Fraser Island, Photo by Frankie Dixon on Unsplash
Jour 1 – Brisbane –Camp au milieu de nulle part.
Bon bah voilà, on y est, mon road trip à l’est commence aujourd’hui.
On était censé être 12 à partager un minibus, on sera 3… 3 pour un énorme minibus, une super grosse remorque et du matériel de camping pour 12 ! Un peu ridicule, mais pourquoi pas .
Un gros engin
J’ai 5 minutes de retard au rendez-vous : un garage spécialisé dans les 4×4. Je tire mon énorme valise, avec mon gros sac sur le dos. Je passe devant le minibus et sa remorque. Oh mon dieu, c’est vraiment gros et long… Et je vais devoir conduire cette chose ??
Euh et sinon, j’espère que les autres aussi peuvent conduire, sinon on est mal !
J’entre timidement dans le bureau du garage, un homme de mon âge super souriant m’accueille : Chris. Il est là pour nous montrer comment utiliser la remorque, etc. Il est adorable, on plaisante, je le trouve à croquer… Malheureusement, il ne vient pas avec nous.
C’est ça mon équipe ?
Mes deux compagnons de route arrivent une dizaine de minutes après moi. Diego demande immédiatement si l’assurance couvre le crash du van… Euh… Ça me rassure vachement sur ses capacités de conduite !!
Il est un peu ridicule avec sa tête de bambin et sa vieille moustache des années 80. Je sens déjà que la communication va être difficile avec lui. D’ailleurs, je pense déjà… Il va falloir rencontrer d’autres personnes en chemin…
Stephie arrive, elle est hyper souriante, elle rit avec Chris et moi, bon elle m’a l’air carrément plus sympa.
Après nous avoir montré comment détacher et attacher la remorque, Chris nous regarde partir avec un sourire narquois. Je lis dans son regard les mêmes doutes que ceux qui dansent dans mon esprit sur cette équipe hors du commun.
Ce n’est pas une Twingo…
C’est moi qui prend le volant. Punaise, je suis longue et grosse !! Il va falloir que je m’habitue à conduire ce long serpent, super lourd. Sous les yeux de Chris, je réussis à sortir l’engin de son parking, entre deux arbres. Je suis fière. Mais maintenant, il va falloir sortir de Brisbane.
La circulation est plutôt dense, la troisième vitesse est compliquée à passer, le levier de vitesse à gauche n’aide pas !
Bon, je m’en sors ! Et ce, malgré les indications de mon copilote Stephie à la dernière minute.
Pas assez efficaces à mon goût !
On s’arrête dans un supermarché, et les courses commencent. Nous ne sommes que trois et nous sommes pourtant super désorganisés. Pas de liste, des idées lancées à la va vite dans le Woolworths, des allers et retours dans les rayons. On n’est définitivement pas l’équipe la plus efficace du siècle.
Et puis, ils ont du mal à comprendre mon accent, et moi le leur (ils sont tous les deux chiliens). Du coup, ma patience en prend un coup. Suis-je aussi compliquée à comprendre ou ne font-ils aucun effort ??!!
On reprend la route vers Noosa, on décide de sauter les 2 premières étapes de l’itinéraire. La seule dégourdie à chercher le camp gratuit pour la prochaine nuit, c’est bibi !
J’essaie de planifier sur les prochains jours, mais ils repoussent mes intentions d’organisation. On fera ça ce soir, au dîner.
Pas les pros du camping
Finalement, on ne fera rien ce premier jour. Et après un déjeuner plus que tardif, on rejoint une aire de repos qui accueillera notre campement pour deux soirées. Ce n’est vraiment pas le grand luxe. Ça ne sent pas très bon, et c’est vraiment sommaire. Pas de voisins avec qui sympathiser, dommage.
Bon de toute évidence, je ne suis pas partie avec les pros du camping. On sort une première tente de la remorque. C’est un grand sac carré. Il y en a 4. A l’origine, je suppose qu’on aurait dû dormir à 3 dans chacune d’elle. Finalement on décide de n’en monter que deux. Stephie et moi, dormirons dans la même.
Habitués aux tentes genre Decathlon qui se montent avec des arceaux, nous sommes quelques peu perdus face à ses tentes carrées livrées avec seulement un piquet et 4 sardines… Euh… pas de manuel.On fait comment ?
Je soumets l’idée de fixer les 4 coins et de placer le piquet au milieu. Ils ont l’air peu convaincus. Et demande de l’aide à YouTube et à l’organisateur du trip par message.
Qui avait raison ? Bon ok, pour que ça tienne mieux, il fallait déplier complètement le piquet, mais je n’étais pas loin de la vérité !
Les vacances commencent ?
Après s’être enfin installés, matelas auto-gonflables et duvets dans les tentes, on se serre du vin (ah enfin, on commence les vacances), et on commence à discuter du reste du voyage. Pas de dîner, la flemme, quelques chips et un sandwich jambon-fromage, ça fera l’affaire. Stephie et moi sommes globalement sur la même longueur d’ondes. On place les dates et les 6 premières étapes.
Diego rêvasse, il écoute à peine. Juste assez pour faire des blagues nulles, qui font un bide à chaque fois.
21h30. Les deux bouteilles sont terminées. Le programme est fait. On part se coucher.
Je m’endors en quelques secondes.
Jour 2 — Noosa
Début lent…
Le deuxième jour, nous décidons de rester à Noosa. Bon j’y ai passé 2 mois, mais je ne serais pas contre refaire le Parc national !
Je me réveille bien avant les autres. Un tour au toilettes, je tape plusieurs fois sur la cuvette, m’assurant qu’il n’y a pas de serpents. On n’est jamais trop prudent…
Je prends un peu de temps pour ranger et explorer la remorque. On a tout l’équipement pour camper avec un super groupe de 12. Mais voilà, on est trois. Est-ce que j’ai envie de jouer au ballon ? Y-a-t-il quelqu’un qui sait jouer de la guitare ? Non, et c’est bien ça le problème.
J’essaie de chasser ma déception, et d’organiser tout ça. Les autres se lèvent péniblement.
Une fois le gaz installé, nous nous mettons en cuisine, pâtes pour la salade et découpe des légumes de mon côté, pendant que Stephie fait griller les toast à la poêle, et y place fromage et jambon. Elle prend ça très à coeur. Pour moi, c’est un peu du temps perdu, mais bon, si pour elle le petit déjeuner est aussi important, pourquoi pas.
Pendant ce temps-là, Diego sirote son thé , l’air ailleurs. Propose-t-il son aide, non. Non, il reste planté là comme un couillon (qu’il est).
Stephie finit par le sommer de faire la vaisselle, il s’exécute. Bon il ne prend que les gobelets, et on doit lui rappeler que les casseroles et les bols ne se lavent pas tous seuls, mais il finit par faire toute la vaisselle.
Je sens déjà que mes nerfs sont à vif. Je suis levée depuis 6h20 et nous ne partons qu’à 9h… Respiration rotative.
Mount Column
Évidemment, aucun des deux ne cherche le chemin sur son téléphone. Et c’est encore moi qui guide le petit groupe.
Diego roule. Il est plutôt bon conducteur, même s’il roule vraiment à droite. Par contre, il va me rendre folle. Je lui dis « and you will take the left » puis arrivés à une distance plus proche « on the left » et il trouve quand même le moyen de me demander confirmation 3 fois avant d’enfin tourner.
Quand je pense que la veille, pour trouver le camp, j’ai dû suivre seule l’itinéraire sur mon portable posé sur l’accoudoir et qu’aucun d’eux n’a même proposé son aide. Et là, tu me fais répéter 10 fois, grrr… Je le laisserais bien se débrouiller seul, mais je crains que l’on n’arrive jamais à bon port.
Au programme, montée du Mont Column, je les attendrai en haut, c’est mon moment. La randonnée n’a rien d’exceptionnel, elle est assez prisée, adieu rêve d’être seule avec moi même, mais elle offre un point de vue intéressant sur la sunshine coast.
Après une demi-heure à observer l’océan, en essayant de trouver du positif à tout ça et en me faisant accessoirement dévorer par les moustiques, mes deux compagnons arrivent.
Descente du Mont, attente, retour dans la voiture, retour de la crispation (putain, mais oui à droite… Droi-te, droiiiiiite… Derechaaaaa), et plage.
Heureusement que j’avais vu Noosa avant…
A la plage, je finis par me détendre. Je ne sais pas si j’ai envie de refaire le Parc national avec ces deux-là.
On se baigne, Diego prend sa gopro, il filme… Je ne sais pas ce qu’il filme, tout et rien… Mon dieu, il va avoir des heures de vidéo inutiles. Bon courage pour le montage…
On accompagne Stephie chez le docteur, on attend. Autre plage, attente de ma pote Mereia qui ne viendra pas. J’aurais aimé la voir une dernière fois, mais peut être que c’est mieux, les adieux, ça n’a jamais été mon truc. Cidre sur la plage, et discussion sur la suite du programme. Diego est complètement dans les choux, on parle de Fraser Island, et il parle de poulet rôti.
Envoyez-moi un miracle.
Coucher de soleil, Bayley est là et ça me fait terriblement plaisir de la voir. Dommage qu’on n’ait pas eu plus de temps, on aurait pu bien rigoler. Adieu jolie californienne !
Retour au camp. Droite droiiiiiite droi-te.
Début des tensions ?
Au camp, Diego fidèle à lui même ne fait pas grand chose. Stephie et moi préparons le repas. Il engloutit la soupe seul assis à la table, pendant que nous surveillons les pâtes. À peine terminée, il laisse son assiette sur la table et part se cacher dans sa tente.
Euh les pâtes sont prêtes, l’idiot du village, tu viens manger. Il nous crie qu’il n’a pas faim, nous laissant l’amertume d’avoir peut-être été trop dures avec lui.
Demain, il va falloir mettre les choses au point. Dîner, vaisselle, dents, et au lit, mais Stephie continue de critiquer le pauvre Diego, à raison attention, mais je pense que tout est dit. Oui, on lui parlera demain, laisse-moi dormir maintenant, petit tyran espagnol.
Jour 3 – Rainbow Beach
Retour de la mama Mylene
Levée avant tout le monde, ils se lèvent et tout est déjà prêt. Ça ne me dérange pas vraiment, c’est un peu mon côté mama qui ressort parfois.
Diego est allergique aux cacahuètes (humm, serait-ce ma porte de sortie ?), prudent, il refuse les céréales et décide de se griller des toasts à la poêle. Super, on va encore perdre une demi heure. Respiration rotative
Aller je mets les pieds dans le plat. Pourquoi est-il parti sans rien dire hier soir ? Il bafouille, fatigué, pas faim, et il baisse les yeux.
Je déteste les gens aussi fuyants. Punaise, je te donne la possibilité de t’exprimer. Prends la, bon sang !
Première dispute…
D’une voix douce, je lui dis qu’on sent qu’il n’est pas à l’aise, qu’on veut juste que tout le monde se sente bien. Il rétorque que c’est juste que nous n’avons pas d’affinités. Voilà. Et non, il ne se sent pas à l’aise.
Sur le moment, il me fait de la peine. En effet, je n’ai aucune affinité, je te trouve idiot, ennuyeux, pas dégourdi pour un sou, et lourdaud. Mais on va devoir passer encore deux semaines tous ensemble, alors autant essayer de ne pas se détester tout de suite.
Stephie enchaîne méchamment, elle le traite de paresseux, le somme de se taire, elle finit de parler. Wahou, à ce moment, je ne peux m’empêcher d’adoucir le ton, de me faire un peu l’avocat de Diego. Il est acculé, un souriceau face aux dents vorace du loup… Stephie.
Finalement, le ton finit par s’apaiser. Diego devra se montrer plus proactif, il devra écouter nos conversations, participer, et faire sa part de boulot.
Aller tes points positifs Diego, t’es plutôt de bonne humeur, et tu es doué pour garer la voiture et manœuvrer la remorque en marche arrière. Bref, on a quand même besoin de toi…
Aller, peut- on partir maintenant ?
Rainbow Beach
Finalement la mise au point a été fructueuse, et la route se passe plutôt bien. Bon je suis toujours la seule qui cherche l’itinéraire, la station service et j’en passe. Mais je crois que c’est un combat que j’ai déjà perdu.
Ah et oui, je m’occupe aussi de la musique.
Arrivés à Rainbow Beach. C’est une jolie plage, déserte, qui fait face à Noosa. C’est beau, mais pas époustouflant.
Il fait une chaleur torride, plage, baignade et déjeuner à l’ombre. Demain, nous voulons faire Fraser Island. Il est temps de trouver où et comment louer un 4×4. Stephie appelle l’agence, elle finit par trouver la meilleure offre.
2h de papiers et d’instructions plus tard, une caution de 1500 euros, et allégés chacun de 220 dollars, notre 4×4 est réservé pour le lendemain.
Tensions tensions
Il est 16h, le soleil se refroidit doucement. Stephie geint, elle veut aller à la plage. Je propose de trouver le camp d’abord. Pas de camp gratuit cette fois-ci. Il faudra payer 15 dollars. Les deux font un peu la gueule. Si vous n’êtes pas contents, trouvez votre camp vous même !
Je propose d’aller installer le camp, pendant qu’ils sont à la plage. Quand je les rejoindrai, on ira voir le coucher du soleil sur la dune. Nope. Stephie n’accepte pas mon offre, et de mauvaise grâce nous nous rendons au camp. Installation (super rapide cette fois-ci).
Quand nous repartons, pas le temps pour la plage. Le sourire de Stephie s’est effacé. Je suis tendue, et leur conversation en espagnol ne m’aide pas à calmer mes nerfs.
Un chemin d’une dizaine de minutes nous sépare de la dune, je le gravis seule.
Un super coucher de soleil
La vue est splendide. Ah voilà, voilà pourquoi je suis là ! Enfin ! Je souffle, je retrouve un peu de positif.
Le tyran et l’idiot arrive et s’affairent à une séance photo pendant une dizaine de minutes. Pitié ne gâchez pas mon plaisir. Ma bière, cette vue, et un peu de sérénité retrouvée.
Aller, je viens sur la dernière photo avec eux.
La soirée, les tensions ont disparu avec la lueur du soleil. Douche chaude, petit restaurant italien (que je ne recommande pas …), verres de vin et bonne humeur. Voilà.
Moustiques 8 – Mylène 0
Sandflies 20 – Mylène 0
Jour 5 – Fraser Island
Partir un jour…
Réveil à 5h40. Je veux voir le lever du soleil. Mais le brouillard en a décidé autrement. Tant pis, je prends mon temps alors, douche chaude, musique. Puis je pars faire quelques courses pour Fraser, pain, jambon, histoire de ne pas crever de faim sur l’île. Juste avant de partir, Stephie me fait signe, je prend ça pour un Bonjour, je lui souris, et je démarre.
Oups, en fait, elle voulait venir avec moi.
Quand je reviens, rien n’a avancé. Ça m’agace. On ne sera jamais à 8h à la location de voiture.
Stephie a décidé de faire des oeufs, ce matin. Pas vraiment le jour. Mais passons. Je mange froid après avoir préparé salades et légumes pour le dîner.
Aïe, ma bonne humeur est un brin entachée.
Débuts timides
Finalement on récupère le 4×4 à 8h30, on charge de quoi camper et manger, et hop c’est parti pour le ferry !
Après 30 minutes d’attente, nous traversons le petit bras de mer qui nous sépare de Fraser Island.
Diego est au volant. Les premiers mètres sur la plage sont hésitants. Il va falloir qu’il aille un peu plus vite sur le sable mou, sinon on va se retrouver embourbés.
À ce moment, je pense, mince, ça aurait été cool de partir avec un ou plusieurs mecs ou nanas très à l’aise et confiants au volant. Bien sûr nous conduirons tous, mais pouvoir se reposer sur quelqu’un c’est chouette aussi. On a l’équipe qu’on mérite ?
On longe la plage un long moment, on engueule Diego quand il prend trop vite un creux empli d’eau salée. Les perles de sables et d’eau arrosent le pare brise. 150 dollars pour toute trace d’eau salée sur la voiture… Oups. Et … On se rend compte que Diego n’a rien écouté du cours de conduite de 30 minutes de la veille. Rien écouté, rien compris. Dans la lune… Respiration rotative.
Stephie lui donne les principales directives en espagnol. Diego hoche la tête, obéissant. On quitte la plage pour l’intérieur de l’île. Le chemin est fait de sentiers de sable fin alternant avec des parties plus dures, mais semées de racines, branches et trous. Je peux vous dire que ça secoue, c’est marrant au début, mais stressant aussi… Les 1500 dollars, c’est sur mon compte qu’ils ont été prélevés…
Des lacs… Oui c’est des lacs, quoi…
On s’arrête à un premier lac. Oui, c’est paisible, c’est un lac. Je n’y trouve rien d’éblouissant. Je prends une photo pour la forme. Stephie me regarde bizarrement, et me demande si ça va. Oui, mieux qu’hier, je suis moins grognon.
Je lui fais part de mes réflexions. Honnêtement, c’est beau, mais j’ai perdu ma capacité à m’extasier devant chaque paysage. Mais c’est comme ça, ce n’est pas grave, je vais juste essayer de ne pas être trop négative…
Au tour de Stephie, maintenant de s’essayer au 4×4. Après une première frayeur (on a quand même failli se manger un arbre !), elle s’en sort plutôt pas mal.
Les sentiers routiers sont bordés d’arbres, c’est un bel environnement… Mais ce serait tellement mieux à pied 😅.
Deuxième lac, même topo que le premier. Le ciel est nuageux, et ça n’aide pas. Avec Stephie, on décide de s’accorder après le déjeuner un « me time », chacun de son côté. Une heure de délivrance pour moi.
Une salade engloutie debout face au coffre de la voiture (nourriture interdite près des lacs pour ne pas attirer les dingos… l’Australie quoi 😅), et une petite mésentente sur la suite du programme, je pars énervée écrire à la plage.
Après plus d’une heure, on reprend les chemins tous un peu détendus… Enfin aussi détendus que possible au vu des sauts et des remous du 4×4.
On arrive enfin au lac principal. Le bord du lac est bleu turquoise. Dommage que le soleil ait décidé de se cacher derrière les nuages. Finalement, je nage, l’eau a toujours autant ce pouvoir de me rendre plus douce, plus apaisée. On s’amuse un peu dans l’eau.
Il commence à pleuvoir, on rejoint le 4×4 rapidement, et on se dirige vers le camp.
J’avais l’espoir de sympathiser avec de jeunes voisins. Raté.
Nuit calme ou presque
Tentes montées, et je commence à préparer le dîner quand Stephie me questionne. Est-ce que je vais bien ?
Euh oui, là j’étais détendue, j’ai même feint de rire à une blague de Diego… Mais je sens que la conversation qui va suivre va me mettre de mauvaise humeur.
Voilà, une demi heure à me reprocher d’être grognon et moins souriante depuis deux jours. Je lui dis, il faut que je gère ma déception, que je m’habitue à leur rythme. Elle m’attaque un peu trop, je lui rétorque qu’elle n’est pas non plus miss Sourire. On se prend le bec, mais on finit par s’apaiser. Diego lui s’assied puis repart aussitôt quand les voix commencent à se hausser. Il évite soigneusement de se joindre à la conversation.
Cette discussion est vaine. Oui je vais prendre sur moi, oui je ferais des efforts, surtout pour moi, et un peu pour vous. Mais son ton autoritaire de madame Sagesse va vite commencer à m’agacer.
Aller je souris, dîner engloutis à 18h, bouteille de vin consommée, un ami écureuil pour compagnie, quelques discussions plutôt intéressantes, et la pluie nous met au lit.
Si le dîner est terminé pour moi, celui des moustiques et des sandflies commence ! Non je n’ai pas la varicelle… Sandflies 100 – Mylène 0
Jour 6 — Fraser Island
A mon tour de conduire
Lever aux aurores, petit déjeuner, bonne humeur pour moi, tronche de cake pour Stephie, et hop on reprend la route.
C’est moi qui conduit !! Et c’est… chaud !! Le sable fin fait déraper les roues arrière, il faut bien avoir les deux mains sur le volant pour ne pas finir dans le décor. Je me croirais dans V-Rally, mais cette fois ci, je maîtrise !
Je m’amuse davantage qu’à la place de copilote. Mes abdos se serrent plusieurs fois, comme si à eux seuls, ils pouvaient retenir le 4×4.
Fin des sentiers et début de la traversée de l’île sur la plage. C’est un tout autre sport, le sentier n’est pas fait, et le sable fin et poudreux fait déraper méchamment l’arrière de la voiture. C’est drôle quand même, on traverse des petits ruisseaux, des petites dunettes.
Au bout de deux heures, c’est bon, j’ai eu ma dose. Je refile le volant à Stephie et on repart en sens inverse.
Une longue plage…
Cette fois-ci, on s’arrête pour les différentes attractions, une formation faite de sable et de roche (2 minutes, une photo), un vestige d’un navire échoué (5 minutes, une photo), un ruisseau qui rejoint la mer. Profond de seulement quelques centimètres, le ruisseau voit passer des enfants mais aussi des adultes échoués sur des bouées tentant tant bien que mal de flotter sur 5 cm d’eau, et de se laisser porter. Le spectacle est assez comique à regarder.
Pause plage. C’est le moment de se baigner dans la belle eau turquoise de Fraser. Ahhhh la sirène revit. Seul bémol, en sortant de l’eau, regarde bien à droite et bien à gauche, parce que ici c’est l’autoroute du 4×4 !!
On saute dans la voiture, 40 minutes de secousses et presque une amende pour excès de vitesse (Stephie n’est pas timide sur l’accélérateur !). Eh oui, oui, il y a des policiers et des limitations de vitesse sur l’île 😅 !
Le Lac Wabby et la dune
Et on se retrouve aux pieds d’un sentier de promenade pour découvrir le lac Wabby, qui va disparaître d’ici quelques années, mangé par la dune. 35 minutes de montée, pour arriver sur une sublime dune de sable blanc, c’est beau.
On reste un moment à contempler le lac, mais aussi l’océan. Ça valait le coup. Il est temps de redescendre.
Déjeuner sur le pouce, et il faut déjà se diriger vers le ferry. 45 minutes de conduite sportive sur le sable et on quitte l’île. Adieu Fraser Island.
Mon avis
Est-ce que ça valait le détour ? Oui, en plus nous avons vu plusieurs dingos sauvages en conduisant sur la plage. Seul regret que le soleil n’ait pas été au rendez-vous le jour du lac Mackenzie.
C’est une expérience typiquement australienne, la folie du 4×4, cet espèce de dissonance entre la préservation de l’environnement et y faire vrombir des engins motorisés.
Aurais-je été plus clémente avec Fraser avec une autre équipe ? Sûrement.
4×4 rendu, prise de bec avec Stephie (connasse), glace de la paix, et conduite nocturne jusqu’au prochain camp.
On arrive sur une aire sans intérêt, il fait nuit. Dur dur de planter la tente dans le sol rocheux, mais mission accomplie.
2 réponses sur « Road Trip in the East Coast (1/3) »
[…] 7 – Rainbow Beach – Hervey Bay – 1770 — Le Clash […]
[…] 7 – Rainbow Beach – Hervey Bay – 1770 — The […]