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Les Aventures Croustillantes +18 ans

Quand le déni ne suffit plus…

Quand le déni ne suffit plus à cacher mes sentiments, tout devient compliqué… L’attente vaut-elle le coup ?

Le déni n’a pas suffi à interrompre la flèche …. Photo by Nick Fewings on Unsplash

Foutu cerveau !

Vous est-il arrivé de lutter si fort pour ne pas avoir de sentiments, pour un résultat nul ? 

Je maudis mon cerveau d’être plus doué pour créer des rêves amoureux fantaisistes que de lutter contre des sentiments naissants. 

Si vous avez suivi, mon bel américain avait un peu chamboulé ma vie sexuelle, ma vie sexuelle en Australie, mais aussi ma vie sexuelle tout court. En fait, il a aussi chamboulé mon coeur. 

Je me demande maintenant si je n’aurais pas préféré ne jamais l’obtenir. Ne jamais réussir à coucher avec. Si on n’a jamais goûté au gâteau au chocolat, pas de manque, pas de nostalgie. La vie suit son cours, pleine de biscuits, mousses et autres tiramisus. Oui, mais trop tard ma fille, le gâteau au chocolat, tu l’as englouti à pleines dents, tu l’as dégusté, encore et encore, tu as eu un peu de rab. Sauf que le gâteau au chocolat va bientôt être en rupture de stock et que ta faim de lui ne va pas disparaître du jour au lendemain. 

Après le road trip j’étais frustrée, puis on a eu de bons moments, on pensait que ce serait peut être les derniers. Il était froid, mais le sexe était toujours aussi bon. Et puis le dernier soir était chaleureux et enivrant, et mon esprit n’a voulu se rappeler que de ces dernières heures. Si lui pensait vraiment que ça pourrait être notre dernière fois, mon coeur avait lui décidé que ce ne le serait pas. 

Le déni

J’aurais pu partir, j’aurais voulu partir, quitter Perth, aller à cairns, bouger. Quitter avant d’être quittée. Abandonner avant d’être abandonnée. Mais Impossible. 

C’est fou comme l’espoir peut vous pousser à faire de bons ou de mauvais choix. 

Alors attention, les premiers temps j’ai bien tenté le déni. Je criais sur tous les toits que j’avais une peine de bite, que je me sentais vide de perdre un aussi bon amant. Pfff rien à voir avec les sentiments. 

Oui j’attendais son retour avant de recoucher avec quelqu’un. Non, mais j’ai juste besoin de faire le deuil de ce super coup, avant de retomber dans la médiocrité sexuelle. Des sentiments, tssss, non je n’en ai pas, n’importe quoi ! 

Oh je partirai après. Ou après Noël, je veux passer du temps avec mes amis. 

Ah, j’ai essayé de me voiler la face, de la jouer cool. 

Où est la chasseuse sans coeur ? 

Je ne suis pas cette personne qui s’attache quand elle a décidé que non… Il a couché avec moi car il savait que je pouvais gérer une relation  de sex Friends « casual »… En principe ?? 

Évidemment, ma vie sexuelle était faite de casual sexe, de mecs que je voyais pour le fun, de mecs beaux parfois, intéressants aussi, mais dont je ne tombais jamais amoureuse. 

Alors oui, oui sur le principe, il avait raison. Sur le principe, j’en suis totalement capable. 

D’ailleurs, j’aurais adoré en être capable. J’aurais adoré qu’aucun sentiment ne s’en mêle. On aurait pu en profiter et hop, ciao. Je ne compte pas rencontrer l’amour en Australie, ce serait trop compliqué, trop de logistique, trop de questions. Mais choisit-on vraiment son moment ? 

J’en étais capable, mais pas avec lui à priori.

Est-ce la période ? Suis-je à un moment de ma vie où j’en ai envie ? Besoin ? Ou est-ce juste parce que c’est lui ? Parce que je l’ai attendu, parce qu’il est diablement beau, qu’il a un regard à tomber, qu’il fait divinement bien l’amour, qu’il me fait rire, que j’adore avoir des discussions avec lui… Et parce qu’il a cette chose qui me fait penser que je pourrais l’aimer. 

Un homme trop aimable

Je n’ai vraiment aimé qu’une seule fois, cet amour qui vous ronge, qui vous habite, vous possède, qui vous donne des ailes pour voler et une pelle pour vous enterrer. Il s’appelait Amar et j’aurais tout donné pour lui. 

Au creux de mon cœur, je sais que j’aurais pu éprouver, non pas le même amour, mais un amour aussi intense pour Ben. C’est une certitude. 

Attends cocotte, tu t’emballes, me direz-vous ! Tu le connais à peine le bonhomme ! Tu n’as vécu que de courts moments, des parties de jambes en l’air, aller ok, un road trip. Mais enfin, tu ne peux pas prétendre savoir que tu l’aimerais avec si peu. 

Non, je ne le pouvais pas. J’avais des sentiments naissants. J’ai attendu un mois et une semaine sans coucher avec aucun homme. Un mois presque et demi à la diet, sans biscuit. 

L’attente fut longue

Et il est revenu, pour 5 jours, 5 nuits. La chambre privée de l’auberge n’était pas disponible, il a réservé un Airbnb pour 2 jours, j’en ai réservé un autre pour les 2 suivants. Et la dernière nuit en chambre privée dans notre bonne vieille auberge. 

Pendant son absence, j’ai tout tenté pour garder le contact. J’ai écrit, il a répondu, j’ai envoyé des photos coquines, il a liké. Le bon vieil amour à sens unique me direz vous. Pas faux. 

Alors j’étais stressée des quelques jours que nous allions passer ensemble dans les Airbnbs. Si l’un était tout près de l’auberge, l’autre était plus isolé. Euh, un weekend avec son sex Friend, est-ce vraiment une riche idée ? 

Enfin de retour

Et puis, il est arrivé et mes doutes se sont envolés. 

Il est venu me chercher le premier soir. Je m’étais toute apprêtée, je voulais être le plus désirable possible. Un bonbon à déguster. 

Après une bouteille de vin, de longues discussions comme je les aime, je l’ai dégusté comme il fallait, et il a rapidement retiré l’emballage du bonbon. 

Le lendemain, je suis partie au travail, avec un sourire aux lèvres comme je n’en avais pas eu depuis des mois, des années. Oups je suis en train de tomber amoureuse.

La deuxième soirée, je suis un peu déçue de devoir le partager, puisqu’il veut participer à la soirée cheese and wine. J’aime le vin, j’aime le fromage, mais j’avais envie de ne manger que toi. Finalement je profite, et nous rentrons un brin éméchés au Airbnb. 

Le dessert est délicieux, sensuel, gourmand. Nos peaux se retrouvent comme si elles ne s’étaient pas quittées. 

Si parfois, la gène s’installe quand nos cerveaux se retrouvent, nos corps la balaient d’un revers de main. Les caresses, les baisers, les gestes plus osés, ont une mémoire extraordinaire. 

Le lendemain, on se déguste de nouveau encore, à la lueur du jour cette fois. Il s’ouvre, il a l’air plus détendu. 

Quand l’intimité s’en mêle

Direction le deuxième Airbnb à Fremantle. L’endroit est moins grand et moins charmant que le premier. Mais nous y serons bien. Deux jours et deux nuits en amoureux. Enfin en amoureuse et amant. Je m’attendais à passer le plus clair de mon temps à lire ou à écrire quand il ferait sa vie. Pourtant il m’accorde du temps, on sort, on marche, on rit, on discute. C’est un weekend comme dans une bulle, j’apprends à le découvrir encore plus, il se confie, il s’ouvre. Je me confie, je retire un peu le masque de chasseuse. 

Cette nouvelle intimité nous rapproche. Je l’observe, je l’admire dans ses petits gestes du quotidien. Je me sens plus détendue, je ne prétends plus, mon regard se change et il le remarque. Il sait. Il sait que mes sentiments sont là. 

Les deux jours sont empreints de sensualité, d’amitié et d’affection.

Au revoir… je t’attendrais

Si je pouvais arrêter le temps, je le ferais. Le dimanche, nous repartons à l’auberge en début d’après-midi. La bulle est rompue. Je reste tout de même auprès de lui, puis je lui laisse son espace un peu, avant de le retrouver pour une dernière nuit. 

Qu’est-ce que j’aime lui faire l’amour, qu’est-ce que c’est bon de se laisser aller entre ses bras, de goûter sa peau, de le sentir brûlant entre mes lèvres. Je m’endors la tête posée sur son torse repue. 

Le lendemain, nous nous réveillons en même temps, le travail nous appelle. Combien de temps disparaîtra-t-il cette fois-ci ? 

Les au revoir sont plus longs qu’à l’accoutumée. Je m’y reprends à plusieurs fois, je colle mes lèvres sur les siennes, je l’agrippe. Non, laisse moi encore une seconde, une minute. 

Et il s’en va… Laissant au creux de mes reins et au creux de mon cœur, une amère nostalgie.

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