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L'Australie

Tension, Whitsundays et Magnetic Island. Road Trip 2/3

Whitsundays, Magnetic Island, le road trip promettait d’être magnifique… Enfin c’est sans compter sur ma douce Stephie qui va tout gâcher..

Magnetic Island, Photo by ROMAIN TERPREAU on Unsplash

Jour 7 – Rainbow Beach – Hervey Bay – 1770 — Le Clash ! 

La nuit a été inconfortable et courte. Je me réveille sur les coups de 6h. Il fait déjà jour. L’aire où nous nous sommes arrêtés est très basique et peu charmante. 

Fini gentille Mymy

Après un débarbouillage en règle, je rejoins le van. Bonheur, j’ai du réseau. Je prends alors une heure et demie, et j’écris. Le retard de mes aventures de +18 ans est comblé, il ne reste plus que deux articles, avant de diffuser celui-ci… 

Qu’est-ce que j’aime écrire, ça me détend, ça monopolise toute mon attention, ça me donne un sentiment de satisfaction que je ne retrouve nulle part ailleurs. 

Aujourd’hui, j’ai décidé de ne plus faire la concession du petit déjeuner. J’ai proposé la veille de partir juste après avoir rangé, et de prendre le petit déjeuner sur le bord de mer. Ma proposition a à peine été pesée, non, catégorique. Très bien, et bien moi, des toasts chauffés à la poêle et un café instantané immonde, je m’en passe aisément aussi. Donc ce matin, je ne m’affaire pas en cuisine pendant que les deux roupillent, j’écris. 

Jubilation

Quand Stephie se lève, son regard se pose sur la remorque fermée, inutilisée, puis il se pose sur moi, l’ordinateur sur les genoux, un air satisfait sur le visage. Oh sa moue de déception me fait jubiler. Eh bien oui, cocotte, Mymy, c’est pas la boniche qui va te sortir le réchaud, installer le gaz, te faire chauffer ton eau tous les matins avant que tu te lèves… Les temps ont changé  ! 

Elle passe une tête dans le van, « We are preparing breakfast ?! ». Et je lui rétorque que non, moi c’est bon, j’ai grignoté déjà, je n’ai pas besoin de petit déjeuner, j’écris là, bon appétit ! Elle ne le prend pas très bien mais tant pis ! 

Hervay Bay

45 minutes plus tard, on remballe, et on se dirige vers Hervey Bay. Il n’y a rien de particulier à y voir, juste de quoi prendre un vrai café, une petite vue sur mer, et de quoi se réapprovisionner. 

Sauf que Stephie disparaît plus d’une heure pour faire un visio, comme ça sans prévenir. Je n’avais qu’une demande, arriver à Agnès Water à 14h pour prendre des cours de surf. Il est midi quand on commence les courses. C’est raté. 

Arrêt à la pharmacie pour Madame, attente encore et encore… Enfin, elle réapparaît. Il est déjà plus de 13h, et je sens que je ne tiens plus. Encore une journée de perdue, nous n’avons rien fait, rien du tout, nada, niente ! J’enrage… Elle apparaît comme une fleur. Le gps n’indique plus 1h30 de route comme la veille, mais 2h48. Définitivement, nous ne ferons rien de la journée. 

On démarre, ils veulent déjà faire une pause au Hungry Jack, respiration rotative… 

J’attends au volant du van, et je bouillonne. Mes nerfs sont dans un état impossible. J’ai envie de pleurer. 

Moi qui adore l’efficacité, je me sens tellement frustrée. Si encore, je m’amusais, mais même pas… Mon dieu, faites que le reste du voyage soit plus efficace. 

La frustration va littéralement me tuer. 

Ils reviennent, seul Diego a pensé à me ramener quelques frites. De toute façon, je n’ai pas faim. 

Le clash

La route commence mal, après quelques minutes, Stephie et moi commençons à avoir un désaccord. Elle me pousse, elle pousse trop loin, insinuant que je suis une colérique sans cœur qui ne fait aucun effort, et la goutte fait déborder le vase. Je lui crie dessus, je lui dis d’aller voir ailleurs si j’y suis, en termes moins distingués. Elle continue pourtant, je tremble de rage, j’ai du mal à conduire, je sens cet afflux de rage et de haine dans mes veines. Diego, à côté de moi, ne dit pas un mot. 

Bon je peux vous dire que le reste du voyage est plutôt muet. La musique et les blagues pourries du Monsieur ne suffisent pas à cacher la tension qui règne. 

Agnes Water

Arrivés à Agnès Water, il est déjà 16h30, trop tard pour les leçons de surf, juste à peine à temps pour le coucher de soleil. On pousse jusqu’à 1770 (c’est le nom d’une petite ville). Le point de vue est tout bonnement splendide, je parcours les crêtes, le cœur léger, j’ai presque oublié la dispute qui a eu lieu quelques heures plus tôt. 

Après la contemplation de ce beau paysage, nous repartons en quête du fameux village 1770… 

Agnes Water

On cherche désespérément le vieux village… On est en Australie, qu’est-ce que je croyais, village ? Quel village ? 

On demande autour de nous, pas de vieille ville, pas de vieux village, juste la mer et le coucher du soleil… On s’en contentera… 

Tant pis
Coucher de soleil à 1770

Je sors le cidre et les bières, et nous nous asseyons près de l’eau. Et là , ma bonne humeur tourne court. Stephie commence à faire des plans sur la comète pour demain. Je ne peux m’empêcher de la stopper dans ses délires. Demain, nous avons 8h de route à faire. Si elle veut voir le coucher du Soleil avec les kangourous à Cap Hillsborough, on ne pourra pas partir à 12h de Agnes Water. 

Elle n’écoute pas, elle continue dans ses élucubrations. Ok, comme elle veut, je sens que je n’ai pas mon mot à dire, et pourtant je sais que la route va être longue, que les 8h peuvent se transformer facilement en 10h. Très bien, allons à la forêt soit disant enchantée demain matin, et passons 4h à la plage. Mais ne viens pas te plaindre de conduire la nuit et de faire à dîner dans le noir ! 

Sauf que mon ton devient acide, et je ne peux m’empêcher de lui dire que j’ai la désagréable sensation que je n’ai jamais mon mot à dire, qu’elle décide et qu’on obtempère. 

Trop, c’est trop

Aïe, elle utilise la brèche pour revenir sur mes cris quelques heures plus tôt, me faisant passer pour une hystérique qui ne sait pas se contrôler. À cet instant, j’ai envie de l’étouffer avec l’anti-moustique, lui coller la tête dans le sable et la frapper jusqu’à ce que mort s’en suive. Évitons la prison… Je me lève, j’embarque mon sac, avec les clés du van, et je pars. Dans mon dos, elle ricane, elle avait bien raison, je ne sais pas me contrôler. 

Je me mets à courir, je sprinte. Où je vais ? Je n’en ai aucune idée… ou si, peut être juste loin d’elle. 

Après quelques minutes à courir à perdre haleine, je recommence à marcher le cœur battant. J’ai désespérément besoin de quelqu’un qui saura m’écouter, de quelqu’un qui m’aime et me connaît. Un message à Pipillon et un message à mes parents. La première répond, dans 5 minutes, je pourrais enfin m’épancher. 

Je m’allonge sur un banc, et je pleure. Pourquoi ? Pourquoi suis-je aussi mal tombée ? Comment me sortir de cette impasse ? Vais-je devoir supporter cette sorcière encore dix jours de plus ? 

L’appel avec Marion me fait du bien, elle est rassurante et sait trouver les mots. Attentive, elle balaie mes doutes d’un revers de main. Quand on raccroche, je réalise qu’elle me manque, et que mes autres amis, les vrais, ceux qui me connaissent dans les bons comme dans les mauvais jours, me manquent aussi. 

Je retourne finalement au van, ils ont disparu. Appel rapide à mes parents, j’ai retrouvé mon calme. Je planifie déjà de trouver un plan B, d’autres compagnons de voyage, un voyage en bus,bref, un échappatoire. 

Ambiance glaciale

Ils reviennent, ambiance glaciale. Diego me dit qu’on va tous manger un fish and Chips, il ajoute qu’on ne devrait plus parler du voyage pour ce soir. Je réponds à demi mots, pas de problème, je ne dirais plus rien. 

Mon regard ne se pose absolument plus sur Stephie, je la supprime de mon champ de vision. Arrivés au camp, j’installe vite la tente, et je file sous la douche. Je ne veux plus voir l’horrible tronche de cake de cette fille. 

A peine sortie de la douche, je vois un homme contempler un parterre de fleurs à quelques mètres. Je m’approche, et il me dit avec un fort accent australien “There is a brown snake in the garden.”. Euh, c’est pas tout mais les Brown Snakes sont parmi les serpents les plus vénéneux et agressifs d’Australie. Il me précise tout de même que c’est un bébé, merci. 

Et enfin, je l’aperçois, sa peau est presque noire, il ondule sur la terre entre les rochers. Il doit faire un mètre de long, mais son diamètre est plutôt raisonnable. J’en frissonne et en même temps, je trouve sa façon de ramper fascinante et esthétique. 

Après quelques minutes, je retourne à notre campement non sans taper des pieds, telle une danseuse de flamenco. Autant vous dire, que cette nuit-là, des serpents, j’en ai imaginé des centaines et qu’ils ont hanté mes songes… 

Mais bon Stephie ou un serpent, je prends le serpent. 

Journée 8 – Agnès Water — Lac Proserpine

Matinée tendue

Lever aux aurores, écriture, douche. Je reprends du poil de la bête et de la bonne humeur… Jusqu’à ce que je croise Stephie dans la salle de bain. On se salue à peine, ça promet. D’ailleurs, les premiers mots qu’elle prononce sont pour m’informer que je dois les rejoindre à la cuisine pour préparer les salades du midi. Son ton autoritaire me fait hérisser les poils, mais j’ai décidé de ne pas rentrer une nouvelle fois dans son jeu. D’un air de défi, je lui dit “Ok chef”, son regard se fait plus noir, elle commence à vociférer. Je quitte la pièce. 

En démontant la tente avec Diego, je lui fais part de mon envie de quitter cette horrible aventure. Je sens qu’il est tiraillé… Quel camp choisir ? 

Cuisine, démontage du camp, le tout sans un mot, et nous partons pour la forêt enchantée. Enfin… C’est surtout un parcours entre les arbres, peuplé de moustiques, et tout gadouilleux. Je n’ouvre pas la bouche. 

Le pouvoir de l’océan

On arrive à Agnès Water, on se gare non loin de la plage. Je ne les attends pas pour aller poser mes pieds dans le sable. Et je décide de parcourir la plage jusqu’à son extrémité. Il me faudra une heure, les pieds dans l’eau et le regard dans le vide, pour atteindre la pointe de 1770. 

Une plage pour moi toute seule

Ma balade me fait un bien fou, mes pensées se perdent dans le bleu de l’océan, je sens que je relâchent enfin toutes les tensions des derniers jours. Un peu d’activité physique m’avait manqué aussi… La plage est déserte, splendide, et je retrouve le pourquoi de ce road trip. 

Arrivée au bout, je consulte mon téléphone. Message de Stephie, rendez-vous dans 10 minutes au van… Euh… Ils m’attendront plus de 30 minutes. Et je n’en ai rien à faire ! 

Plus de 10h de route

Nous enchaînons ensuite plus de 10h de route. Le GPS ne prend pas en compte notre vitesse réelle avec la remorque et le van qui peine à monter les côtes. C’est long, c’est laborieux, mais très bizarrement, l’atmosphère se détend. Stephie ne fait plus la gueule, je n’ai pas l’énergie de rester à bouder non plus. 

On arrive au Lac Proserpine pour la nuit. Le camp est juste à côté du lac, les sanitaires sont neufs, et presque propres. Pas de dîner, un tour à la douche et hop au lit. 

Le lac Proserpine le lendemain matin

Jour 9 — Airlie Beach. 

Le matin, on part pour Airlie Beach. Nous avons réservé deux nuits à X Base Nomads, un hostel immense. 

Le tour de deux jours sur un bateau n’est pas disponible, il faudra se contenter d’un tour basique d’une journée pour visiter les Whitsundays. Les Whitsundays sont des îles préservées entourées de la grande barrière de corail. Elles sont connues pour la présence de tortues et la beauté incroyable des bancs de sable à marée basse… 

Le poids de la solitude

Aujourd’hui, rien de prévu. Journée de détente à Airlie Beach. Il ne nous faut pas longtemps pour nous séparer et faire en sorte de ne plus nous croiser. 

J’en profite pour écrire, et faire un peu de shopping. La journée s’étire, longue et plutôt ennuyeuse. Airlie Beach se résume à une rue commerçante et une grande piscine. Impossible de se baigner dans la mer, les méduses veillent au grain. Tant pis. 

Maudites méduses

Moi qui pensais me faire de nouveaux copains, et qui sait, peut être de nouveaux compagnons de voyage, je n’ose pas m’asseoir à table avec des inconnus. Mes amis me manquent, et je sens la mélancolie faire surface. 

Diego finit par me croiser et me proposer d’aller boire quelques verres avec lui et ses nouveaux amis. J’accepte, après tout… 

Ça fait du bien de parler à d’autres personnes, je découvre un tout autre Diego, bien plus volubile… et presque drôle. 

C’est pas tout, mais un vrai lit m’attend. à demain ! 

Jour 10 – Les Whitsundays

Levée plus tôt que prévu, je prends le temps d’un petit déjeuner en terrasse, un moment à moi, avant de retrouver les deux autres pour notre tour en bateau. 

La navette vient nous chercher devant l’hostel.  Nous avons choisi la compagnie Whitsunday Bullet. Embarquement sur le bateau, Diego ne se met même pas à côté de nous, je crois qu’il déteste Stephie encore plus que moi. 

Déception

Le trajet jusqu’à la première île dure presque une heure. Débarquement sur l’île, nous avons 45 minutes pour monter au point de vue, et revenir. Je n’attends personne, je grimpe les marches, une à une. C’est une balade facile, mon cardio est à peine sollicité. 

A l’abri des touristes

Arrivée en haut, la multitude de touristes m’agacent. Ils passent leur temps à se prendre en photo, sans jamais vraiment contempler le paysage avec leurs yeux. Je me demande parfois si tout ça a encore du sens. 

Whitsundays comme on voulait les voir, Marcel Wiemers on Unsplash
Whitsundays comme on les a vu…

Je trouve un endroit où m’accouder et je contemple le paysage. C’est pas mal, mais il fait nuageux, et la marée est haute, ce n’est pas le paysage de carte postale tant attendu. Je repars rapidement, un brin déçue et surtout oppressée par les photographes amateurs. 

Paisible…

En attendant les autres, je m’assoie paisiblement sur un rocher face à la mer, et je profite juste de l’instant. 

Tous à bord, on se dirige vers l’île qui abrite Whiteheaven, la plage de sable blanc, une des plus connue d’Australie. 

WhiteHaven Beach

La plage aurait pu être super impressionnante, si les passagers des quatre autres compagnies ne s’y prélassaient pas déjà. L’eau est turquoise, mais après le Western Australia, ma capacité à m’émerveiller est un brin entachée. 

Diego et moi en haut du point de vue

Avec Diego, nous décidons de laisser Stephie à sa bronzette pour se rendre au sommet de la colline. Le point de vue est sympa, mais le ciel est toujours aussi nuageux. 

Lézard de Moniteur

Déjeuner en compagnie des lézards de Moniteur (en photo Balaji Malliswamy on Unsplash), on part ensuite pour une baignade, non sans enfiler une combinaison intégrale, les méduses sont toujours de sortie. C’est bête, mais enfiler une combinaison qui colle et qui entrave mes mouvements rend la baignade bien moins sympathique. La multitude de touristes et de bateaux gâchent quant à eux la beauté brute de l’île. 

Snorkelling à la barrière de corail

Après deux heures sur place, départ pour le spot de snorkelling. Je suis une des premières à l’eau, le masque et le tuba qu’ils nous fournissent sont absolument parfaits.C’est la première fois que je plonge, remonte sans jamais m’étouffer. 

Je n’avais pas pris ma Go Pro… Merci David Clode on Unsplash

La barrière de corail est splendide. Les Coraux sont merveilleusement colorés, les coquillages ont des couleurs magnifiques. Les coraux sont plus denses, plus diversifiés et plus impressionnants qu’à Coral Bay. En revanche, les poissons eux sont moins nombreux, et moins colorés. J’avais dans l’espoir de voir une tortue, ce ne sera pas pour cette fois. 

Toujours pas de Gopro… Merci Francesco Ungaro on Unsplash

Retour sur le bateau, puis retour sur la terre ferme. Le tour était bien trop cher pour ce que c’était, mais les guides étaient adorables et très sympas. 

Le soir, dîner au restaurant avec deux personnes rencontrées sur le bateau, mais aussi quelques nouvelles têtes de l’hostel. Nos conversations me mèneront à une réflexion plus intense sur le sens de tous ces voyages. J’y reviendrai dans un autre article. 

Une autre nuit dans un lit, c’est un luxe que j’apprécie. 

Jour 10 – Townsville – Magnetic Island. 

Avant de reprendre le van et l’horrible remorque, nous prenons le temps d’un dernier petit déjeuner dans un café. 

Philosophe

Je ne suis pas ravie de retrouver le siège de copilote, mais c’est comme ça. Direction Townsville pour prendre le ferry pour Magnetic Island. Encore une fois, la route est bien plus longue que prévu, et les travaux n’aident pas. On arrive aux abords de Townsville un peu après midi. Le prochain ferry est à plus de 15h, décidément, on aura encore perdu une journée. 

Et vous savez quoi ? Je m’en fiche, tant pis, je ne vais pas continuer à me créer une anxiété qui me pourrit la vie. Il reste 7 jours, 7 jours à les supporter, 7 jours sans espoir, sans envie. Je verrais ce que je peux, on ira au rythme où on ira. 

On laisse le van et la remorque sur le parking du ferry, et on navigue jusqu’à Magnetic Island. L’île est censée abriter des koalas, et c’est un des endroits d’Australie où l’on est presque sûrs d’en voir. 

Un superbe hostel

Débarquement, bus (ben oui, du coup, nous n’avons plus de voiture) et on arrive à l’hostel. L’endroit est plein de charme, les dortoirs se situent dans des petits bungalows adorables. On voit même un petit wallaby pas bien sauvage. 

Un gros Wallaby dans notre hostel

 Le bar est ouvert et c’est l’happy hour. Après une installation sommaire, des petites courses exorbitantes, on prend enfin un verre. Une soirée est prévue sur la plage, feu et DJ, ça s’annonce festif. J’ai envie d’y aller, de connaître du monde, d’être saoule et de danser. 

Le dîner, l’absence d’autres verres et la fatigue ont raison de ma motivation. 

Sommeil 1 – Envie de faire la fête 0

Jour 11 -Magnetic Island

Déceptions

La pluie et mon lit tellement plus confortable que le matelas dans la tente me font rater le lever du soleil. La culpabilité m’envahit. Argh, non, pas de ça, tu verras ce que tu verras. 

Le sentier qui traverse l’habitat des koalas est fermé, il est très peu probable que nous puissions en apercevoir aujourd’hui. Ça me rend triste, j’espérais tellement en observer un dans son milieu naturel. 

J’ai envie de marcher seule, mais c’est sans compter sur Stephie qui compte bien me suivre partout. Bien malgré moi, je concède au petit déjeuner, et nous partons bien plus tard que ce que j’avais imaginé la veille. 

Diego nous rejoint, et c’est parti pour une bonne demi journée de rando.

Jolie randonnée
Radial Bay Magnetic Island

Les sentiers sont escarpés, mais praticables. Nous arrivons à une première petite plage adorable. Je m’y sens bien, on y reste un long moment, il n’y a personne. Stephie et moi parlons,et c’est la première fois depuis des jours que je n’ai pas envie de l’étrangler. Il y a du progrès.

Option 2 : Un brin d’escalade

La deuxième plage est accessible si nous revenons sur nos pas, ou si nous tentons d’escalader un peu et de passer hors des sentiers. Nous tentons la deuxième option sans succès, Stephie a peur. Aller on reprend les sentiers. 

 On a tous extrêmement soif, mais plus aucun de nous n’a d’eau. Du coup, à peine arrivés à destination, Stephie veut déjà repartir. J’ai à peine le temps de sauter dans la mer. Tant pis pour les méduses, je prends le risque. 

Chill et repas des loriquets

Retour à la civilisation, la pinte de bière est la bienvenue, le repas aussi. Le reste de la journée est super détente. Je me plonge dans mon livre, et j’oublie. Le pouvoir des mots me transporte ailleurs, loin de la frustration, loin de mes boulets, loin de ma réalité. 

Juste avant de quitter l’hostel, on a la chance de nourrir les petits loriquets arc-en-ciel. Une poignée de bouillie immonde au creux de la main et hop, une flopée d’oiseaux vient se poser sur mes doigts. Les premières secondes sont assez marrantes, mais très vite les griffes des perroquets s’enfoncent dans la peau délicate de mes doigts. 

Tranquilles sur ma petite main endolorie.

Après un supplice de plusieurs minutes, la bouillie est avalée, et les goinfres à plumes s’envolent. L’un d’eux trouvera un perchoir de choix sur ma tête, c’est mignon mais encore une fois les serres du perroquet massacrent mon cuir chevelu. Haha en fait, c’est beau… De loin ! 

Un loriquet sur la tête…
Coucher de soleil manqué et nuit improvisée

Il est temps de quitter ce superbe hostel, c’est parti pour une dernière virée en bus de l’autre côté de l’île pour aller voir le coucher du soleil avant de reprendre le ferry. 

Stephie devient désagréable, et la fermeture du sentier de randonnée n’aide pas son sourire à réapparaître. Tant pis pour le point de vue, on se contente de la jetée. Les nuages ont raison du beau coucher de soleil de toute façon. 

Coucher de soleil derrière les nuages…

On quittera Magnetic Island sans avoir vu un seul koala, et pour ma part, avec la désagréable impression de ne pas être restée assez longtemps. 

La nuit est déjà bien noire quand on quitte le parking du ferry, une demi-heure plus tard, nous voilà à l’aire de camping, face à la mer. Sauf que la mer… On ne la voit pas… 

L’aire est bondée et il nous est impossible d’y installer nos tentes. Nous improvisons un dortoir à l’intérieur du minibus… Je dormirais presque mieux que sous la tente. 

(Suite au dernier épisode)

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