Baiser, Photo by Dainis Graveris on Unsplash
Nouvelle semaine et nouveau vendredi.
La semaine suivante passe assez vite, grâce à ma double prise de vendredi dernier, ma confiance est remontée et mon mojo semble de retour.
C’est vendredi, et je suis bien décidée à sortir. Cette fois ci, je suis sérieuse, pas question de fausser compagnie à mes potes. Pas de chasse ce soir ! Promis !
Pour autant, j’ai envie de me sentir belle, alors c’est partie je me prépare. J’enfile ma robe / combi que j’ai acheté la semaine précédente chez Zara. Elle met en valeur juste ce qu’il faut, c’est la première fois que je la mets mais je l’aime déjà. Un brin de maquillage et hop je suis prête à sortir.
Quand je rejoins la cuisine, les compliments fusent. C’est fou comme ça peut faire du bien, ma jauge de confiance se remplit doucement. Et non, je ne compte pas chasser ce soir, je peux me faire jolie juste pour le plaisir, non ? Roh non, pas ce genre de plaisir !! Enfin !
Bref, après deux petites bouteilles de vin, c’est le moment de sortir. Direction le Mustang, même bar, équipe légèrement différente.
Je suis pompette, je ne cesse de babiller, je suis d’humeur bavarde. Dans la file, je parle à une Australienne devant nous, puis je me retourne pour parler aux trois garçons de derrière.
Les résolutions s’envolent
Et là, ça dérape. Mes résolutions s’envolent, mon instinct prend le dessus. Mes yeux se plantent dans ceux du grand blond, aux cheveux courts. La proie n’est pas impressionnée et le désir de la croquer n’est pas à son paroxysme… mon regard se tourne alors vers son pote.
Mes pupilles ne le lâchent plus, les siennes semblent elles aussi hypnotisées par mon regard. Après quelques secondes d’une tension certaine, je finis par lui demander son prénom, Leonard…hum je suis obligée de me moquer.
Je continue de le taquiner sur son style, sa chemise bariolée duveteuse, sa casquette vissée sur la tête. En vérité, j’aime bien son style un peu Roots australien / backpackers, ça lui donne un charme. Il a les cheveux un peu longs, des yeux noisettes et un joli sourire. Il n’est pas très grand et pas très costaud. Mais son simple regard suffit à réveiller mes hormones.
La file finit par avancer et ma petite équipe et moi pouvons enfin entrer, je laisse donc mon petit allemand (oui, je ne l’avais pas précisé), en se promettant de se retrouver à l’intérieur.
À la recherche d’une proie
La soirée commence tranquillement, je piste son entrée, mais je le rate. Je fais donc un tour discret du bar pour tenter de le trouver.
Je le trouve assis à siroter une bière avec ses deux compères. Il est plus froid, il viendra danser plus tard.
Je me sens comme congédiée. Je repars déçue. Mais bon la soirée ne fait que commencer après tout.
Je recommence donc à danser avec mes amis. Oui, c’est ce que j’étais supposée faire depuis le début, mais bon passons.
Donc je danse, je danse, mais mes sens ont été réveillés, il est déjà trop tard. Je prétends aller chercher un verre, histoire de faire un petit tour, et de repérer d’autres proies potentielles.
De dos, grand, brun, hum, je fonce, regard enclenché. J’entame la conversation, il est ouvert. Il rit. Je m’en lèche les babines d’avance… il n’est pas insensible à mon regard. On se dirige vers la piste de danse, je vais bientôt porter l’estocade finale.
Et là, il m’arrête dans mon geste. Il a l’air penaud, il bafouille qu’il a une copine, mais qu’il est flatté et que je suis une jolie fille. Ok, tant pis. Je le laisse avec ses amis, déçue et je vais rejoindre les miens. J’ai oublié de prendre un verre dans tout ça.
Je finirais par l’avoir
Ah, mais qui vois-je sur la piste de danse, ne serait-ce pas mon petit allemand de la queue. Que fais-tu là Leonard, c’est dangereux, tu sais…
Je le surveille du coin de l’oeil, en gesticulant sur le rythme (enfin j’essaie) de la musique. L’envie est trop forte, je prends congé une nouvelle fois de mes amis. Quelques pas feutrés et me voilà face à lui, ondulant du bassin en lui décochant un regard équivoque.
Les premières secondes, il est pris au piège, puis son regard fuit, ses pupilles peinent à rester plantées dans les miennes. Je recule un peu.
Je ne comprends pas les mots qui sortent de ses lèvres. Rupture, pas prêt. Je comprends juste que pour le moment c’est non.
Sauf que ses lèvres disent une chose et que son regard en dit une autre.
La chanson Bohemian Rhapsody bat son plein, et le passage de « Mama » retentit. Je ne peux pas rater ça avec mes amis. En une demi seconde, je quitte le rôle de chasseuse et je reprends celui de Mama que j’aurais dû suivre toute la soirée. C’est un bon moment et je suis presque à deux doigts d’abandonner la chasse pour ce soir.
Mais Ale, mon pote, me fait remarquer que Leonard et ses amis ne sont pas loin. Je décide de l’ignorer, tant pis pour lui. Sauf qu’Ale ne l’entend pas de cette oreille, et les invite à nous rejoindre. Si je peux faire plaisir après tout… Je fonce sur lui, mes yeux brillants d’envie se fondent dans les siens. Il est acculé contre une barrière, il n’a pas d’échappatoire. Ses pupilles ont déjà capitulé, mais son cerveau lutte encore.
Rien ne vaut un bon baiser
Il le répète, il vient juste de rompre, il ne recherche rien, ni personne. Du tac au tac, je lui réponds que je ne veux pas son cœur, juste son pénis. Il ouvre de grands yeux ronds surpris. Eh oui, chaton, tu n’as pas l’habitude qu’on soit aussi directe, Mylène enchantée.
Tout son corps lui crie de craquer, de se laisser aller, mais il réitère ses paroles, non. (#metoo pour les hommes ??? N’hésitez pas à témoigner). Le « Non » est suivi de trois secondes de latence, puis il se penche et ses lèvres touchent les miennes.
Son corps a gagné. Nous nous embrassons de longues minutes. Le baiser est intense, sauvage, terriblement emprunt de désir. Il me mordille les lèvres et j’adore ça. Nos mains commencent à palper nos corps excités.
Il va être temps de nous échapper, nous ne pourrons pas résister longtemps. Pourtant, on continue encore et encore, le désir monte à son paroxysme.
Je lui glisse quelques mots à l’oreille, il sourit, me prend la main. Un bref salut à nos amis respectifs, et nous quittons le bar. Quelques pas seulement dehors, et nos bouches se sautent dessus de nouveau. Il me plaque contre le mur, il me dévore. À demi mot, il me dit qu’il vit en coloc, qu’on peut aller chez lui.
En route
Nous réussissons tant bien que mal à nous détacher pour qu’il commande un Uber. L’attente semble ne durer qu’une minute, nos bouches ne font qu’une, tout ce temps.
Au moment de monter dans le Uber, je ne sais pas ce qu’il lui prend, mais il se met devant. Je me moque, je lui dis que ça ne va pas être pratique. Il hausse les épaules, puis commence à me caresser la cuisse. J’avais raison, ce n’est pas très pratique. Il a envie de me toucher plus, de m’embrasser encore, mais il est devant, et je suis trop loin. Le chauffeur du Uber rit devant mes railleries, et propose au jeune homme de s’arrêter pour qu’il puisse se mettre derrière.
Enfin on s’embrasse de nouveau, le désir ne nous a pas quitté et le trajet paraît si rapide. On s’arrête devant la maison, un bref salut au chauffeur, et il m’attrape par les hanches pour me pousser vers l’intérieur. Le couloir est étroit, et pris dans notre élan de baisers sauvages nous nous cognons à la plupart des murs. On trouve finalement la porte de sa chambre.
Il me pousse vers le lit, je jette ma veste et mon sac sur sa commode. Je le tire à moi vers le lit, ses lèvres mangent les miennes et je n’ai qu’une envie, qu’il me retire le reste de mes vêtements.
Il joue avec mes nerfs
Mais il ne l’entend pas de cette oreille, et se détache un instant. Il me propose de prendre une bière sur la terrasse et de fumer un joint. Argh, c’est hyper gentil, mais là… Sûr ? Vraiment ? Bon d’accord…
Je capitule, et nous passons un bon moment à discuter, fumer (à peine de mon coté) et siroter une bière dont je ne boirais qu’une petite moitié. Oui, j’apprécie le moment, c’est sûr, mais mes yeux fixent inlassablement ses pupilles et ses lèvres. Mon esprit est déjà dans son lit et je me contrôle pour ne pas lui sauter dessus, éteindre son joint et le tirer par le caleçon jusqu’à la chambre.
Mais tout vient à point à qui sait attendre, et enfin il se lève, les yeux pétillants, me prend par la main et fait ce que je brûlais de faire depuis une demi heure déjà… Arrivés dans la chambre, les vêtements volent rapidement. L’ébat est à l’image des baisers : passionné, plein de désir et sauvage. Il m’agrippe d’une manière que j’aime, ses baisers dans mon cou me font monter au plafond.
Sauvage… un brin trop
Il n’y a pas tant de place pour les préliminaires, nous sommes affamés de plus. Je prend du plaisir, mais l’orgasme ne vient pas. Pourtant, je ne sais pas si c’est le joint ou autre chose mais je suis trempée. Ou peut être ai-je trop bu ? Seul bémol, il met du temps lui aussi à terminer. Si l’ébat est intense, je commence à fatiguer. Bien sûr, nous varions les positions et ses baisers me remettent dedans à chaque fois. Mais je dois avouer que sur la fin, j’ai envie que ça se termine.
Et puis d’un coup, l’homme devient un brin trop sauvage. En cuillère, il serre mon cou, j’aime cette sensation d’être possédée d’une certaine manière, sauf que… Euh, hum, je n’arrive plus à respirer. Oh Oh, Leonard, il est temps de desserrer là, sinon c’est un cadavre que tu vas avoir dans ton lit… Ahh… Punaise j’ai presque eu peur, tiens. Il tente de recommencer, ça a l’air de l’exciter. Si je le laisse faire, je place ma main sous la sienne… C’est pas tout mais je n’ai pas prévu de finir six pieds sous terre ce soir !
Peu de temps après, il termine en un râle. Il se blottit contre mon dos et s’endort en me câlinant. Je me sens bien, et je suis un peu soulagée que ça se termine. Au chaud dans ses bras, je m’endors.
Je m’échappe
Le matin, je me réveille, j’enfile mes vêtements. Il est toujours endormi, je glisse un baiser sur ses lèvres, il me sourit et se rendort. J’essaie de trouver un stylo et un morceau de papier pour lui noter mon numéro. C’était une bonne petite partie de jambes en l’air et je recommencerais bien… Je fais choux blanc, tant pis, je pars sans laisser de trace.
Adieu Leonard, nous nous recroiserons peut être… ou pas.