Un corps à tomber, mais Décevant, Photo by Dainis Graveris on Unsplash
Un corps… Pffff
La première fois que j’ai aperçu B., j’étais tranquillement en train de discuter avec mes amis, assise à la table de l’hostel, et il est passé torse nu, d’un bout à l’autre de la pièce.
Vous vous rappelez le loup des looney toons qui perdait sa machoire, quand il voyait passer une starlette ? Eh bien, je n’étais vraiment pas loin de ça. La bave coulait presque au coin de ma bouche.
Une chasse lente et compliquée
Il est vraiment sexy. C’est un peu un mix entre Tarzan avec sa chevelure bouclée longue et sauvage, et son torse nu à la vue de tous, et Clark Kent, petite lunette, robuste mais timide.
Je le veux, mais il est insondable. Il ne participe pas aux conversations, je ne le croise que de temps en temps, et il est extrêmement difficile à cerner. Quand enfin, j’arrive à le coincer dans la cuisine pour entamer une conversation, à peine trois mots, et hop c’est déjà fini.
Grrr je le veux. C’est comme saliver sur une belle pâtisserie dans la vitrine d’un boulanger, mais la boulangerie est fermée. Aller, ouvrez la, juste pour une heure, juste pour un croc dans cette tartelette au citron…
Soirée opportunité
Un soir, on part tous au restaurant. Et miracle, il nous suit ! Bon, c’est le moment pour moi de le travailler au corps.
Je me mets à coté de mon Clark Tarzan, il est à la fois sexy et choupi avec ses petites lunettes et son regard fuyant. 22 ans, il a 22 ans !! Ca explique bien des choses !!
Mon dieu, je rame avec cette conversation, mais mon regard oeuvre pour l’ensorceler. Tu ne m’échapperas pas, je vais te dévorer tout cru, la boutique va s’ouvrir, je te le promets…
La soirée passe, je m’amuse aussi avec mes amies, mais je ne le lâche pas. Un moment d’inattention et je sais que j’aurais perdu la partie. Si mes crocs lâchent la fourrure duveteuse du lapin, il détalera pour toujours.
Ce moment d’inattention est passé, puis je me suis mise à marcher trop vite, j’étais saoule, bref, le lapin est parti dans son terrier (dans son lit en dortoir de 10…).
Directement dans le terrier ?
Je rejoins mes potes à côté de la piscine, je suis déçue et vaincue. Haut et fort, je crie ma frustration et ma déception.
Puis l’une d’elle me souffle d’aller lui faire une surprise dans son lit, la porte de la chambre est ouverte, et Blondinet un de mes potes, m’indique où se trouve son lit… Humm peut être que la panthère va devoir aller chercher le lapin directement dans son terrier.
D’un bond, je me dirige vers la tanière du jeune mâle. J’en salive déjà par avance.
Il fait noir, je tente de me rappeler les instructions de Blondi, je crois que c’est le bon lit. Oh oui, ce corps, je le reconnaîtrais entre mille… Je m’approche à petits pas, « Tu es parti ? », je lui chuchote. « J’étais fatigué… »… « Je peux venir. » »Oui, viens. ».
C’est gagné. Je colle mon corps brûlant de désir contre le sien. Mes mains se posent sur ce torse que j’ai envie d’agripper. Je m’imagine déjà lui griffer le dos, le mordre… Mais tout vient à point à qui sait attendre, alors patience, patience…
Où est l’interrupteur ?
Je suis là la tête contre son torse à écouter son coeur battre plus fort, je le serre, je dépose de petits baisers, mais rien, pas une main mal placée, pas un geste sensuel envers moi.
Roh, mais enfin, comment on fait pour l’allumer celui là ?
Je ne sais pas combien de temps, je reste là au chaud dans ses bras, mais ça me paraît être une éternité !
C’est bien simple, je finis presque par m’endormir, aller B., fait un geste. Pitié, Clark, transforme toi en Super Man !
Aller je tente le tout pour le tout, je ne suis pas ici pour les papouilles, je veux te dévorer, te faire l’amour sauvagement en observant ton corps ruissellant de sueur. Je serre mon bassin contre le sien…
Oh tiens, je crois que j’ai trouvé l’interrupteur.
Les joies de l’hostel
Enfin, on s’embrasse, enfin ses mains parcourent mon corps. Elles sont timides et un peu maladroites, mais je les guide. Le baiser est timide et un peu trop bavouilleux, mais ce n’est pas grave, mon désir compense tout le reste.
Nos gestes se font plus affirmés, le désir monte, mais… On se cogne au lit superposé. Ouch. Et puis, il est stressé que quelqu’un puisse nous entendre.
Moi à ce moment là, entre l’alcool et les hormones, je pourrais faire l’amour au milieu de la pièce, la lumière allumée, je n’en aurais rien à faire !
Il me souffle qu’il serait préférable d’aller dans la salle de bain. Pourquoi pas, Super Man, si tu me permets de voler…
Arrivés dans la salle de bain, je le plaque contre le mur. Oh ce corps, ce corps, il est si sexy. J’ai envie d’y passer mes doigts, ma langue, mes lèvres, mes dents.
Ma combi short virevolte…Il me pousse sous la douche et… il allume l’eau ! Ah ça, je ne m’y attendais pas !
Décollage manqué…
Si le début est sensuel, le reste de l’ébat est laborieux. Il tente de m’attraper les jambes pour me soulever, mais mes 70 kilos me retiennent au sol.
Le fruit de mon désir est de taille convenable, dans la moyenne, il sera parfait… S’il veut bien rester dur plus de 3 minutes…
Nous sommes mouillés, la position debout contre le mur ne me permet même pas de profiter de la vue de ce corps splendide. Son pénis ne semble excité que par intermittence, mes bras commencent à me faire mal. Mon désir commence à ne plus cacher l’inconfort de la position. Mes doigts s’affairent, mais la météo semble clouer l’avion au sol.
Finalement, il ripe tellement, que je l’invite à tenter une autre source de plaisir. Ah tiens, d’un coup, l’excitation semble remonter de son côté. Moi aussi, j’y trouve finalement plus de plaisir, mes doigts reprennent du service.
Pourtant, je n’ai pas le temps de décoller, qu’il a déjà atterri… Super Man s’est envolé sans moi.
Il me demande si je veux dormir dans son lit ou rejoindre le mien, je choisis la deuxième option, je suis mouillée (et pas dans le bon sens du terme) et j’ai froid.
Une deuxième chance ?
Bon je suis restée sur ma faim. J’ai dû passer par la fenêtre de la boulangerie pour croquer dans la tartelette au citron, mais le premier croc n’était pas à la hauteur de mes attentes.
Mais peut être que la bouchée était trop rapide, peut être que je n’ai pas eu la meringue, le lemon curd, ou je ne sais quoi d’autre ? Et si, je retentais ? Et si on recommençait ?
Il me reste quelques jours, pour enclencher un deuxième round.
Premier soir, je suis trop fatiguée. Deuxième et troisième soir, je travaille. Quatrième soir, je suis trop saoule, je tente bien de le violer dans la cuisine, et de l’inviter à un petit interlude coquin par message, mais bide complet.
Cinquième après midi, je suis en gueule de bois horrible, je le rejoins sur le canapé, je cale ma tête contre son épaule. Voilầ un câlin-papouille de gueule de bois, je n’ai envie que de ça… Sauf que le contact de son corps chaud réveille mes désirs…
Mais le lapin est si fuyant, je m’essouffle à lui courir après. La semaine se poursuit, je le coince dans des coins, je tente des approches, je soutiens même des conversations avec lui, mais c’est peine perdue…. Le lapin finit toujours par s’échapper.
Dernier soir à Noosa, je l’incite à sortir avec nous après sa séance de gym. Aller, laisse moi te croquer une toute dernière fois. Quand il arrive, les seuls qui restent sont comme moi déjà bien saouls.
Il sent la sueur, son corps m’appelle. Les autres s’éloignent, il ne veut pas sortir. Il m’embrasse pour me dire au revoir. Je lui sussurre que c’est un autre type d’au revoir que j’attends. Il est gêné, il repousse mes avances… « Je ne fais pas de coups d’un soir d’habitude… ».
Morale de l’histoire
Faisons un coup de deux soirs alors !!! C’est une excuse, et je sens qu’il y a quelque chose d’autre derrière. Tant pis, Adieu Clark Tarzan, tu as raté la chance de te rattraper.
Morale, un corps de rêve ne t’envoie pas nécessairement au septième ciel.
Et si la boulagerie est fermée, c’est peut être que le boulanger a mis la clé sous la porte parce que justement les pâtisseries ne sont plus ce qu’elles étaient.