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Les Aventures Croustillantes +18 ans

La patience est mère de toutes les vertus.

L’attente, encore et encore… C’est le gâteau au chocolat au plus long temps de préparation et de cuisson de la terre !

Amour et patience, Photo by Leighann Blackwood on Unsplash

Avant le Airbnb

J’avais attendu déjà 5 semaines, cinq semaines pendant lesquelles, j’avais oublié ma sexualité. J’avais besoin d’espace. Je ne voulais pas sortir. Je ne voulais pas trop boire. 

Oui les cinq premières semaines d’attente, j’ai forcé mon côté solitaire. Avais-je vraiment besoin d’être seule ? Ou avais-je peur de ne pas tenir ? 

Je n’en sais rien. Je me suis concentrée sur l’écriture, je me suis un peu renfermée. Et j’ai accumulé les espoirs de retrouver mon amant préféré. 

Après le AIRBNB

Mais après ces quatres  jours, mon affection, mon début d’amour ont rendu l’attente plus frustrante, plus longue. Les six semaines d’attente ont été une véritable torture mentale, et pourtant, j’en ai presque apprécié les bienfaits. 

Cette fois-ci, j’ai arrêté de m’isoler, j’ai tenté de combler ce manque de Lui par un excès d’amitiés. Cette fois-ci, j’ai bu, je suis sortie. J’ai même dérapé légèrement, embrassant un argentin au détour d’une soirée. Mais je n’ai pas craqué. Car si douces que ses nouvelles lèvres aient été, elles n’avaient pas la saveur de celles de celui que je commençais à aimer. 

Doutes…

Ce baiser a eu le bon de me faire douter, de me faire croire que l’après Gâteau au chocolat ne serait peut être pas si terrible, après tout. 

Oui, se savoir toujours séduisante, d’une manière ou d’une autre, me faisait penser que peut être qu’après le gâteau au chocolat, je serais heureuse de me gaver de biscuits. 

Mais hors de question de me gaver de biscuits, avant de retrouver mon gâteau au chocolat. Je veux conserver toute ma faim, toute ma gourmandise, toute mon envie, pour en déguster chaque miette. 

Bizarrement pendant cette période, je ne ressens pas le besoin de me masturber, ou presque pas. Ou si je le fais, j’abandonne les sites pornos, les histoires érotiques et je me concentre sur lui, sur ce que je veux lui faire. 

Lâche ce téléphone !

Durant cette période, je lui écris. Trop. Mais je ne peux m’en empêcher. Chaque message sans réponse est une aiguille dans mon coeur, une paire de ciseaux qui coupe les liens d’espoir de le revoir. 

Pour éviter de m’acharner, je lui écris dans un carnet, mes pensées, mes doutes, mes questions. 

L’attente crée le doute. Suis-je folle de l’attendre ainsi ? Pour rien, en plus. Il va partir, à quoi bon. 

L’incertitude me glace

Pourtant j’abandonne même mon projet de travailler en mine. Ce n’est pas que le travail m’intéresse mais j’aurais pu accumuler de l’argent, et continuer mon voyage tranquille. Impossible, je ne peux le rater, je ne veux pas le rater. Mon coeur ne me le pardonnerait pas.Tant pis pour l’argent, je suis une femme de coeur. 

Ma seule certitude est celle de son départ. Tout le reste n’est qu’espoir de le revoir une dernière fois, désillusions, tentations. Avec son maudit travail, impossible d’avoir une date précise. Comme timide de montrer mon impatience et mes sentiments, je peine à lui demander. 

Finalement, j’ai ma réponse, il revient après un mois. Mais avant de pouvoir le voir, il va falloir qu’il fasse quinze jours interminables de quarantaine. Encore quinze jours à attendre. Veut-il ma mort ? 

Quand la quarantaine est confirmée, j’ai envie de lui faire une boîte. Une boîte pour que sa quarantaine soit plus douce. C’est facile, il est passionnant et intéressé par tant de choses. Je choisis avec affection des bouquins, et je complète avec quelques douceurs. J’ai peur de sa réaction. Mais j’ai trop envie de lui offrir, sans doute son seul présent, pour y renoncer.

Secrètement, ou pas si secrètement d’ailleurs, j’ai l’espoir de venir en douce dans son Airbnb lors de sa quarantaine. 

Je craque de nouveau

 Quelques jours avant son arrivée en quarantaine, je craque de nouveau. Mes lèvres se posent de nouveau sur celles du même argentin. Un jeu de séduction commence entre nous. Pourtant, je le repousse encore. Non, ça n’ ira pas plus loin. Je n’ai pas attendu jusque là pour craquer juste avant la ligne d’arrivée. 

Les doutes se renforcent cependant, ne serait-ce pas plus simple pour moi d’abandonner cette quête complètement vaine et de profiter des doux fruits que la vie me tend ? 

Les doutes s’envolent

Il ne faut qu’un regard, qu’un instant pour que les doutes s’envolent. En lui apportant ses affaires au début de sa quarantaine, son regard dans le mien met fin à toutes les questions qui dansent dans mon esprit. C’est lui, il est la raison de cette hérésie. Il vaut plus que tous les fruits juteux du panier. 

En me voyant, il est chaleureux et a l’air heureux de me voir. Pas de contact. Il partage sa quarantaine avec son ami et collègue Dino. Miss Surprise, la chérie de Dino, et moi,  sommes venues leur apporter leurs affaires et nous sommes censées repartir instantanément. 

Je ne veux pas repartir tout de suite. Il le sent ou peut être que lui aussi, a envie d’un peu de compagnie. On improvise un apéro à plus de trois mètres de distance. Les garçons dans leur salon, et nous sur la terrasse. Pas de contact, nous avons nos propres bières. Dino et Miss Surprise sont un peu stressés. Mais ils se laissent aller. 

La soirée est douce, je suis hypnotisée par sa voix. Mes yeux dansent de ses lèvres à ses pupilles noisettes. J’ai une folle envie de coller mon corps au sien. Mais je n’en ai pas le droit. 

Les discussions sont intenses. Et je me délecte de son intellect à défaut de me délecter de sa peau. 

Au moment de partir, j’ai le coeur serré et la culotte mouillée. Une torture de plus dans la pénitence de l’attente. 

Quatorze jours d’attente…

Je crois que les quinze jours de quarantaine sont les plus durs. Il ne veut pas prendre le risque d’une visite illégale. J’enrage. 

J’oscille impatiente, entre l’envie de le revoir et la peur de ne pas le revoir. Il va partir, mais quand ? Combien de temps vais-je l’avoir à moi après cette longue attente ? 

Pendant ces quatorze longues journée, je suis proche de la névrose, obsédée par l’idée de le revoir, le toucher, l’aimer, et de le perdre après. J’ai peur qu’il ne veuille pas passer ses derniers moments en Australie à mes cotés. Encore une fois, mes doigts s’activent un peu trop sur le clavier de mon téléphone et l’incertitude me torture.

La seule chose que je sais, c’est qu’il a réservé un Airbnb pendant 4 jours. Part-il après ces quatre jours, ou reste-t-il un peu plus ? Je tourne autour de la question, n’osant pas, comme si j’avais peur de la réponse.

Finalement, merci doux vin rouge de la soirée Cheese and Wine, saoule, je lui en demande 4 de plus. Il accepte. Je suis si heureuse.

Les jours suivants, mes hormones crient leur impatience, je suis excitée comme je ne l’ai jamais été. J’ai envie de cet homme, en moi, sur moi, je le veux tout entier, je veux qu’il soit à moi le temps de quelques jours.

Je tente de m’occuper, je vais voir les otaries avec mes amis, je profite du beau temps, je vais à la plage. Mais mon cerveau ne peut se concentrer sur autre chose que sur… Mon gâteau au chocolat dont la cuisson est presque terminée.

Enfin, après presque deux mois d’attente, je feins une insolation au travail, et je me presse de le retrouver pour 8 jours, 8 derniers jours, pour toujours.

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