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Les Aventures Croustillantes +18 ans

Proie où es-tu ?

La proie de ce soir, Photo by charlesdeluvio on Unsplash

Voilà plusieurs semaines que je ne me suis rien mis sous la dent. J’ai eu des périodes où j’aurais pu, mais où je n’en ai pas eu envie, et d’autres où j’en aurais eu envie, mais pas l’occasion.

Ce soir là, j’en ai envie et l’occasion, je compte bien la créer.

Grosse soirée

Clairement, la soirée commence fort. Nous sommes on fire avec mes collègues, et les tournées de shots se succèdent. Tout le monde est dans un mood festif et c’est beau à voir !

Personnellement, au delà de la liesse générale, je tente de trouver un éphèbe dans lequel planter mes crocs. Mais je n’arrive pas à grand chose.

Je suis ivre, comme presque tous ceux qui m’entourent.

En me baladant dans le bar, je croise un brun plutôt bien bâti, le torse bien mis en valeur dans un pull blanc col roulé. Il est plutôt sympa de premier abord. On échange quelques mots, où j’apprends qu’il est de Bordeaux et de passage à Paris.

Plus tard, on se recroise dans le bar, on discute un peu, et je le sens rapidement réceptif. J’ai terriblement envie de danser, j’ai envie que l’on me fasse tourner et virevolter.

Je suis un peu insistante, je sens qu’il préfèrerait discuter et m’embrasser, mais docile, il me suit quelques centimètres plus loin, pour amorcer quelques pas de danse maladroits.

Maladroit, il l’est clairement. Et nos corps, se cognent, se griffent, et nos rythmes ne s’accordent pas du tout.

Comme pour mettre fin à ce massacre, il se penche vers moi et m’embrasse. Trop de langue et trop de morsures, mes lèvres me supplient d’arrêter. Je ne suis pas fan du tout.

Sous prétexte de rejoindre mes amis, je m’éloigne. Il me lance un regard presque mauvais et me lance un « A tout à l’heure » un peu rageux.

Le méchant au pull blanc

Je danse, je m’amuse, mais je ne peux m’empêcher de chercher d’autres proies. Aucune autre à l’horizon, il ne reste que l’homme au pull blanc, qui a déjà goûté à mes lèvres.

Humm, après tout, était-ce aussi mal ? Alors comme un craqué en manque de sa dose, je retourne voir le mordilleur fou. Et encore une fois, la danse est catastrophique et les baisers trop sauvages.

Alchimie, zéro.

De nouveau, je prétexte de retourner danser avec les miens, pour le quitter. Mais cette fois-ci, il s’agace, et devient de plus en plus désagréable. Il ne cesse de répéter « Ne perds pas ton temps avec les parisiens, ils sont nuls les parisiens. ».

Il me prend la main, me tire à lui, et je me détache. Laisse moi tranquille, gros vilain.

J’arrive à lui « échapper », je repars en lieu sûr, proche de mes amis. Pourtant, je le sens rôder, il n’est jamais loin, ses yeux me cherchent, et quand ils me trouvent, je deviens la proie…

Je deviens de moins en moins gentille, j’essaie de lui faire comprendre que je ne veux plus rien avoir à faire avec lui. Mais il insiste, me touche les fesses à chacun de ses passages et n’hésite pas à carrément me tirer les cheveux après m’avoir volé un baiser.

« Avec moi, tu vas devenir docile. ». Mais ça va pas non ??

Finalement, je laisse quelques uns de mes collègues venir à ma rescousse et je profite de ce bouclier humain pour ne plus avoir aucun contact avec lui.

Mojo up enclenché

Mon mojo aurait pu en prendre un coup, pourtant je me sens bien. Et quand nous sortons du bar, je compte bien découvrir de nouvelles terres de chasse.

Après s’être faits recalés d’une première boîte, avoir mangé une crêpe et de m’être légèrement fait tripoter (en tout consentement) par un collègue, nous voilà au Rex.

La boîte est presque vide. Tout le monde se presse autour du DJ. Et non seulement, les gens n’ont pas l’air d’avoir bu que de l’eau, mais en plus j’ai bien l’impression qu’ils ont consommé quelques petites pilulles magiques.

Au moins ici, pas de jugement. Chacun est dans son monde, bercé par les notes de la musique électro.

Je ne suis pas encore sur la piste qu’un homme m’interpelle, il a les yeux qui brillent, il est sous le charme. Il est sympa, mais il ne me plaît pas. Les compliments pleuvent, il est gentil et j’essaie de l’éconduire le plus gentillement possible. Pas toujours facile…

Je prends son numéro, et je lui dis que l’appelerai plus tard. Prétexte amis enclenché pour la 10ème fois ce soir.

Proie repérée.

Il est brun, pas très grand, mais il est beau. Son nez est fin, il a de jolies lèvres et des yeux marrons en amande. Il danse d’un pied sur l’autre, il a l’air d’être dans un autre stratosphère.

C’est lui que je veux. Je m’approche à pas feutrés, je viens danser à coté de lui. Mais rien, pas un regard, pas un mouvement. Il est dans sa bulle. Impossible d’y entrer, à moins que…

Je me poste carrément devant lui, je lui fais face et je commence à danser un peu plus sensuellement que la musique ne le voudrait.

Son regard finit par croiser le mien, il me sourit. On danse comme ça les yeux dans les yeux quelques minutes, puis je passe une main derrière sa nuque, et nos lèvres se touchent enfin.

Il se laisse faire sous mon baiser. Le baiser est carrément chouette. Est-ce que c’est parce que c’est moi qui le dirige ?

Nous nous embrassons pendant quelques minutes, puis on continue de danser. Il s’excuse pour rejoindre un peu ses potes.

Je rejoins les miens. Deux sont déjà partis, et les trois autres ne vont pas tarder.

Non, je ne repartirais pas avec eux, il est hors de question que je rentre seule ce soir. Petit brun, tu es à moi, dans ma tanière tu finiras..

Ou pas

Je rejoins ma petite proie du soir. Une petite danse et mes lèvres reprennent bien vite possession des siennes. J’ai très envie de lui, vraiment très envie de lui. Il est presque 4h, demain je travaille, c’est pas tout, mais il faudrait penser à activer le plan « Tanière ».

De loin, mes collègues me font signe, ils désertent l’endroit. Pour eux, il est temps de rentrer. Non, pas pour moi, pas d’inquiétude, je suis entre de bonnes mains.

Je suis leur sortie du regard, me demandant tout de même si j’ai bien fait de rester. Mais en me retournant et en voyant mon petit brun, le doute s’estompe.

Mes doigts reprennent place dans ses cheveux puis dans sa nuque. Mes lèvres goûtent son cou et lui sussurent quelques phrases coquinettes. Malheureusement, même s’il a l’air toujours aussi ravi de m’embrasser, ça ne crée pas plus d’envie dans son caleçon… Ou tout du moins, ce que j’en imagine.

« Je sors juste 5 minutes avec un pote pour fumer dehors. Attends moi là, je reviens. »

Je n’ai même pas le temps de répondre, qu’il disparaît déjà. Euh… Ok je t’attends là au milieu d’inconnus sur une musique que j’apprécie à moitié. Super. Vraiment super.

Reviens, petite proie

Les minutes s’égrènent et je suis seule sur la piste. Je ferme les yeux et j’essaie de me laisser porter par les bits de la musique, même si j’aurais aimée plutôt le mot avec un e de plus…

Je rouvre les yeux, il n’est toujours pas revenu. 4h20… Argh, le réveil de demain va être douloureux. Qu’est-ce que je fais ? Et s’il ne revient pas ?

Un de ses potes me fixe depuis un moment. Je m’approche, je le questionne un peu. Il est sympa et plutôt drôle, il est charmant dans son style rugbyman, grand trapu, un visage du Sud ouest… Rien à voir avec l’autre, mais pas mal quand même.

Il me répond que le truc de son pote, ça peut durer un moment… C’est pas des cigarettes qu’il est parti fumer, si je vois ce qu’il veut dire…

Ok… Super… Pfff, à quoi bon du coup, franchement vu l’état du petit brun, même si j’arrive à le convaincre de me suivre chez moi, ça risque de ne pas mener à grand chose…

Le prédateur devient la proie

Romain (le rugbyman imaginaire) me propose de discuter sur une banquette, en attendant ses potes. Je vois bien que se trémousser sur la piste de danse, ce n’est pas vraiment son truc… En plus, il n’a pas pris de drogue, alors bon..

On discute un long moment, je me sens bien, mais la fatigue commence à pointer le bout de son nez… Est-ce qu’il ne faudrait pas que je rentre plutôt ?

Son humour est pince sans rire, et les échanges sont agréables. Je le suis dans le fumoir. L’odeur est horrible, les vapeurs de clopes me tournent la tête. Il m’en propose une, je la refuse.

Je sens qu’il me regarde de manière plus suggestive, son corps se rapproche du mien. Ah tiens, Romain, à priori je te plais. Il se penche et m’embrasse. Le baiser n’est pas très remarquable, ni bon ni mauvais. Bref je ne ressens rien.

On reprend notre discussion comme si de rien n’était. Je remarque alors mon petit brun à coté de l’entrée. Il me regarde sans me voir. Est-ce qu’il nous a surpris ?

Je m’avance vers lui, je l’embrasse. Après s’être laissé embrasser quelques secondes, il se dégage. Il repart danser, je lui demande au creux de l’oreille s’il veut rentrer avec moi, il me répond « Pas tout de suite. ». Il est 5h, je n’ai pas la foi d’attendre. Ciao cutie.

Romain arrive derrière moi et me prend par la hanche. Son geste réveille mes petites hormones en folie, je me tourne, je le regarde et il m’embrasse.

« Tu veux qu’on rentre ensemble ? » Ses mots sont directs, au moins je ne perds plus mon temps. Je le jauge une dernière fois, hummm oui pas mal, aller allons-y.

Déception

On sort de la boîte après avoir récupéré son manteau. Il décide qu’on va chez lui, parce que le 19ème ne lui inspire pas confiance.

Aucun taxi ne semble vouloir pointer le bout de son nez. Il râle. Un peu trop à mon goût..

Enfin, le taxi est là, on saute dedans et hop. Pendant tout le trajet, il pose sa main sur ma cuisse et joue à remonter ses doigts sous ma jupe. Je ne vais pas mentir, ça m’excite. Ça m’excite, mais ça me gêne aussi. Chouchou, on n’est pas seuls dans la voiture, et vus les regards désaprobateurs de la conductrice, elle n’en perd pas une miette.

Si ses caresses sont agréables, la conversation, elle, me rend plus sceptique. Gonflé de fierté d’habiter sur l’île Saint Louis, il en fait des caisses et des caisses. La vantardise a rarement été attirante pour moi…

Nous arrivons enfin devant chez lui, je m’attends à un appart de dingue, puisqu’il me rabat les oreilles depuis plusieurs dizaines de minutes avec son métier d’architecte.

L’immeuble est somme toute classique. Quand enfin il ouvre la porte, et qu’on arrive sur la salle principale, la déception tombe comme un coup de massue.

Euh, t’es sûr d’être architecte, chaton ? Parce que là… Un vieux canapé jonché de miettes et de tâches d’alcool (je pense) prend un tiers de la pièce. La cuisine aménagée est certe moderne et devait être plutôt jolie avant, mais elle est envahie de bouteilles d’alcool en tout genre, de cendriers improvisés et d’autres boîtes à pizza…

La table basse n’a rien à envier au reste de l’appartement.

Dégoût ?

J’avoue que sur le moment ça me dégoûte un peu. Je ne suis pas maniaque, mais il y a des limites… Il me propose de m’installer sur le canapé.

Je chasse les miennes d’un revers de main, et je m’assois.

« Tu veux un verre ? » « Juste de l’eau. » Son regard semble presque déçu, il m’amène un grand verre d’eau, et se serre une pinte de Goudale.

Vraiment ? Il est 5h30, je pense que tu as assez bu, non ? Il en boit des grosses gorgées avant de commencer d’activer ses phalanges. Ses caresses deviennent de plus en plus coquines. Très vite, ses doigts passent le rempart de mon collant et de ma culotte.

Monsieur a encore de l’appétit. Très bien, je suis affamée. Il m’attrape la nuque et m’embrasse. Son baiser est bien trop baveux, la bière n’a vraiment rien arrangé et j’ai l’impression qu’il me lèche la moitié du visage. C’est comme embrasser une éponge de bière.

Je pousse ses lèvres vers ma nuque, pour éviter ses pelles de collégiens. Ses doigts heureusement sont eux plus coquins et efficaces. Il me déshabille peu à peu, je sens ses iris briller de désir.

« T’es belle, on doit te le dire souvent… » Euh, non pas vraiment en fait, mais continue à me le dire, ça ne peut pas me faire de mal.

Ses lèvres baveuses parcourent mon corps et s’attaquent bientôt à mon intimité. Il est vorace mais pas très efficace. En tout cas, avec toute la salive qu’il y met, je vais être bien lubrifiée…

Merci moi même

Il remonte doucement vers mes lèvres, et m’embrasse de nouveau. Puis comme si le sexe était chorégraphié, il attend que je lui rende l’appareil. Il enlève maladroitement son pantalon et son caleçon, il rougit un peu.

Il affiche une mi-molle de taille moyenne. Je m’occupe un peu de lui, mais j’ai très envie de l’avoir en moi. Quand enfin, je sens qu’il est moins mou que dur, j’extirpe un préservatif de mon sac et je l’enfourche. Malheureusement, on connaît les ravages de l’alcool sur les pénis.

On… Off… On … Off… On change de positions plusieurs fois, sans grande efficacité. Jusqu’au moment ou de dos à califourchon au dessus de lui, mes petits doigts s’activent sur mon bouton magique. Et d’un coup, le plaisir me traverse le corps.

Enfin, je reste comme pétrifiée un instant, il me refait changer de position, déçu de ne pas avoir vu mon visage sous orgasme. Sorry bichon, mais ne pas voir le tien, est sans doute aussi à l’origine de cet orgasme…

Encore une fois, le on off est de mise. Et fatiguée, je finis par lui proposer d’aller se coucher. Il est un peu plus de 6h, il me reste 2h30 de sommeil…

Déçu, il m’escorte jusqu’à sa chambre… enfin son lit, bloqué dans une pièce à peine plus grande. Ses draps ne semblent pas être frais de la veille, mais tant pis. Il faut que je dorme.

Je lui susurre qu’il peut me réveiller, si la machine se remet à marcher à plein régime.

Nuit des plus courtes

Je commence à peine à m’endormir, quand je sens Romain dans mon dos. Il grogne un peu. Son corps est chaud… Et oh, tiens, il m’a l’air plus en forme que tout à l’heure.

Mon bassin ondule contre le sien, comme pour lui donner l’autorisation. Il est à deux doigts d’entrer quand je me recule pour lui rappeler qu’il manque quelque chose… Bon sang, faut tout faire ici.

Il se relève et reviens quelques dizaines de secondes plus tard, arnaché de sa cuirasse.

La machine est en route, mes doigts aussi. Je suis fatiguée, alors je ne lui offre qu’une cuillère de feignasse coquine. Cette fois-ci l’orgasme sera de son coté. Il s’affale sur le coté du lit.

Je l’enjambe, et je file aux toilettes. Oh mon dieu, mais dans quel état est la salle de bain… Beurk beurk, je cherche des yeux le savon pour les mains, et je me rabats sur le gel douche.

Vivement que je me barre demain matin. Je retourne au lit, je jette un bref coup d’oeil sur mon téléphone. 7h15… Super, mon réveil est mis à 8h45… 1h30 de sommeil, c’est mieux que rien, non ?

Adieu

Je me réveille quelques minutes avant que mon alarme ne retentisse. Mon corps est engourdi, et je sens que je n’ai aucune énergie. J’ai un mal de crâne fulgurant et une légère nausée. Le rêve quoi.

Je me retourne, il n’est pas dans le lit. Étrange. Je me lève doucement, j’ouvre la porte et je le vois endormi sur le canapé, quelques canettes de plus alignées sur la table. Ok…

Est-ce qu’il est parti parce que je ronflais ? Parce qu’il n’arrivait pas à dormir ? Parce qu’il ne voulait pas dormir ?

Je file rapidement à la douche et j’attrape sa serviette pour me sécher.

Il s’agit maintenant de remettre la main sur toutes mes petites affaires. Elles sont éparpillées tout autour du canapé. Robe, done, string, trouvé, tshirt, ah mince il dort dessus, je tire un peu, il ne se réveille pas. Je repère ma veste et mon gilet sur la chaise.

Chaussures ok… Mais où sont mes collants ? Ah oui, je les vois, à deux doigts de son visage, je m’approche doucement, et délicatement je les retire. Il ne bronche pas.

Ni une ni deux je m’habille en vitesse. Petite tenue de la veille, quelques feuilles de papier toilette glissés dans la culotte et je suis prête à affronter la journée.

Je le regarde une dernière fois, mes yeux parcourent cet appartement en friche, et je claque la porte.

Adieu Romain.