Quand la chasseuse perd son fusil…

Chasseuse fatiguée, Photo by Uriel Soberanes on Unsplash

La chasseuse démotivée

Après le moustachu, j’étais comme rassasiée. Évidemment, je n’aurais pas dit non à une petite proie facile, mais je n’étais pas d’humeur très chasseuse. 

Sauf que voilà, deux weekends d’affilés de chasse intense, ça éveille les esprits. Et le samedi soir, plusieurs de mes potes de l’auberge ont commencé à me mettre un peu la pression. Enfin la pression, j’exagère, mais c’est comme ça que je l’ai ressentie. 

Évidemment, ce n’est pas une vraie pression : que je chope ou pas, ils s’en fichent au fond. Oui mais ce soir là, j’ai eu l’impression que je devais prouver que j’étais une experte, que je pouvais avoir tel garçon sur commande. 

Le Challenge finit par attaquer ma confiance

Donc le samedi soir, je cherche une proie pour faire plaisir, comme un challenge, mais je ne suis pas convaincue. Je ne veux pas chasser dans notre propre meute, Spinners est une grande famille, et je ne veux pas commettre d’inceste, des petits backpackers de passage pourquoi pas, mais s’ils restent je sais que ça va devenir compliqué. Oui, je me connais, feu ardent le soir, glaçon au matin. Non, je ne veux pas d’histoire. 

Donc j’entame une approche, mais je ne suis pas dedans, et surtout j’ai 4 loulous qui me regardent et me filment derrière … Ok j’abandonne. Ce soir là, mon moral est en berne, et je sens ma confiance qui s’étiole. Pour combien de temps ? 

La semaine se passe, rien à signaler, je travaille, je n’ai pas tellement l’envie de papillonner, je vis ma vie tranquille. 

Night Clubs ouverts : la chasse est ouverte

Mais le vendredi arrive, et là mes envies de chasser reviennent. Surtout que les bars et les boîtes rouvrent justement ce vendredi et que je compte bien étendre mon terrain de chasse au delà de l’auberge. 

Donc le vendredi soir, l’envie est à son apogée et j’ai l’esprit joueur. Je lance donc un pari à un de mes potes. Le premier qui chope a gagné. Je vais gagner, c’est sûr… Ou pas…

Je  me prépare, pas de parure exceptionnelle, juste un jean noir et un body rouge, je me sens sexy c’est le principal ! Je commence à boire… un peu trop… et j’ai la bonne idée de manger un Space cookie, enfin les trois quarts. Mais c’est déjà trop. Erreur  de débutante jeune fille, tu risques de t’en mordre les doigts… 

Chasse et cookie magique ne font pas bon ménage

Je commence à devenir de plus en plus incohérente et les effets de la petite douceur magique commencent déjà à se révéler à travers de mes pupilles… Quelques uns s’inquiètent et me proposent de me ramener dès que ça ne va pas. 

Ne vous inquiétez pas ! Je vais très bien, je veux sortir, je veux danser et plus si affinités. Sur le chemin, je suis complètement ailleurs. Bizarrement mon esprit est plus conscient que quand je suis juste saoule. Sauf que mon corps lui ne répond plus comme d’habitude. 

Dans la rue, je tombe, dans la file pour entrer dans le bar, je tangue, ma bouche est pâteuse et j’ai terriblement soif. Mon corps est à la fois aérien et terriblement lourd. 

Je sens que mes yeux partent dans tous les sens, mais j’ai une telle envie de toucher, d’embrasser, de… Je lance des coups d’oeil dans le bar, je n’arrive à me concentrer sur aucun homme, mes pupilles passent de l’un à l’autre, j’ai dû mal à discerner ceux qui sont comestibles, alors je lance mon regard au hasard. 

Bredouille

Et … Rien, pas un sourire, pas un regard en retour. Je perds espoir, je me plains à un de mes amis. Pourquoi ça ne marche pas ce soir ?? J’ai envie, pourquoi mon regard est cassé ? Il s’esclaffe et se moque de mon regard ce soir. À priori, mes yeux partent dans tous les sens, le regard si puissant de d’habitude se transforme en un battement de cils, les yeux révulsés et un sourire idiot figé sur le visage. 

Après cette révélation, je me laisse aller à la latence du produit, je plane, et j’abandonne la chasse pour ce soir. Et des idées noires envahissent mon esprit. L’insécurité m’habite, le sentiment d’être sexy s’est évaporé. 

Le reste de la soirée sera compliqué, si aucun n’aura à me ramener ce soir là, ma compagnie n’aura pas été des plus agréables. 

Espérons que les prochaines sorties soient plus heureuses, et que la chasseuse reprenne du poil de la bête.