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Les Aventures Croustillantes +18 ans

Le Bûcheron

La hache du bûcheron, Photo by Alexei Scutari on Unsplash

Ça faisait des mois que je n’avais pas fait un date sur appli. Je sors assez, j’ai assez d’interactions sociales et une envie assez limitée de me mettre en couple, alors à quoi bon ? 

Mais la semaine dernière, je ne sais pas ce qui m’a pris. Peut être la peur de passer un weekend de 3 jours toute seule à Paris (ce qui ne fût pas du le cas, finalement), ou peut être l’envie de raconter de nouvelles histoires. 

D’un coup, j’ai téléchargé 3 applis de rencontre, aller, ce weekend je me fais au moins un date ! 

3 Applis pour 2 dates

Bumble, échec, en même temps, Bumble et moi, on n’est pas hyper compatibles. Je ne dois pas être le « genre » de filles qui matchent et à qui on parle sur Bumble. 

Hinge, aller je tente. J’avais déjà tenté en Australie, et à part des textos bien torrides, je n’en avais pas retiré grand chose. Mouais peu convaincue encore une fois. 

Je parle avec un mec. Il a l’air sympa au début, puis très vite il devient un peu collant, bizarre même. Merci mais non merci. Pas de lâcheté, pas de ghosting, j’enrobe les choses mais je lui dis ciao. 

Aller mon appli préférée, Fruitz. Alors celle-ci, avant l’Australie, je l’ai poncée !! J’en ai fait des dates, des biens, des moins biens… Il y a eu l’italien, l’aviateur, et tant d’autres. 

C’est parti, deux mecs commencent à discuter avec moi. J’en programme un pour le dimanche, un pour le lundi. On est bien. 

Celui du lundi

Celui du lundi est pastèque. Qui dit pastèque dit plan cul. Il est plutôt sympa, mais sa photo ne montre pas son visage. Quand enfin on passe sur WhatsApp et qu’il me l’envoie, j’ai un doute. 

Attention, il n’est pas moche. Mais je ne sais pas, un truc malsain se dégage de sa photo. Je suis refroidie. 

Une question de plus un peu tendancieuse et je finis par reporter toute mon attention sur celui de dimanche. 

Le bûcheron

Celui du dimanche soir, que nous appellerons B., paraît être sur ses photos tout ce que j’aime. Grand, baraqué, un brin nounours, avec des yeux vraiment sympas. Il a l’air plein de bonhommie et d’humour. Son allure de gentil bûcheron est exactement comme je les aime. 

Nos discussions sont sympas, et je sens que je peux passer un bon moment avec lui. En plus, il habite à deux rues de chez moi, c’est juste parfait ! 

Le jour J est arrivé, nous nous retrouvons à 2 minutes de chez moi. 

Première impression

Je l’aperçois de loin, il est moins grand que je ne le pensais, mais toujours un peu plus que moi. Il porte un t shirt kaki, qui met en valeur son bronzage, et une veste en jean par dessus. 

Il est souriant, on se fait la bise. Je n’arrive pas trop à sonder s’il est déçu ou non. En tout cas, son regard est fidèle à celui des photos, il a l’air vraiment sympa et gentil. 

Le Paname Brewery est complet, on se rabat sur la terrasse éphémère du Kiez Canal, un bar allemand. Il commande un bière allemande un peu forte (à 7 degrés), et je le suis. 


On discute de nous, de nos vies, la conversation est fluide. Ça manque un peu de naturel parfois, ou tout du moins d’humour. Enfin, peut être que c’est parce que c’est le début. 

L’alcool fait son effet

Une pinte, deux pintes, une pauvre assiette de frites avec deux saucisses et une troisième pinte s’enchaînent. On commence tous les deux à être un peu éméchés. La terrasse ferme, on se rabat à l’intérieur.

On se trouve un petit coin tranquille, avec deux banquettes en coin. Les rapprochements seront plus faciles. Je commence à capter de l’envie et du désir dans son regard. Il me fixe de plus en plus intensément, et je ne suis pas du tout surprise quand il finit par se pencher pour m’embrasser. 

Le baiser est vraiment cool. Pour le coup, c’est assez évident. Pas une alchimie comme en décembre, mais franchement pas très loin. 

Les mains de Monsieur deviennent un peu baladeuses, il m’agrippe, me dévore un peu le cou. On est obligés de s’arrêter un peu hilares, quand le serveur vient débarrasser nos verres. 

Tels deux ados surpris, on se regarde du coin de l’oeil, un sourire au bord des lèvres. Il se lève pour aller nous recommander une bière. 

En a-t-on vraiment besoin de cette pinte ? Pas du tout, mais il est déjà trop tard. 

On fait quoi ?

Il revient les mains pleines, et nous repartons dans nos baisers effrénés. On est si avides l’un de l’autre, qu’on a du mal à faire diminuer le volume de notre pinte. 

On se force un peu à se séparer pour boire quelques gorgées et on repart de plus belle. Cette bière, je m’en serais bien passée, chaque gorgée est un effort. 

Le bûcheron lui commence à m’agripper de plus en plus de manière suggestive. Il s’étonne devant mon ventre musclé, et a l’air d’apprécier.

Alors que nous arrivons enfin au dernier quart de notre bière, il me demande curieux : « On fait quoi après ? ».
« On va chez toi ou chez moi», je lui réponds en souriant.  

« On a l’embarras du choix. »

Aller, on se décide pour rentrer chez moi. Comme si je savais qu’il y aurait un round two, je me dis qu’il vaut mieux commencer par l’appartement le plus petit et nous irons dans son « grand » appartement la prochaine fois. 

1er Round

Quelques dizaines de mètres à pieds et nous grimpons déjà les étages. Je me démène avec ma clé, alors que le beau bûcheron me mordille déjà la nuque avide de plus. 

Les vestes volent, ma combi est, elle aussi, bien vite dézippée. Je le tire vers le lit, ses doigts dansent déjà sur mon ventre, et se faufilent sous ma culotte en dentelle. 

On s’allonge face à face et on reprend nos baisers. Je lui enlève son t-shirt, et il se débarrasse de son boxer. Nos corps se touchent de toute part, il enlève les dernières barrières à ma pudeur, ses lèvres s’attaquent à mes seins et descendent doucement sur mon ventre. 

Il regarde mon corps avec des yeux plein de désir et de surprise. Je me sens hyper belle entre ses doigts. C’est fou ce que ça fait du bien. 

Il ne sort pas sa langue et se contente de ses phalanges pour faire monter encore d’un cran mon désir. 

La hache du bûcheron est coincée

Son corps est vraiment celui d’un bucheron, bien trapu, avec de larges épaules et un cou de taureau. Il n’est pas trop poilu, et a une belle brioche, mais des pectoraux bien dessinés, je joue de mes doigts moi aussi. 

Ses doigts fins, pour le coup, eux, s’activent. Un peu trop fort…tout douuuuux ! Je cambre dans l’autre sens pour lui intimer l’ordre d’y aller doucement. Il semble comprendre et reprend plus gentillement.

Ce qui attise le plus mon désir, c’est ses baisers, ils sont puissants et intenses, ses lèvres mangent les miennes, et viennent ensuite goûter au creux de ma nuque. Je frissonne, j’en veux plus. Je le veux lui, en moi. 

Mais… hehe… Quand je dis que c’était la pinte de trop… Pom pom pom… Il semblerait que la bière lui fasse aussi de l’effet.

Dodo ou pas 

En temps normal, j’aurais tout donné pour élimer sa hache et qu’elle devienne plus coupante qu’un rasoir… Mais là, l’alcool m’attaque aussi. Je me sens nauséeuse, j’ai la tête qui tourne, et je ne trouve pas l’énergie de descendre mes lèvres vers son intimité. 

Tant pis, nous nous embrassons, encore et encore, sans rien tenter de plus. On sait… demain sera peut être plus énergique. 

Il me serre de ses bras forts en continuant ses baisers.

En susurrant, il me prévient : « Il vaut mieux que tu t’endormes avant moi, parce que je ronfle. »… Ah ça, c’est gentil de prévenir. Sauf que ma nausée redouble, je sens la pièce qui tourne à chaque fois que je tente de fermer les yeux. 

Je me dégage de son bras et je file à la salle de bain. Punaise, vomir à cause de l’alcool à 33 ans ? Encore ? Vraiment ? Quelques dizaines de minutes, deux allers-retours, et je reviens au chaud dans le lit. 

Ok, ok… Ce qui me rassure, c’est qu’il dort, je préfèrerais qu’il ne m’ait pas entendue. En revanche, il n’avait pas menti. Il ronfle, enfin ronfler est un doux mot en comparaison. Il fait un bruit infernal. 

J’ai l’impression de ne pas pouvoir fermer l’oeil de la nuit. 

2nd Round

Alors quand à 5h30 du matin, il croit me réveiller, le désir dressé vers le ciel, il se fourre le doigt dans l’oeil. Il me tire vers lui, et nos caresses reprennent de plus belle. 

Alors que nos haleines ne sont pas des plus fraîches, on s’embrasse, et finalement, ce n’est pas grave, parce que ses baisers je les aime. 

Ses caresses sont toujours aussi agréables et je me sens une nouvelle fois belle entre mes draps. 

Son regard détaille chaque mont et chaque creux de mon corps, et me flatte de son intensité. 

Nos doigts s’échauffent, et vient enfin le moment où nous tentons une « entrée en matière ». Malheureusement, l’enfilage du préservatif a raison de son excitation et l’énergie de son fruit défendu redescend une nouvelle fois. 

On tente quand même, on essaie, il vient sur moi, mais c’est peine perdue. 

Un câlin de plus entre ses bras, et le grand bûcheron se rendort… Et je peux vous dire qu’il en scie du bois pendant son sommeil. 

3ème round

Trois heures plus tard, nous nous réveillons de nouveau. Cette fois-ci, nous prenons notre temps. La tendresse est de mise, les papouilles sont douces et délicates. On se regarde, on s’observe, et on se frôle. 

Il nous faut plusieurs dizaines de minutes pour passer de la tendresse, au désir et du désir à l’envie sensuelle. Alors les phalanges cessent d’effleurer et commence à agripper, à saisir, et à griffer. Nos bouches,  toutes douces qui baisaient les parcelles de peau avec délicatesse, sortent les crocs et viennent mordiller les lèvres, les nuques et les tétons. 

Aucun de nous ne descend goûter au fruit de l’autre et seuls nos doigts se hâtent de faire monter encore un peu plus la température. On se veut, on est presque en position, alors un demi tour vers le tiroir magique et il est temps de sortir le carré de latex. 

Effet garanti immédiat, la hache du bucheron s’amenuise, comme apeurée de s’attaquer à ma buche. Aller beau bûcheron… 

Cette fois-ci, je n’abandonnerais pas, et lui non plus. On redouble de baisers, de morsures et de doigtés et la hache reprend vie. 

Alléluia, il se place sur moi et la danse du plaisir commence. Enfin… Je me sens comme complète. 

Au revoir, beau Bûcheron

Ça ne dure pas bien longtemps, et finalement, la hache finit par perdre de son tranchant. Mais bon.. 

Alors nous nous effondrons dans les bras l’un de l’autre. Il s’excuse avec bonne humeur. On n’a plus 20 ans et plus la pudeur de ce qui nous arrive. Oui ça arrive, et plus souvent qu’on ne veut se l’avouer. Aller, tu es pardonné, je me recale dans ses bras et nous nous rendormons. Il ne ronfle presque pas… 

10h30. On est tous les deux bien réveillés. Petite discussion matinale somme toute très agréable. Nous parlons un petit moment, et ce n’est pas que je ne suis pas bien dans ses bras. Mais voilà, j’ai mal au ventre, je suis épuisée par cette nuit de mauvais sommeil… Et j’ai envie qu’il parte. 

Peut être que je suis devenue sauvage aussi. Je l’aime bien, mais je n’ai pas eu cette étincelle qui me donnerait envie que le temps se fige. Non, je n’ai qu’une envie, qu’il quitte mon lit, et me laisse seule fasse à mon brunch, ma sieste et ma journée solo. 

Je lui propose tout de même un café ou un thé, qu’il refuse poliment. Aurait-il senti la demi froideur, l’esprit ailleurs ? Il finit par se lever vers 11h30 avec moi, et s’en va non sans quémander quelques derniers baisers. 

A très bientôt, Monsieur le Bûcheron.