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L'Australie

Quand le coronavirus s’en mêle…

L’angoisse d’être enfermée, de ne pas pouvoir profiter, de rater mon entretien de samedi matin (au pair encore) et de mettre entre parenthèse ma vie sociale m’envahit.

Coronavirus (Photo by engin akyurt on Unsplash)

Avant le Coronavirus : Je m’y mets sérieusement

Avant que le Coronavirus ne gâche tout. Une nouvelle semaine démarre, me voilà revigorée pour aller déposer des CV dans les bars. J’attends aussi la réponse de ma famille de Au pair. Je finis par m’y projeter un peu et je me dis que ça peut être une bonne occasion de ne pas stresser financièrement.

Le lundi, je me réveille tôt, je suis ma petite routine habituelle. Sport le matin, je postule en ligne ensuite, et je pars pour postuler vers 14h30. J’ai à peine fait 500 mètres, qu’une pluie torrentielle se met à tomber, je suis trempée, impossible d’aller me présenter ainsi.

Mes CVs ont eux aussi subi l’averse, tant pis, je rentre, j’enfile des vêtements propres et je continue en ligne. Vraisemblablement, l’embauche ne sera pas pour aujourd’hui.

Au pair ? Oui ou Non ?

Je reçois par email le contrat pour être au pair, il fait 14 pages, et les règles de la famille en font 28. Sur le moment, je panique un peu, ça fait beaucoup d’informations et j’ai l’impression que ce nouveau rôle va m’enfermer. Entre autre, il faut prévenir la famille à chaque sortie, oú je vais et avec qui… Comment dire j’ai 30 ans et pas 15, je n’ai de compte à rendre à personne, surtout le weekend.

De peur de passer à côté, je réponds à la mère que je suis toujours d’accord. Sa réponse ne tarde pas, mais ce n’est pas celle à quoi je m’attendais. Les grands parents, français, sont coincés en Australie et vont y rester, ils n’ont plus besoin d’une au pair pour le moment. Aie, opportunité avortée.

Découragement

Soirée tranquille le mardi, à browser les profils Tinder de chacun, on rit, on s’amuse, on s’inquiète aussi un peu, le travail est de plus en plus difficile à trouver, chacun se démène de son côté, mais rien n’est simple.

Je fais des lasagnes pour mon petit groupe et tout le monde me complimente, ça fait du bien au moral.

Le lendemain, après ma séance de sport, je pars à Fremantle avec Jordan l’anglais, pour déposer quelques CV et aller à la plage ensuite.

Arrivée sur place, la motivation m’a quittée, les bars et les cafés vont sans doute bientôt fermer (je n’ai pas besoin de vous expliquer pourquoi…), et ma confiance et mon sourire semblent avoir eu envie de se faire la malle.

Tant pis, au moins je peux profiter de la plage et d’un chauffeur agréable et plutôt mignon. Le ciel est couvert, et semble aller de pair avec mon moral légèrement en berne.

Plage de Cottesloe, encore accessible malgré le Coronavirus
L’angoisse

Mon petit coeur est serré et je sens une angoisse latente s’immiscer en moi. Rien de mieux qu’une baignade dans une eau, certes fraîche mais claire et limpide pour me rafraîchir les idées. Rester positive, il n’y a que ça à faire, et nager !

Après un pique nique, une petite heure dans l’eau, et juste le temps de sécher, il est temps de rentrer. Beaucoup de gens restent à trainer toute la journée à l’auberge, je ne comprends pas, et d’ailleurs je n’en suis pas capable, être si loin pour si peu en profiter ?

Les amis

Quand j’arrive, Izzy et Chris s’apprêtent à décolorer les cheveux de Chris. J’ai hâte de voir ça. Si le resultat n’est pour ainsi dire pas très réussi, la fin d’après midi n’en est que plus drôle et joyeuse !

Coronavirus : on s'occupe comme on peut

Finalement tout ce petit monde me redonne du baume au coeur, c’est bête mais je me sens un peu faire partie de quelque chose ici. On n’a rien inventé de plus positif que l’amitié, et même si vous me manquez tous beaucoup, j’arrive ici à me sentir un peu comme chez moi, bien entourée et appréciée !

Dernière sortie avant le confinement du Coronavirus

Le soir, c’est la saint Patrick, on part tous pour un premier pub irlandais, puis un deuxième. Après avoir dansé, bu et plus si affinités, la soirée se finit tard, tous dans le canapé à regarder Shrek 2 !

Se remettre de la Saint Patrick

Le lendemain, première vraie gueule de bois d’Australie, j’arrive à me trainer au sport quand même, et je convains mon petit groupe d’aller à la plage. Quand on arrive, il y fait un peu frais, et l’eau est très agitée.

La plage un des plaisir que ne nous enlèvera pas le Coronavirus

Pas de baignade, mais quelques cascades et beaucoup de rigolade. Ma recherche est en pause, on verra bien, je profite de la plage, du soleil, et de mes amis du moment. Demain est un autre jour.

Les amis, rien de plus fort que ça pour passer le temps du Coronavirus
Les jours se suivent et … Toujours la plage

Pas de folie ce soir, tout le monde est fatigué ! Le lendemain, le soleil est au beau fixe, je pars avec d’autres amis de l’auberge à City Beach cette fois.

Plage de Scarborough déserte ? Coronavirus ? Non c'est lundi

Avant de partir, le manager de l’hôtel nous dit qu’à la saint Patrick, une personne du pub a été testée positive. On est tous un peu en panique, il attend plus d’informations, il est possible que tous ceux présents à la soirée doivent se mettre en quarantaine.

Va-t-on devoir subir une quarantaine ?

L’angoisse d’être enfermée, de ne pas pouvoir profiter, de rater mon entretien de samedi matin (au pair encore) et de mettre entre parenthèse ma vie sociale m’envahit. Je fais quelques blagues et propose une grande villa au bord de plage pour dédramatiser, mais au fond, je suis terrifiée à cette idée.

J’ai conscience que pour vous, c’est déjà le cas, que vous êtes tous déjà confinés. Mais être à l’autre bout du monde, avoir économisé, avoir tout quitter pour être enfermée, c’est un stress supplémentaire pour moi.

A City Beach, le ciel est sans nuage, la mer est bonne, on passe un bon moment. On ne va pas se plaindre. Un message pour me rassurer, aucun confinement de nécessaire, fausse alerte, et je retrouve ma positivité.

Le Coronavirus ne m’enlèvera pas la plage

Après la plage, je file au sport, à défaut d’avoir un travail, je m’assure de garder la forme. Quelques verres de vins, un repas improvisé tous ensembles, et nous sommes tous prêts pour sortir.

Mais … Impossible de quitter l’hostel, tous les bars dansants sont fermés, on restera entre nous ce soir. Le lendemain, routine habituelle maintenant, gym, recherche, et plage, cette fois jusqu’au coucher du soleil.

Coucher de soleil sur Scarborough beach
Enfermés à cause du Covid-19

Le soir, pas de sortie possible, le propriétaire nous a tous demandé d’éviter les lieux publics. Il est très sympa, et aucun de nous n’a envie de déroger à cette nouvelle règle. Il va falloir s’habituer à être un peu privé de liberté. De toute façon, les boîtes et bars dansants ont déjà fermé leur porte, ou limitent leur accès à 100 personnes maximum.

Le samedi, je me lève tôt, j’ai un entretien à 10h dans une famille. Gym et plage encore.

Dernier soir des italiens

Le soir est un peu emprunt d’émotion, c’est le dernier soir oú les italiens sont là. Ils m’appellent la Mama, ce sont les deux premiers à qui j’ai parlé ici. On est tous émus, on boit, on rit, on profite de ce dernier moment ensemble. C’est aussi ça le voyage, savoir dire au revoir…

Au revoir nos italiens

Demain, départ pour un mini road trip…

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