre, et par type de service. Les tarifs ne sont vraiment pas mirobolants, alors il faut aller vite, et du coup, le point positif, c’est que le temps passe super vite.
Ce que je préfère, c’est faire les lits, au carré s’il vous plaît !! A mon retour, attention, je vais vous faire tous vos lits ! En équipe de 2 ou 3 personnes, on se partage la chambre : cuisine, salle de bain ou poussière, chacun a son rôle. Si au début, je suis lente comme tout, à la fin, je deviens une warrior du ménage !
Ok, c’est vraiment pas le job du siècle, mais l’équipe est vraiment sympa, je travaille avec ma coloc, et on rit bien…Notamment quand je crie Housekeeeeeping en toquant à la porte.
Vous avez demandé une serveuse ?
C’était un des boulots que je voulais absolument faire en Australie : serveuse. Bon je me voyais plus barman, mais on prend ce qu’on trouve…
Bon, vous me connaissez bien, et disons que l’adresse n’est pas particulièrement une de mes qualités. Alors porter trois plats brûlants avec mes petites mains..
Détrompez-vous, je n’ai jamais fait tomber aucun plat… Juste un plateau entier de coupes de champagne et un vulgaire verre de Coca… Franchement, en deux mois, je m’en sors plutôt bien !
J’ai adoré le contact avec les clients, les conseiller, les faire rire, anticiper leur demande, être sincèrement gentille et souriante ! D’ailleurs, mes pourboires étaient plus que conséquents ! Sauf que les pourboires en Australie, ça se partage… et pas vraiment équitablement !
Et le cadre de mon restaurant était tout simplement idéal, une superbe vue sur la rivière, un vrai délice pour les pupilles au coucher du soleil !
Mais…
Je n’ai pas aimé l’ambiance, les chefs en cuisine sont insupportables, ils nous regardent de haut, ne tolèrent aucune erreur, alors qu’ils ne se privent pas d’en faire. Les autres serveuses paraissent hypocrites, sourire devant, critique par derrière… Et le management… Mon dieu…
C’est la restauration, on t’appelle deux heures avant pour savoir si tu es dispo. Désolée, j’ai une vie. On t’annule tes heures moins de 24h à l’avance, on te renvoie plus tôt chez toi… Bref, tu n’es absolument pas sûr du nombre d’heures que tu vas faire !
Ajoutez à ça que les pourboires sont répartis entre tous, et que bizarrement, alors qu’en main propre, je peux toucher jusqu’à 150 dollars de pourboires, je n’ai eu que 20 dollars au maximum… Par ailleurs, imaginez des managers super stressés, qui vous fliquent, et des équipes souvent trop nombreuses, et donc des heures debout à attendre…
Et puis petite complainte personnelle, les assiettes pèsent une tonne, et pour ajouter de la difficulté, hop on y place des galets avec une douzaines d’huîtres…
Mariages et événements
Me voici également de l’autre côté du miroir lors des mariages, adieu flûte de champagne que je me faisais servir et resservir, bonjour bouteille de prosecco (ah c’est pas le même standing) que je balade en quête d’un verre à remplir.
Au premier étage du restaurant, nous accueillons mariages et événements. C’est une partie sympa du job, les équipes sont carrément plus sympas, on rigole bien. On s’ennuie beaucoup aussi.
Les mariages se suivent mais ne se ressemblent pas. Les robes ne sont pas toujours du meilleur goût. Fait étrange, les demoiselles d’honneur sont elles aussi en blanc, et leur robe ressemble beaucoup à celle de la mariée. Pareil pour le marié et ses témoins. Étrange.
C’est marrant de voir les personnes sur leur 31 (on n’a pas le même sens du bon goût) en fin d’après midi (les mariages commencent très très tôt), se tenir, refuser la deuxième coupe de champagne, garder une contenance, et de les observer lentement dégringoler vers une ivresse d’abord ténue puis complètement inappropriée.
Si loin de mon univers que soient ces mariages, l’émotion est la même et ça me donne envie d’assister à celui d’un de mes amis… Du coup, qui se dévoue ??
Le fantôme
Voilà j’ai joué à la serveuse de traiteur au moins une bonne dizaine de fois, essayant de me remémorer les visages de ces personnes qui nous servaient au mariage de Titi, Aurore, ou Marguerite, mais rien, ils n’ont été que les fantômes d’un moment heureux. Pour quelqu’un qui aime être sur le devant de la scène comme moi, c’est frustrant de tenir le rôle d’un fantôme, mais c’est çà l’autre côté du miroir.
Point positif, on peut grignoter les restes des repas, et notamment les fameux gâteaux de mariages, hummm… ou beurk ça dépend des fois !
Parmi les événements marquants, je me rappelerais du petit déjeuner de la journée de la femme, début à 7h, avec discours inspiré sur ce genre exceptionnel. Mais je me rappelerais aussi la Beef Party… Avec une carcasse de vache suspendue découpée tout au long de la soirée, et les 6 plats autour du bœuf. Note pour les chefs en herbe, le brownie au caramel de bœuf… Pas vraiment une réussite.
Les travers des événements…
Ah il faut savoir que pour les événements, je ne me suis pas occupée seulement du service. Mise en place de la salle, lever de chaises, portage de tables, repassage des nappes, aspirateur, mise de table… Et tout ça parfois, à la fin d’un événement à 1h du matin… Le rêve…
Les personnes en charge des événements sont tout simplement super stressées !! Ils se font un monde de rien. Nous étions des équipes formées, les invités ont toujours été ravies, et pourtant, on n’avait l’impression que la terre allait s’effondrer… Bref, gestion du stress et management, ce n’est pas la spécialité des australiens.
Oh, et le moment que j’ai détesté le plus dans les événements : mettre la serviette sur les genoux des invités. Oui parce que c’est trop compliqué pour les gens de déplier leur serviette et de la mettre sur leurs genoux, il faut que ce soient nous petites serveuses, qui déplient la serviette, et par un tour de passe passe, sans trop toucher les invités, essayer de la caler sur leur genoux… Une danse d’une certaine gêne, et pour nous et pour les convives…
Je vous raconterais Noosa, niveau activités et plaisirs dans un autre article ! Il est temps pour moi de repasser du bon côté du miroir ! Bon il vient ce verre de vin ??!!!