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Les Aventures Croustillantes +18 ans

N’importe quoi…

Le N’importe quoi de trop, Photo by charlesdeluvio on Unsplash

C’est décidé, ma période de grand n’importe quoi est terminée. Enfin, pour un temps tout du moins…

Çà fait un mois que je fais n’importe quoi. J’avais 20 ans, j’étais de nouveau étudiante Erasmus, seuls la fête, la foliesse et les coups d’un soir comptaient. J’ai beaucoup embrassé, peu couché finalement… et j’ai fait une place privilégiée à mon double nocturne « maléfique », la nommée My-lourd.

Des baisers sans conséquence

Après cette vague de compliments, je me sentais ragaillardie, prête à croquer le monde, ou du moins les hommes…

Pourtant, ce n’est pas si facile, de mettre un homme qui nous plaît dans notre lit. Déjà, il faut sortir, il faut chasser, boire juste ce qu’il faut, s’être épilée avant (je ne sais pas pourquoi, je continue de faire un blocage là dessus) et trouver un homme libre qui fait vibrer nos hormones…

La semaine qui suit, je pars en séminaire d’entreprise. Je n’ai qu’une seule règle dans la vie, à laquelle je ne veux pas déroger : No zob in job. Pas question de faire n’importe quoi avec l’un de mes collègues.

C’était sans compter sur My-lourd… Premier soir, elle fourrait déjà sa langue dans la bouche de l’un d’eux. Deuxième soir, rebelote, pas avec le même évidemment.

Naturellement, ça ne vient pas de nulle part, les deux me plaisent, chacun à leur manière. Mais non, une règle est une règle.

Je peux vous dire que j’ai lutté contre mes instincts ces deux soirées, et no zob in job fut respecté ! Ces baisers seront restés sans conséquence, ou presque.

Des baisers avec conséquence

Deux weekends au vert, en famille ou entre amis, sans sortie, j’étais donc on fire le jeudi suivant.

My-lourd avait fait profil bas deux semaines de rang, elle comptait bien se faire la part belle ce soir là.

Ça n’a pas manqué… Ce n’est pas un, mais six garçons qui ont partagé le goût de mes lèvres. De leurs visages, je n’ai qu’un vague souvenir, de leur prénom, absolument aucun.

Pourquoi ne pas en avoir mis un dans mon lit ? Question d’épilation, dommage, le plus mignon de tous avait l’air bien partant.

Bon, bah alors, elle est où la conséquence ? Hehe, bonne question… Embrasser six hommes ou plus en pleine 8ème vague… Bim, qui a attrapé le covid ?

L’envie d’avoir envie

Sortie de mon covid, j’étais dans un état un peu particulier. J’avais envie de chasser, mais pour les mauvaises raisons.

Il y a eu cette soirée, juste sortie de ma semaine d’isolement, où j’avais surtout envie de profiter de mes amies. Sauf que voilà, j’avais envie de prouver que la chasseuse était back in the game, sans grande conviction.

Verdict, les deux proies ciblées étaient déjà domestiquées… Tant pis.

La semaine d’après, je passe une soirée géniale avec mes amies. Le serveur est magnifique, mais visiblement hors de portée. C’était lui dont je rêvais.

On sort, je ne veux pas rentrer seule. Ce soir, je ramène un homme. Mais bon pas n’importe lequel non plus.

On arrive dans une boîte de nuit toute pétée. Les lieux dégagent une atmosphère malsaine presque, je ne saurais dire. L’étage du haut est à moitié vide, les gens semblent blafards et malheureux. Mais qui nous a amené là ?

J’en suis là, je déteste cette boîte, mais c’est ma seule chance pour ramener quelqu’un. Sauf que la chasse, ce n’est pas ça !

Nope, je ne pêche pas au filet, d’habitude, je cible, je plante mes griffes, et si ça prend, je conclue.

Les tournées de baisers, c’est pour le fun, mais pour ramener une belle carcasse dans sa tanière, il vaut mieux se concentrer sur une seule et unique proie.

L’embarras du non-choix

Je descends rapidement au sous-sol, où se trouve la piste de danse. Amies, et amis d’amies sont restés à l’étage, je n’en ai cure. C’est ton moment My-lourd, let’s go.

Je repère un petit brun à l’air ténébreux. Aller, ni une ni deux, je m’approche, je plante mon regard dans le sien, et je commence à danser face à lui. Il est loin d’être insensible, je me penche, il m’imite et nos lèvres se touchent enfin.

Le baiser devient vite trop, trop de langue, trop de mains baladeuses, trop de bave. Mais c’est comme si je n’avais pas le temps, comme si j’étais pressée d’en découdre. Je lui glisse à l’oreille que je veux qu’on rentre chez moi.

Ses yeux me regardent médusés, et un large sourire se dessine sur ses lèvres. Son regard est victorieux, il se dirige vers le vestiaire, je le suis. Malheureusement, il a le temps de prononcer quelques mots.

Je me fige, ah mince, c’est un cassos. Note pour l’avenir, My-lourd, parle leur quand même un peu avant de les embrasser !

Alors oui, il est pas mal du tout, mais il aligne à peine quatre mots de vocabulaire. Alors qu’il est affairé à récupérer son blouson, je lui fausse compagnie et je repars sur la piste de danse.

Je repère un grand châtain au bar qui a l’air arraché. Je m’approche et je commence à plaisanter avec lui. Il est très saoul, mais très sympa et m’a l’air somme toute d’un mec bien.

On discute un peu (si on peut appeler ça discuter), puis il m’offre un verre et m’invite à danser. Ah, je crois que j’ai enfin ferré le bon.

Karma is a bitch

Derrière nous, la première proie nous regarde effaré, son blouson sur le dos. Ses yeux me haïssent et me désirent à la fois.

Le grand rigolo commence à me regarder de plus en plus intensément, ça tombe bien, ça fait quelques minutes que je mets toutes mes hormones dans mes pupilles.

Je l’attrape derrière la nuque, je passe mes doigts derrière ses tempes, et j’amène son visage au mien. Nos langues s’emmêlent, nos lèvres se dévorent. Il embrasse bien mieux que celui d’avant.

C’est décidé, c’est toi que je mettrais dans mon lit.

On s’embrasse, on danse, et c’est si naturel, que je trouve presque ça louche. Jusqu’à ce qu’il s’excuse pour aller aux toilettes.

Il n’en reviendra jamais.

J’attends, pleine d’espoir, je le cherche, je vaucifère, et je finis par abandonner. Tant pis, il va falloir en trouver un autre.

Tu t’es joué de l’homme au blouson de cuir, voilà ta récompense, toi aussi tu te retrouves le bec dans l’eau.

Une boîte de cassos ?

My-lourd ne compte pas rentrer seule ce soir. Je considère un instant le brun et son blouson, mais je me ravise. Suis ton instinct, on a dit !

La copie conforme du premier commence à m’approcher, je fuis, je me réfugies avec un groupe mixte. Un des mecs me refait du rentre dedans. Mais c’est plus de la chasse, c’est des courses au supermarché.

Je n’aime pas ça, j’ai l’impression de ne plus être la chasseuse mais la proie. Aller, ça a assez duré, je suis fatiguée, découragée et bizarrement ce trop plein de solicitations non désirées entâchent mon mojo.

C’est vraisemblablement une boîte de cassos, on n’y reviendra plus.

Alors que je me dirige bien décidée vers la sortie, il me sourit. Il n’est pas très beau, charmant tout au plus, mais il a l’air profondément gentil.

Alors je m’arrête et je commence à lui parler, je lui montre tous ces hommes prêts à me dévorer. My-lourd laisse la place à Mymy un instant.

C’est sa version maléfique à lui qui finit par se pencher sur moi et m’embrasser. Son haleine sent le tabac froid, mais passé ce goût désagréable de cendrier le baiser est plutôt sympa.

Aller, je me recule, je le regarde de nouveau. Je me concentre sur ses iris noires qui brillent, je me détache des défauts potentiels, et je décide de le ramener chez moi.

Looser ?

Il me propose d’aller chez lui, c’est plus proche. Je préfère jouer à domicile, désolée. Quand il ajoute qu’il vit dans un 11m2, je confirme la direction, on va chez moi.

11m2, il a 35 ans au moins. Je me questionne, que fait-il dans la vie pour habiter encore un 11M2. Ok, qui suis-je pour juger, j’ai à peine le double, mais quand même.

Je l’observe sur son vélo, dans ses vêtements trop grands pour lui, avec son look débraillé. Je n’ose imaginer l’état de son 11m2.

Alors je l’interroge, 11m2 c’est pas beaucoup, il fait quoi dans la vie. Veilleur de nuit dans un hôtel, 3 fois par semaine. Tu écris ? Non. Tu fais de la musique ? Non. De l’art. Non.

J’arrête ici l’interrogatoire. Aller, tu ne comptes pas l’épouser, juste accèder à un orgasme avec lui. Ok, tu penses au fond de toi que c’est un looser, mais après tout, tu ne sais pas ce qui l’a mené là.

Les yeux plus gros que le ventre

On arrive chez moi. Je l’embrasse de nouveau, il faut que je me remettes dedans. J’en ai presque perdu l’envie avec ses histoires de veilleur de nuit.

Ça va, il embrasse toujours aussi bien, et son haleine de cendrier a presque disparue.

Je fais un bref tour dans la salle de bain, et quand je reviens, je ne sais pas ce qu’il se passe, mais j’ai l’impression qu’il a un énorme ventre.

Son énorme tshirt, sa façon de se tenir, bref c’est une illusion d’optique. Mais en un regard, je me sens presque dégoutée par lui. Il se rapproche de moi, met sa main derrière ma nuque et m’embrasse de nouveau.

Non, mais j’aurais vu, non ? Ce n’est pas possible ? Je fais comment pour reculer maintenant.

On s’avance vers mon lit, il ôte ma robe, et me regarde avec gourmandise. J’avale ma salive, il faut que j’en ai le coeur net, je tire sur son tshirt. La peau se dévoile. Une briochette de trentenaire se dessine, rien de plus.

A priori, j’ai halluciné. Ouf. Je peux reprendre ma fougue. Les préliminaires sont brusques, et il est moins doué de sa langue quand il s’agit de mon fruit défendu.

Quand vient le moment de mettre le préservatif, il débande presque instantanément. Désolée, c’est avec ou bonne nuit. On essaie avec plusieurs fois, c’est laborieux, on finit par se dire bonne nuit.

Réveil nocturne

En pleine nuit, alors que je dors à poings fermés, ses mains baladeuses qui parcourent mon corps commencent à me réveiller.

Son mini lui est lui aussi bien éveillé. je suis en léthargie totale. Mais le désir et l’excitation naissent au creux de mes reins. J’ai envie de le provoquer encore plus, je colle mes fesses à lui. Ses gestes se font plus poussés, plus brusques, ses lèvres puis ses dents dévorent ma nuque.

Je sens qu’il attrape son engin. Tttttt dis donc, t’oublierais pas quelques chose ? Je fouille sous mon oreiller, j’attrape un préservatif et je lui tends. Mini moi se déraidit un peu, mais mes mouvements de bassin ont raison de son aversion pour le latex.

Et me voilà, encore ensommeillée, à prendre enfin du plaisir cette nuit. La cuillère des feignasses reste un moyen très efficace pour les ébats nocturnes.

Il termine dans une crispation et se lève pour aller à la salle de bain. Je l’entends à peine se cogner, je me rendors apaisée.

Matin pas câlin

Le jour perce à travers mes rideaux, je me retourne doucement. Il a les yeux grands ouverts, il me sourit.

Aïe, ce matin, je le trouve bien moins charmant qu’hier soir. Pourtant, bizarrement, j’ai encore envie de lui. Juste une dernière fois.

Ça tombe bien , il a l’air prêt à s’y mettre lui aussi. Pas de capote sous l’oreiller, j’en attrape une dans le tiroir. Il est à la limite de faire la grimace. Je lui enfile, la fameuse mi-molle est de retour.

La lave s’empare de mon corps, je suis brûlante d’envie, et je lui transmets mon désir. Oh miracle, son outil est enfin prêt à être utilisé.

Pour être honnête, ce désir ne vient pas de nulle part. J’ai fait un rêve torride avec le serveur de la veille, je me suis réveillée toute émoustillée.

L’ébat est court, finalement. C’est moche, mais je n’ai besoin que d’une seule partie de lui et de mes doigts pour me faire jouir. Mes yeux restent clos, et mon esprit vogue loin de lui.

J’ai terminé, pas lui. C’est comme ça, je n’ai plus envie. La lave en fusion est devenue glace. Par pitié, comprends les signes, observe mon regard froid. Il tente un câlin, je m’extirpe du lit.

C’est bon, il a compris. 5 minutes plus tard, il me donne son numéro et quitte mon appart.

Adieu.

Temps d’hiberner un peu

J’adore séduire, c’est vrai.

Mais les deux dernières sorties, j’ai eu l’impression de me perdre un peu. De le faire davantage par défi que par envie.

Alors j’entame une petite hibernation, je laisse My-lourd dormir quelques semaines, et je vais en profiter pour vivre les choses autrement !