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Les Aventures Croustillantes +18 ans

Mojo, instinct et Libido

Quand ton mojo se noie… Photo by Nsey Benajah on Unsplash

On vous a déjà dit qu’il fallait toujours suivre votre instinct ? Et bien, moi je vous le dis !

Franchement les quelques semaines passées me l’ont prouvées.

Vous vous rappelez de Sydney, et du taré de Tinder. Si j’avais décidé de continuer de ne pas écouter mon instinct, qui sait, je serais peut être découpée en morceaux dans un sac poubelle au fond de Sydney Harbour.

Alors on met un peu en off son cerveau, sa raison, ses besoins purement physiques, ou encore sa libido et quand notre instinct ne le sent pas, demi-tour toute !!

Envie de plus

Au départ, je voulais plus que du sexe. Ben oui, moi aussi j’ai le droit de rêver à une cerise, non ?

Après ma petite déception, retour aux applis de rencontre ! Mais attention, cette fois ciao les gentils petits prétendants qui me proposaient des “relations légères”, “sans prise de tête” ou “charnelles”. Ah non, désolée, mais moi, je veux pouvoir avoir des sentiments et les exprimer. Les handicapés de l’amour, ça va un moment. 

Sauf que ça, c’était au début, après un mois, plus personne ne me répond. A priori, l’amour, c’est devenu HasBeen.

Occasions manquées

Vu mon succès sur les applis, je me suis dit, allez, vas-y ma fille, on reprend la chasse classique. La boîte de nuit, le bar dansant, what else !

Et là, échecs sur échecs. Divan du monde : trop jeunes. Nopi : mojo down, impossible de passer outre pour attraper ma proie d’un eye contact. Afterwork : no zob in job. Soirée à Montmartre : à priori mon homme charmant ne traîne pas dans les square ou sur les balcons du 8ème étage…

Et voilà presque un mois et demi plus tard, je suis là à me demander… Euh mais comment je faisais avant ? Rassurez-moi, si j’abandonne l’idée de l’amour, je vais quand même réussir à me mettre un truc sous la dent. Non ? 

Mojo Down

Je voguais entre l’envie de mettre un terme à mon abstinence forcée et le découragement de le faire.

Aller, tant pis pour l’amour, je repars sur ma vie décousue d’avant. Euh… Mais je ne sais pas ce qu’il se passe dans ce monde post-covid, post Australie, ou encore post-trentaine. Mais même pour une sympathique partie de jambes en l’air, les hommes ont disparus !

En plus, le mojo est down ! Or sans mojo, autant aller dévaliser le rayon sextoys du Passage du désir !

Euh c’est quoi le mojo déjà ? Le mojo, c’est ma manière à moi d’appeler cette confiance en nous qui irradie, qui donne aux gens envie de nous parler et de plus si affinités. Avant même la beauté ou l’humour, c’est le nerf de la guerre.

Sauf que moi, à ce moment-là, je l’ai égaré. Il est perdu, perdu dans les limbes de la déception amoureuse, du rejet, et d’une mini dépression. 

Essayer de chasser sans lui, c’est comme pêcher à main nue… Mission impossible… et si tu t’avères chanceuse, vérifie bien la fraîcheur du poisson… Il est peut être déjà mort.

Time to hunt

J’en étais là, pas loin d’être au bout du bout, au fond du seau. (Quoique j’avais sous-estimé la profondeur de ce seau !).

Alors quand ce vendredi là, après un peu trop de verres, je décide de suivre mes amis en boîte, je suis bien décidée à en découdre, quoiqu’il arrive, oui, ce soir je ramène un homme dans ma tanière.

Chasser quand on a trop faim, quand on est désespérée, c’est la pire des choses. Jugement : zéro. Séduction au raz des pâquerettes. On chasse avec un cure dent, et autant de dents qu’une vieille dame en maison de retraite.  

En plus, ce jour-là il fait 37 degrés, pour la première fois mes chevilles ont doublé de volume. Je me sens lourde et moche, pas terrible pour donner envie à d’autres de m’approcher.

Je fais le tour de la boîte. Soit découragée avant même d’essayer, soit avisant plusieurs râteaux d’affilés, mon niveau de séduction est digne de mes 20 ans.

Mes yeux scrutent la salle avec impatience. Oh tiens le petit musclé là bas ! Il a l’air aussi affamé que moi. Il me regarde, l’envie traverse ses pupilles. Aller j’y vais.

Un Cassos sinon rien ?

Bon par contre, il a l’air un brin cassos. Je sens que ses deux passions dans la vie doivent être la salle de muscu et les jeux vidéos. Sa conversation semble très limitée.

Aller Mymy, ne fais pas la fine bouche, c’est juste pour se remettre en selle. Ok, ce n’est pas un étalon, mais un poney fera l’affaire pour ce soir. Vu l’état de mon mojo, je ne vais pas pouvoir aspirer à mieux.

Le rapprochement se fait rapidement. Il m’embrasse. Il met trop de langue, et surtout me mord si fort la lèvre que je suis obligée de le repousser. Ça fait mal, dis ! Fais un peu attention, je ne suis pas un morceau de steak ! 

Ecoute ton instinct… 

Mon instinct ne le sens pas, il me crie de le laisser tomber, d’en trouver un autre ! Alors je le quitte, en lui disant que je reviens. Je refais le tour de la salle, je ne vois personne qui saura contenter mon désir sans que j’y laisse des griffes. 

Mes potes quittent tous la boîte. J’ai deux options, partir avec eux, et continuer à déplorer le néant affectif et sexuel dans lequel je me trouve, ou lutter contre mon instinct et retrouver le petit poney.

J’opte pour le poney. On s’embrasse et je lui propose rapidement de venir chez moi. C’est pas tout, mais on ne va pas perdre plus de temps.

Il commande un Uber. Il est tout guilleret, il n’en revient pas. Plus je le regarde bouger, parler dans un français approximatif, moins j’en ai envie. Mon instinct reprend le dessus. Non, mauvaise idée ! 

Alors qu’on est à seulement 5 minutes en voiture de chez moi, je lui dis que je ne le sens pas, je ne veux plus. Stop arrêtez la voiture, laissez moi là.
Le chauffeur du Uber esquisse un léger sourire. Mais il continue sa route. Mon petit cassos tente de me convaincre du contraire.

Je ne sais plus. Et puis, je suis fatiguée, pourquoi ne pas profiter des quelques mètres qui me rapprochent de ma porte.


On sort, je fais un pas vers mon potentiel amant, et je lui dis de passer une bonne nuit. Désolée, mais ce soir je ne le sens pas. Il acquiesce, déçu, mais s’approche quand même pour m’embrasser et me prendre dans ses bras. 

La libido reprend le dessus.

Au contact de son corps, mon cerveau vrille. De la tendresse… Au-delà de la pure envie sexuelle, je sens bien que c’est surtout un besoin irrépressible de me blottir dans les bras de quelqu’un dont j’ai envie. Je ne sais plus, mon instinct me dit de le laisser sur le trottoir et ma solitude de le faire monter.

Il monte. Je le laisse là planté dans mon studio, et je file sous la douche. Après dix bonnes minutes sous une eau glacée, je décide d’en découdre. Je sors de la salle de bain, je fais tomber la serviette à mes pieds. Ses yeux s’arrondissent. Ce message là, il l’a bien compris.

Moi qui espérait voir dans ses yeux une forme d’admiration, ou au moins du désir, je me suis fourrée le doigt dans l’œil. J’ai l’impression d’être un steak dans une assiette, une carcasse de viande sans valeur. C’est la première fois, que je ressens ce que bien des hommes ont dû ressentir avec moi. Karma is a bitch ! 

On se jette plus ou moins l’un sur l’autre, je sors un préservatif, et mon Womanizer. Je sais déjà que je vais avoir besoin de ça.

Les préliminaires sont aussi longs que la mémoire d’un poisson rouge. Il est un peu brusque et moi aussi. 

Voie sans issue

Puis on change de position. Et d’un coup, sans crier gare, il tente de pénétrer dans un endroit qui n’y était pas préparé. 

Whoooo !! Je bondis en avant, la douleur est plus que vive. Mais merde, on demande avant de passer par là !! On prépare, on ne tente pas une petite immersion furtive comme ça ! Connard ! 

Et là, les larmes de douleurs pleuvent sur mon visage. Elles sont rejointes par des larmes de tristesse. Voilà, le barrage a cédé et c’est des torrents d’eau salée qui inondent mon visage pendant les dix minutes qui suivent.

Il me regarde, il reste là planté. A sa place, j’aurais filé. Je me serais excusée et je serais partie. Lui non, il s’excuse du bout des lèvres. Il s’en veut, il tapote mon dos avec maladresse.

Je peux vous dire que vue ma réaction, il ne risque pas de recommencer ce genre de tentative avant un moment. 

Combien de minutes reste-t-il encore dans mon appartement ? Je n’en sais rien. Ses explications ne sont pas claires, il a laissé la voiture près de la boîte de nuit. Bref une histoire de cousin qu’il doit retrouver, blablabla. La seule chose qui m’intéresse, c’est qu’il s’en aille. Ciao Ciao.

Inconsistance du besoin


Enfin, il fait un moove vers la sortie. Et là, je ne sais pas ce qui me prend. Mon cerveau vrille de nouveau. Je ne peux pas le laisser partir maintenant, il faut que je mette fin à ma loose sexuelle.

Alors je lui dis de revenir, je sors de nouveau de mon tiroir le nécessaire, et d’un regard, je l’incite à me rejoindre. Qui sait, il aura peut-être appris la leçon et sera finalement à même de me donner du plaisir ?

Tu te fourres le doigt dans l’œil ma fille ! Quelques positions maladroites, un souffle trop chaud, des morsures trop intenses, et le plaisir est toujours aux abonnés absents. On change de nouveau et nous revoilà dans une position où je lui tourne le dos.

J’aurais mieux fait de le laisser partir. Son téléphone se met à sonner. Quand la sonnerie s’arrête, je pense qu’il a simplement raccroché. Mais c’était sans compter sur le cassos de compétition…

Il décroche !!! Véridique, alors qu’il est en plein acte, il décroche, et se permet même de faire résonner sa main sur mes fesses pour créer l’envie au bout du fil.

Trop c’est trop

S’en est trop (oui, mon seuil était bien élevé déjà en ce vendredi soir) ! Je me détache, je le pousse, et l’intime de se rhabiller et de quitter les lieux. Il a l’air de ne plus comprendre.

Et dans un français douteux, il me propose de faire monter son cousin (bien émoustillé au téléphone), pour un plan à trois.

Mes mains le poussent vers la sortie, j’ai repris la raison. Avant qu’il ne quitte les lieux, je vérifie si mon portefeuille et mon ordinateur sont toujours là…

Je crois ne pas me tromper en disant que c’est de loin la pire expérience que j’ai eu. Alors que ça me serve de leçon !!

Quand ton instinct ne le sent pas, n’y vas pas !!
Espérons, que le Mojo revienne et son lot de plaisir avec !