C’est Marseille, bébé Photo by Claudia Salini on Unsplash
Après ma déception du mois d’Octobre, j’ai décidé d’abandonner les applis de rencontre. Tant pis, ciao le virtuel, le réel devrait bien finir par me ramener une petite proie dans mon lit ? Non ?
Eh bien à priori non. Pourtant des occasions, j’en ai eu quelques unes, et ce premier panda point (un mois sans sexe = un panda point) est finalement un peu mérité.
Merde, j’ai envie de retrouver une alchimie comme celle des ruelles avignonaises ou parisiennes. Baiser c’est cool, mais quand les corps se reconnaissent quand ils font taire nos esprits, nos expertises, c’est quand même mieux !
C’est dans cet état d’esprit que je pars pour un weekend entre copines à Marseille.
Weekend ensoleillé
Le vendredi soir, terrassée par une petite gueule de bois, et toutes plus ou moins fatiguées de nos semaines, nous décidons de faire soft.
La proie ne sera pas pour ce soir.
Le samedi, nous profitons d’un soleil radieux pour randonner dans les calanques. La beauté du paysage et ma complicité avec mes amies de lycée me ferait presque oublier mes instincts sexuels.
Mais quand nous apercevons trois courageux se jeter dans l’eau glacée des calanques (on est quand même mi novembre…). Quand leur corps fermes, plein de vie, plein de l’insouciance de la vingtaine, encore ruisselants, sortent de la mer turquoise… Quand avec agilité leurs muscles saillants grimpent les quelques roches qui les séparent de leur serviettes… Ma libido reprend le dessus.
Ce soir les chouquettes, il va falloir sortir parce que là, je compte bien planter mes crocs dans un bon morceaux de viande. Pas question pour moi de garder une journée de plus mon panda point ! Je vous le dis !
Deux sur trois
La randonnée, le vent et le soleil nous ont un peu fatiguées. Nous nous retrouvons pour un apéro au Airbnb. J’enchaîne un peu les verres de vin, en espérant perdre toute inhibition, et laisser à l’appart le manque de confiance en moi qui s’installe depuis quelques semaines.
Pipillon est épuisée, elle nous laisse Pops et moi sortir à deux. Je la comprends, je ne me bats même pas pour qu’elle vienne. Sortir avec deux célibataires quand on est jeune maman, c’est pas forcément le bon plan…
Bras dessus, bras dessous, nous rejoignons le Vieux port. Sur le chemin déjà, on nous accoste gentillement. Je sens que ce soir, la chasseuse peut faire mouche !
L’équipe de Rugby
Accoudées au bar avec nos Moscow Mule, nous observons la salle. Un premier énergumène nous accoste, plutôt mignon, mais clairement sous l’emprise de drogues. Il est vite rejoint par son accolyte, bien moins attractif.
Pops gagne le gros lot, quand je dois me contenter du lot de consolation. Très vite, il m’agace, avec ses remarques désagréables sur mon âge. Pops lit la détresse dans mon regard, on se débarasse rapidement des deux inopportuns.
Après cette première rencontre infructueuse, un groupe de quarantenaires / cinquantenaires bien tapés viennent se poster à coté de nous. L’un d’eux porte une chemise bleu nuit imprimée avec des centaines de flamants rose. La mienne de chemise est couverte de tête de pandas.
Un signe pour le reste de ma nuit, tous ces pandas ? J’avoue qu’à ce moment là je me rend compte que je ne suis pas du tout habillée pour sortir. Pops a un joli haut pailleté et un short qui met en valeur son corps longiligne. Moi, j’ai ma robe salopette en velours avec cette drôle de chemise…
Pourtant, c’est cette chemise qui nous sert de liant. Très rapidement nous commençons à discuter avec ce fameux quarantenaire et sa bande. Bonjour l’équipe de rugby vétérante de Nice et quelques uns de leur adversaires marseillais.
Bonne ambiance et défi
Un seul d’entre eux suscite mon intéret, il doit avoir au moins quarante cinq ans, mais il est bien conservé, il a de magnifiques yeux bleux. Il n’est pas beaucoup plus grand que moi.
Sa main est cependant parée d’une belle alliance en or. Aië. D’autres me tournent un peu autour, on se taquine, on danse. Je me sens à la fois jeune et belle, ça faisait un petit moment que ça ne m’était pas arrivé.
L’un d’eux me confie alors que nous observons Pops se faire offrir un verre par l’homme aux flamants roses : « Toi et ta copine, vous êtes dangereuses. ». Je me moque, nous, dangereuses ? Si tu savais…
Ce même me défie d’embrasser quelqu’un, il me suffit de vingt secondes, d’une danse avec un mec lambda, qui nous observait depuis un moment. Un verre d’offert ! Thanks.
Du coin de l’oeil, je sens que celui qui me plaît tique un peu. Il se rapproche de moi.
Désir réveillé
Alors que je commence à danser sur le rythme des musiques commerciales, ma proie mariée pose une main sur ma hanche. Sa paume est chaude et ferme. J’en profite pour me déhancher encore plus. Son corps entier finit par se coller au mien, je sens son souffle alcoolisé dans ma nuque.
Je me retourne doucement, je plante mes yeux dans les siens. Très vite sa main vient se placer derrière ma nuque, nos visages parcourent les quelques centimètres qui les séparent et nos lèvres se goûtent enfin.
Ah bah voilà, elle est là l’alchimie !! Et c’est parti pour se rouler des pelles. Je sens mes hormones danser la lambada dans ma culotte. Ses mains me palpent, les miennes l’attrapent, le griffent.
On se sépare de temps en temps pour mieux se retrouver et se dévorer encore.
Ils veulent changer de bar. Aïe. Pops est partie faire un tour, saoulée de Flamingo man, elle est à la recherche d’une meilleure proie dans la salle d’à coté. Je la retrouve en pleine conversation avec un grand blond qui a l’air sympa.
Hésitation & Frustration
Pops en très bonne pote, accepte de quitter le bar après avoir donné son numéro à son grand blond. Merci ma popsinette ! Promis je te le rendrai !
Mais le groupe de sportifs du dimanche décide finalement de rester, et je reprends mes embrassades coquines. Je rêve de coucher avec lui, j’en ai très très envie. C’est certain, on pourrait bien s’amuser tous les deux.
Sauf que voilà, Monsieur ne vit pas ici et il partage une chambre d’hôtel avec Flamingo… Quant à moi, impossible de le ramener dans notre Airbnb alors que Pipillon dort déjà dans le salon et que Pops partage ma couche…
Il aurait fait quelques degrés de plus, je l’aurais pris par la main et j’aurais trouvé un coin de ruelle sombre… Après tout, ça devient une habitude plutôt excitante…
Alors que nos baisers deviennent de plus en plus chauds, il me propose de rentrer à l’hôtel avec lui et sa bande. « Mais on va faire quoi de Flamingo ? » « C’est pas grave, il regardera ! ».
Euhhh… Le pire dans tout ça, c’est que vraiment j’hésite. L’hôtel est un peu loin, à 10 bonnes minutes en Uber, trop loin à pieds. Argh, j’ai tellement envie de lui !
Y a dix ans, c’est sûr j’aurais été, j’étais inconsciente, une peu folle et toujours en quête d’aventures. Aller Mymy, une aventure, ça ne fait pas mal. Ils ne vont quand même pas te tuer ? Et puis, au pire l’autre regarde.. Ça peut être excitant.
Je dis oui, puis non, puis je réaccepte encore après un dernier baiser. Pops qui a retrouvé son beau blond, me met en garde gentillement, et accepte que je parte à la seule condition que mon amant lui laisse son nom.
Il refuse, je me méfie, et je regarde frustrée le taxi s’éloigner avec mon plaisir.
A bientôt Marseille
Mon désir est tué dans l’oeuf, ma libido crie au scandale. Ma raison, elle, se frotte les mains. Voilà une bonne décision de prise.
Le reste de la soirée se poursuit, j’observe Pops et son bel éphèbe danser puis s’embrasser. Chacune son tour, je suis heureuse pour elle, ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vue comme ça.
Le bar ferme, aucune nouvelle proie n’a suscité mon intérêt. Je laisse les deux amoureux se dire au revoir. Et nous repartons à pieds.
Pops est toute amourachée, et moi au sommet de ma frustration. On s’écrit quelques messages coquins avec mon quarantenaire. Et je m’endors un goût d’inachevé sur les lèvres.
Le weekend se termine par une belle journée ensoleillée, des huîtres, une longue balade et un beau coucher de soleil.
Il n’a manqué qu’une chose pour que le weekend soit parfait… Marseille, je reviendrais !