Consentement et plaisir ! Photo by Deon Black on Unsplash
Haha pourquoi me dois-je de préciser ? Bon soyons honnêtes, si pour moi, il est évident que chacun des hommes avec qui j’ai couché étaient consentants… Je ne leur ai jamais frontalement demandé…
Quand aux baisers volés, j’avoue, je ne suis pas toute blanche. On demande rarement la permission quand on vole quelque chose après tout… Et puis, un regard appuyé, c’est un peu une façon de demander la permission, non ?
Bref l’histoire que je vais vous raconter ne me lavera pas de tous mes péchés, mais …
Une pétanque qui s’enjaille
Voilà une semaine que ma petite aventure à la prairie du Canal a refait naître mon mojo. Il est là, il est présent, et il n’a pas l’air de vouloir se faire la malle !!
Donc quand je rejoins mes quelques copines et le mec de l’une d’entre elle pour faire une pétanque sur le canal, j’ai bien une idée derrière la tête.
Les verres et les parties s’enchaînent, nos voix couvrent bientôt la musique de notre petite enceinte. Les passants nous regardent parfois gênés, mais la plupart du temps amusés.
Je me sens bien, vivante, heureuse, il ne manque qu’un petit homme à me mettre sous la dent pour finir de combler ma soirée.
Les quais (Paris plage oblige) ferment leurs grilles, on reprend un verre dans le bar d’à coté. Celui-là même où quelques dizaines de minutes plus tôt un trentenaire nous a invité à le rejoindre. Et les yeux du trentenaire semblaient, eux, crier leur consentement.
Malheureusement, pas de trace de ses pupilles dans la foule du bar. Tant pis.
Le bar ferme également à son tour. On est tous chauds pour sortir. C’est parti pour le Bellevilloise !!
Eye contacts en chaîne
Enfin arrivés dans la queue pour la Bellevilloise, après avoir abreuvé les tympans de notre chauffeur Uber de hits des années 2000, je scrute la file.
A quelques pas derrière nous, je le repère. Ses yeux sont plissés, il a un petit air endormi. Mais il dégage une gentillesse et une sensualité que je ne saurais décrire. Je le quitte des yeux, et les personnes entre nous me bloquent la vue.
Impossible d’exercer mon regard de tueuse. Tant pis.
Par contre, une fois dans la boîte, je croise plusieurs regards. Il n’y a pas de doute, mon mojo est revenu, ils se retournent, me fixent aussi.
Ce soir, c’est sûr, je ne rentrerais pas bredouille.
Doux fumoir
Une des choses appréciables de la Bellevilloise, c’est son fumoir extérieur, sur la terrasse.
Je ne fume qu’occasionnellement, mais mes potes, elles, ne pourraient s’en passer. Et puis, qu’on se le dise, c’est aussi un endroit pour offrir un répit à nos tympans, et pouvoir discuter avec des inconnus…
Alors que moi aussi, je me grille une cigarette, je me retourne et je le vois. Ses yeux scrutent l’espace, il a ce petit air perdu que j’aimais beaucoup chez un de mes exs.
Ne lui saute pas dessus Mylène, aller sois douce. Douce, on a dit. Mes yeux cherchent les siens. Aller lève donc la tête mon bichon…
Contact validé, je répète contact validé. Son regard est doux et interrogatif. Je lui souris, il s’approche.
J’aurais pu en avoir une dizaine d’autres, ce n’est pas le plus beau, ce n’est définitivement pas le plus grand, et pourtant, je sais que c’est lui que je veux ramener dans ma tanière.
Phéromones VS Consentement
J’entame la discussion. Ne me demandez pas ce qu’on se raconte, je n’ai aucune mémoire sur les conversations de soirées.
Racontez moi que vous êtes un agent secret, le lendemain, je n’en aurais aucun souvenir. C’est déjà un miracle quand je me rappelle des prénoms, alors…
Bref, on est là, on discute, sans interruption. Il croise son pote, qui nous laisse bavasser. Je crois que lui a vu clair dans mon jeu. Alors que notre petit Rémy (yes cette fois-ci, j’ai son prénom !) lui n’a l’air d’y voir que du feu.
Je peux vous dire que j’y mets mes pupilles, mon iris, et toutes mes phéromones, mais rien n’y fait. Impossible de savoir s’il désire lui aussi goûter à mes lèvres.
Il a l’air d’apprécier réellement la conversation, et ne semble pas deviner une seule seconde mes intentions. Peut être que mon attirance vient de là ?
Combien de minutes passons-nous à discuter ? Je n’en ai aucune idée. On rit, on s’enthousiasme, mais je ne peux m’empêcher d’en vouloir plus.
Je veux son corps contre le mien. Mon regard de chasseuse ne semble pas fonctionner sur lui, alors je tente le tout pour le tout.
« Je peux t’embrasser ? ».
Alchimie
Il me regarde surpris. Comme s’il venait tout juste de comprendre ce qui se tramait entre nous, il me réponds un « Oui » du bout des lèvres.
Lèvres sur lesquelles se posent bien vite les miennes. Le premier baiser est timide, puis les corps s’échauffent, les mains agrippent les hanches, la nuque.
Mon instinct ne m’a encore une fois pas lâchée. Je le voulais lui, parce que l’alchimie est immédiate. Le baiser est profond, plein de cette ardeur du désir, celle qui allume en un instant votre deuxième cerveau.
On est là au milieu du fumoir, les gens passent à coté de nous, et on ne se décolle pas. Nos lèvres, nos langues se découvrent, se goutent et plus rien n’a d’importance autour. Nous sommes seuls, habités d’un désir intense.
Quand nous nous décollons enfin, ses yeux plongent dans les miens. On sait.
Puis la conversation reprend, comme si de rien n’était. Nous oscillons entre baisers langoureux et discussions légères. Mes amies me tapotent l’épaule pour récupérer leurs affaires laissées dans mon sac.
Ne vous inquiétez pas, vous me laissez entre de bonnes mains.
Patience..
Plus les minutes à l’embrasser s’additionnent, plus l’envie de le ramener chez moi presse.
Mais le petit Rémy ne l’entend pas de cette oreille. Il se sent coupable d’avoir laissé son pote seul sur la piste de danse.
Hop, nous voilà tous les deux à le rejoindre, avec 3 pintes de bières dont nous n’avons pas le moins du monde besoin.
Son pote danse comme un dingue devant le DJ, il ne fait pas grand cas de notre geste amical. Bon, bah du coup, on peut y aller ?
Nope, Rémy se met à se trémousser lui aussi. Aller, je me joins au mouvement. Il me fait rire, et mon envie de lui ne fait que s’accroître.
Il me prend la main me fait tournoyer. Un petit Despacito, et nos corps se collent de nouveau, nos lèvres se retrouvent. Je sens son bassin tout dur contre le mien.
Cette fois, lui aussi sent l’urgence de se retrouver dans l’intimité.
À bicyclette…
On s’embrasse comme des dingues sur la piste. « On rentre ? ». Il hoche la tête, et s’extirpe de mon emprise pour prévenir son pote.
C’est un gentil, je le savais…
Il part détacher son vélo. OK, c’est la première fois que je ramène quelqu’un chez moi, à vélo… Je prends un vélib, et c’est parti.
C’est bête, mais sur le moment, j’ai peur qu’il ne me suive pas, qu’il bifurque et que la jolie bulle de désir dans laquelle je suis se brise.
Mais non, en quelques minutes, nous sommes dans ma cage d’escalier à nous embrasser langoureusement.
Dans 4 étages, je te fais ta fête petit Rémy.
Alchimie parfaite
Oui, nous sommes saouls. Mais rien entre nous n’est maladroit, les caresses sont incroyablement sensuelles, on se dévore, on se lèche.
Le désir est le même des deux cotés, et l’on se délecte l’un de l’autre, encore et encore. Il n’y a ni commencement ni fin, et c’est la fatigue qui finit par donner le coup d’arrêt à nos ébats.
Je me cale tout contre lui, et je fais un dernier baiser sur sa main avant de sombrer dans le sommeil.
Le matin, je caresse tendrement son torse, j’y dépose des baisers ça et là. Et je finis par réveiller la bête. Nos corps se retrouvent, le désir ne s’est pas envolé pendant la nuit.
Que c’est bon de se sentir aussi désirée que de désirer. La matinée va bientôt toucher à sa fin, il va devoir partir.
Dernière discussion et faux espoir
Nous continuons à nous papouiller pendant plus d’une heure et à discuter, sans doute de la même chose que la veille.
Il est plus de 13h quand il décide d’y aller, je l’escorte jusqu’à la porte.
J’aimerais vraiment le revoir. D’une voix timide, je lui demande son numéro.
Il me le donne, non sans se justifier, il n’est pas hyper texto, pas hyper dispo… Si je comprends bien, il ne faut pas que j’attende trop de cette nuit.
Pourtant, il répond à mon premier message. Le second restera pour toujours sans réponse.
Rémy rejoindra la longue liste de mes coups d’un soir. Dommage, une telle alchimie, j’en aurais bien profité encore.
Mais tu n’entamera pas mon mojo, alors nexxxxxt !