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Les Aventures Croustillantes +18 ans

Il faut que jeunesse se passe

Jeunesse fatiguée, 156, Photo by charlesdeluvio on Unsplash

Si vous me lisez ces derniers mois, vous remarquerez que je me perds un peu entre l’adolescence et la trentaine. 

Par moment, je rêve de me poser, de rencontrer quelqu’un et de m’enterrer dans un couple plein de complicités et de tendresse… Et puis à d’autres moments, je vis comme si j’avais 20 ans, je papillonne et je fais n’importe quoi

Ce soir là a été la preuve de ma crise d’ado qui resurgit. 

Un after work qui dégénère

C’était un pot de départ comme les autres, nous étions presque tous là, à boire des bières ou des cocktails. 

Bien décidée à ne pas partir trop tard, j’avais même mis un réveil… mais les mètres de shooters de Madeleine ont eu raison de ma raison. Et pas que de la mienne, d’ailleurs. 

Vous savez ces soirées, quand vos souvenirs sont flous et confus, quand la chronologie vous paraît absurde. Elle fait partie de celle-ci. 

Quand est-ce que je l’ai embrassé, je n’en sais rien. Pourquoi ? Parce qu’il était très mignon. Comment ? Avec ma technique de chasse habituelle, sans doute. 

Ce n’est pas de l’avoir embrassé qui me surprend, mais de lui avoir donné mon numéro. D’avoir eu la présence d’esprit, de lui donner ces 10 chiffres, et de repartir danser avec ma bande. 

Dans ce bar, je ne le recroiserais pas, dans ce bar, je ne lui demanderais ni son prénom, ni son âge. Pour tout dire, dans ce bar j’ai failli l’oublier. 

Je ne me suis pas contentée de ses lèvres, c’est certain. D’ailleurs, mes souvenirs reprennent du galon quand mes dents sont entrées en contact avec la nuque d’un de mes collègues. 

Oups ma fille, vraiment ? Encore. Evidemment, un nouveau. Oh, on ne va pas se mentir, ça se tramait dans mon esprit depuis un petit moment.

Mais le jeune homme n’est qu’à moitié réceptif. Il se laisse faire, mais quand je tente de l’embrasser, il me met un beau stop.

Piquée au vif

C’est flou, mais je me sens vexée. Vexée, blessée, je suis piquée au vif. Le bar va fermer de toute façon. Alors en colère, je jette un dernier regard de déception à mon collègue, je prends mes affaires et je pars sans un mot.

Sur le moment, je ne comprends pas pourquoi il me résiste. Franchement, elles étaient bien mes lèvres sur le creux de ton cou, non ?

Je marche vite et énervée en quête d’un Vélib. Tous disparus ou crevés. Je vocifère. D’un point de vue extérieur, je dois faire peine à voir.

Et alors que je lutte pour trouver une station de vélos bien fournie aux alentours, je reçois un texto.

« Salut Mylène Inédite, Tu dors où ? »

Je ne me rappelle que vaguement son visage et clairement pas de son prénom.

Mon énervement s’apaise un peu, et ma frustration aussi. Nous avons une mini conversation lunaire par SMS, tous les deux aussi saouls l’un que l’autre.

Il finit par me rejoindre, au coin de la rue. Merde, j’avais zappé qu’il était aussi mignon… et aussi jeune !!

Je l’embarque avec moi dans ma recherche de vélos.

Docile et bienveillant

Evidemment pour le motiver dans notre quête, je m’atèle à faire des pauses pour le plaquer contre les murs que nous croisons, et l’embrasser de façon très équivoque.

En même temps, je lui parle de ma déception de ne pas avoir réussi à embrasser mon collègue. Nous oscillons entre un désir bestial et une discussion presque psychologique sur la séduction.

Enfin, nous trouvons des vélos, et seule la discussion peut continuer.

Arrivés chez moi, je l’observe gourmande. Il est vraiment plus jeune. Il dit avoir 23 ans, mais j’ai de gros doutes. Intérieurement, je sais qu’il a à peine la vingtaine. Son visage est encore poupin, son corps est celui d’un homme en devenir.

Il ressemble à ses ados joués par des adultes dans les séries, au corps athlétique et imberbe.

Je vais te dévorer mon petit.

Je m’approche, je lui enlève son manteau, ses pupilles me transpercent elles aussi de désir. Nous nous embrassons, et je prends les devants.

Ce baiser, c’est le mien, c’est moi qui le guide, alors forcément, il est parfait. Les caresses se font plus intimes, nos lèvres quittent nos bouches pour se poser sur nos nuques, puis sur les parties de nos corps qui se dévêtissent au fur et à mesure.

Oups… la jeunesse qui ne se lève.. pas

On s’agrippe, on se mord, et quand il attrape mon tanga pour le glisser sur mes jambes, je sens sa langue qui s’attaque à mon fruit défendu.

C’est bon, mais il manque d’expérience, je tente de lui indiquer par des petits soupirs, mais c’est peine perdue. Alors j’attrape son visage, et je le tire vers mes lèvres.

Son corps écrase le mien, et ses lèvres douces caressent les miennes, c’est si bon. J’ai très très envie de lui, je le veux en moi.

Je descends mes doigts le long de ses abdos, et je les glisse dans son boxer. Mes phalanges attrapent une belle… mi-molle. Son regard change un peu, il semble confus.

« J’ai trop bu, je crois. »

Aïe, la classique. Ce n’est pas la première fois, ni la dernière. Je tente quelques mouvement. Je le pousse pour reprendre l’avantage, et je me retrouve sur lui à l’embrasser.

« Hum, je vais voir ce que je peux faire… ». Mes lèvres descendent doucement sur son corps, elles goûtent à chaque parcelle de peau. Je m’attarde sur son beau ventre dessiné.

Mes doigts attrapent son boxer, et je dégage enfin le fruit de mon désir de son carcan. C’est d’abord ma main, puis ma bouche qui s’occupent de le caresser.

S’il se raidit sous ma chaleur corporelle, quand je m’éloigne pour aller chercher un préservatif, la mi-molle est de retour.

Il m’attrape par les hanches, me colle contre son corps chaud. Et me dit : « Je n’y arriverais pas ce soir, désolé. ».

Un câlin et une discussion salvatrice

Ses bras sont accueillants, il est doux, il est câlin et il sent bon. Je me blottis contre lui.

Et là pendant une bonne heure et demi, nous discutons. Enfin, il questionne et je raconte.

Il est hyper curieux, il me pose des questions intimes sur ma vie, sur mes amants, mes amours. Avec le plus d’honnêteté possible, je lui réponds, je lui dis tout. Trop sans doute.

Il est si attentif, doux et à l’écoute. Je me livre, complètement. Sa jeunesse transparaît dans ses paroles. Et quand il n’y a plus rien à raconter, quand les paupières se font plus lourdes que l’envie de continuer à se découvrir, nous nous endormons lovés l’un contre l’autre.

C’est dans cette même position que nous nous réveillons à l’aube.

Il habite dans le 16ème, il a cours, il faut qu’il parte.

Une dernière tentative matinale

Je le force à rester encore un peu. Il se laisse faire, ses lèvres parcourent ma nuque et me font frissonner. Elles rejoignent ensuite les miennes et notre baiser se fait de plus en plus sensuel.

Comme la veille, nous ne sommes pas avares de baisers. Les caresses se font plus coquines, et une nouvelle fois, je le veux en moi.

Je sens qu’il bande, alors j’attrape sous l’oreiller le préservatif intact de la veille. Il l’attrape, et tente de le mettre, mais notre cauchemar de la veille revient.

Tant pis, il tente le tout pour le tout. Il l’enfile sur une plus molle que dure, et nous tentons comme ça. Echec.

Je sens qu’il a honte. Il me prend dans ses bras, se retire, me fait un dernier baiser sur les lèvres et se dirige vers la salle de bain.

Oups, j’ai dû trop lui en dire hier, c’est sûr. Il revient, et s’excuse, il faut qu’il y aille. D’un geste vif, il attrape son boxer, puis son jean.

Qu’est-ce qu’il est beau, là dans la lumière du matin, torse nu avec son jean. J’aimerais en faire mon petit déjeuner. Lentement, je sors de la couette et je m’approche de lui.

Mes seins se collent contre son torse et je l’embrasse. Il me serre fort dans ses bras, je lui dis d’une voix suave.

« Tu es tellement beau. ».

Il me répond avec un sourire. « Mais toi aussi, tu es belle, tu sais. ».

Puis il se dégage, je le raccompagne jusqu’à la porte, en le nourrissant de baisers. Mes yeux le regardent descendre les premières marches.

Je suis nue dans l’encadrement de la porte, et je m’en fiche.

Au revoir, Maxime (encore un !) ou plutôt adieu. Nous savons tous deux que ce n’était qu’une parenthèse dans notre vie.