Australie et son WhaleShark, Photo by Jeremy Bishop on Unsplash
Voilà, ça fait un an que je suis ici. Hier, ça faisait un an tout juste ! 366 jours aujourd’hui que je suis au pays des kangourous.
C’est passé vite ! Je n’ai pas fait la moitié de ce que je voulais faire ici, comme si le temps m’avait été volé. Non, non, il ne m’a pas été volé, j’ai juste été happée dans un quotidien, happée dans une logique qui n’était plus celle d’une voyageuse.
Et aujourd’hui, je ne sais pas si cet esprit baroudeur est perdu pour toujours ou si je peux le retrouver.
Ce n’est pas comme ça que je voyais mon voyage…
Si tout avait suivi son plan, je devrais être à Paris à l’heure qu’il est, après 11 mois et demi en Australie et deux semaines en Malaisie. Oui, bon si tout suivait son cours, vous seriez tous au bar, au théâtre, au ski ou au cinéma en ce moment. Le covid a décidé de contrecarrer les plans de tout le monde, je n’y ai pas échappé.
Je ne peux cependant tout mettre sur le dos de cette chère maladie. Oui, elle m’a fait dépenser mes derniers deniers économisés. Sans le covid, je n’aurais sûrement pas fini par faire UberEat. Sans ce virus, j’aurais peut-être pu acheter une voiture à Perth, pour ensuite prendre la route.
Certes le covid est pour quelque chose dans mon installation, mais s’il y a quelqu’un à blâmer, c’est moi. J’y ai trouvé des amis, j’y ai trouvé le frisson de l’amour, et j’ai profité de la vie, les économies se faisaient pour se défaire ensuite, au gré de mes envies, de mes opportunités, de mes sorties.
Après 10 mois à Perth, quitter la ville, et surtout tous les amis qui y vivaient, tous les bons souvenirs que j’en avais, a été douloureux. Arrivée à Brisbane, j’étais perdue dans mes choix, déçue. Et j’ai fini par atterrir à Noosa, avec une seule idée en tête, travailler comme jamais pour mettre vraiment de l’argent de côté.
Le mal du pays
Depuis quelques mois, je suis atteinte du mal du pays. J’ai bien conscience que face à la situation en France et en Europe, je devrais m’estimer heureuse d’être ici. Oui, qu’est-ce qui ne va pas chez moi, pour ne plus m’enthousiasmer devant la belle plage de Noosa ? Pourquoi le plaisir de prendre des verres et d’échanger avec des gens intéressants n’est plus aussi important qu’avant ?
A mes yeux, l’Australie est passée d’un pays super cool, plein de promesses, à un pays dans lequel je me sens de trop, un pays où je ne prends plus de plaisir à vivre, un pays que je n’ai plus autant envie de découvrir.
Quand est-ce que ça a commencé ?
Je dirais que ça fait un peu plus de cinq mois que je ne vois plus l’Australie avec des yeux de voyageuse. Je suis sans doute restée trop longtemps à Perth, une ville que je n’affectionne pas particulièrement, mais qui s’avérait héberger mes nouveaux amis et ma zone de confort.
Oui, j’ai commencé à avoir trop d’habitudes, et les habitudes sont l’ennemi du voyageur. Je voyais les mois passer, et je coupais dans mes projets de voyage. On ne peut pas tout voir après tout, alors les territoires inexplorés resteraient inexplorés.
Puis il y a eu mon premier road trip, et le frisson du voyage m’a repris. Mais les économies s’étaient envolées, et mon coeur lui s’était alourdi d’un amour que je ne pouvais avouer, mais auquel je ne voulais renoncer.
A ce moment-là, j’ai commencé à avoir le mal du pays à Perth. Je commençais à ne plus vouloir sortir, je passais plus de temps seule. J’avais envie d’un chez moi, mais je ne pouvais le trouver complètement.
Qu’est-ce qui fait qu’on se sent chez soi quelque part ?
C’est notre entourage. On peut se sentir chez soi dans une caravane, dans un micro studio, dans une grande villa ou encore dans un appartement avec vue sur mer, comme on peut s’y sentir étranger.
Ce qui me donne cette impression de mal du pays, c’est de ne pas avoir des personnes qui me connaissent, qui m’aiment, que j’aime, qui prennent soin de moi, et dont j’ai envie de prendre soin.
Bien sûr, ça se crée un chez soi, et j’en avais presque un à Perth, j’ai rencontré de vrais amis, et parfois un peu plus… Mais rien n’égale un ami qui vous connait, un ami qui sait lire en vous, des parents qui perçoivent la peine sans que vous leur disiez, des copains fous avec qui faire les quatre cents coups.
Bref le manque de vous tous a commencé à rendre l’Australie et ses koalas bien moins attrayants. Alors non, je ne vais pas rentrer tout de suite, oui, je vais économiser pour pouvoir faire un dernier grand road trip sur la côte Est, mais je sais déjà que les étoiles que j’avais dans les yeux lors de mon premier road trip, seront bien moins étincelantes cette fois-ci.
Mon bilan perso
Après tout, même si mon programme ici était de tout voir et de tout faire, le but de ce voyage a toujours été de faire un break, de me laisser un an, ou un peu plus pour réfléchir à mon futur, à ma vie…
Et j’y vois déjà plus clair. Je vais poursuivre mon envie d’enseigner, j’ai décidé de me présenter au concours de professeur des écoles en Avril 2022. Entre-temps, je vais tenter de trouver un CDD en Achats, à Lyon, Paris, Bordeaux, ou même Lille…
Ma grosse révélation, ici, a été l’écriture. Mon but n’est pas d’en vivre, je ne suis pas d’une naïveté idiote… Mais je veux continuer à écrire, dans mon blog, mais aussi des fictions, comme Riverside Gardens, un roman pourquoi pas. Bref, j’arrête de repousser à plus tard cette écriture qui me fait tant de bien.
D’ un point de vue moins professionnel, ici, j’ai ri, j’ai aimé, j’ai détesté, j’ai aimé détester, et j’ai parfois détesté aimer… J’ai vécu des amitiés chaleureuses, j’ai été la conseillère love de certains, j’ai été la Mama, j’ai été la chasseuse, j’ai eu le cœur gonflé d’amour, et brisé depuis peu. Mais je ne regrette rien… non, rien de rien…
Le résumé de ce que j’ai fait en Australie
Ah oui, comparé à la totalité du territoire, ce n’est pas grand chose. Et je n’aurais pas le temps de tout faire.

Mon but c’est de voir la côte Est, d’un peu au dessus de Cairns à Sydney. Je ne suis pas sûre que j’aurais le temps pour Melbourne. C’est la vie, on ne peut pas tout voir !
Les dix plus belles choses que j’ai vu ou faites
- Le parc naturel de Kalbarri au lever du soleil.
- Nager avec le requin baleine.
- Lucky Bay et son eau bleue comme jamais.
- Nager avec une tortue dans le parc naturel d’Exmouth
- Karijini, escalader Mount Bruce.
- Faire le tour de Rottnest Island à vélo
- Nager avec des otaries
- Conduire à travers les forêts de Margaret River
- Toucher une raie à Hamelin Baie
- Aller voir le coucher du soleil entre l’océan et la rivière, à Noosa.
C’est quoi la suite ?
Comme je l’ai dit, le but maintenant, c’est d’économiser à fond. Et le meilleur moyen, c’est de travailler, travailler et travailler !!
J’ai deux jobs ici à Noosa. La vie y est chère, mais je n’ai pas le temps de dépenser, donc c’est parfait ! Je fais le ménage dans un hôtel le matin et je bosse en tant que serveuse le soir dans un restaurant de fruits de mer.
J’ai deux ou trois soirs de libres, mais mes potes ne sont pas toujours dispos au même moment, donc je ne sors pas beaucoup, et je ne dépense pas beaucoup.
J’ai le temps de profiter de la plage entre mes deux jobs, et d’écrire. Ce n’est pas la vie la plus sociable du monde, mais je ne me sens pas si seule. Je vois les dollars qui commencent à s’accumuler et ça me rassure.
Et mon visa ?
Oui, mon visa est expiré. Je n’ai pas fait les 88 jours de ferme, je n’ai donc pas postulé pour une seconde année de PVT… Du coup, j’ai postulé pour un Covid Visa, qui me permettrait de rester 3 mois de plus sur le territoire. Pour le moment, et selon l’immigration entre 5 et 7 mois, je suis en Bridging Visa. En gros, le temps que ma demande soit traitée, je garde les droits de mon PVT et je peux rester… Avec un peu de chance, quand je repartirai, je serais encore en Bridging…
Voilà, il est temps pour moi d’aller travailler, pour essayer de mettre en compétition la liste de mes 10 plus belles découvertes australiennes !
Vous me manquez tous, à très vite. Arrivée prévue Mi Mai !