Exquis tout simplement … Photo by Dainis Graveris on Unsplash
Il y a des hommes qui nous rendent folles de désir d’un seul regard. Il fait partie de ceux-là.
Quand je pose mes yeux sur lui, l’envie est instantanée. Instantanée mais vaine, parce que la réciproque n’est malheureusement pas vraie.
Il est pourtant parmi ces pages. Et pour dire vrai, ce n’est pas la première fois que d’une manière providentielle mon envie trouve satisfaction entre ses bras.
Lui, l’exquis
J’essaie tant que possible de garder l’anonymat de chacun, alors nous l’appellerons l’Exquis.
Tout simplement parce que son minois est exquis. Ses traits sont fins, ses lèvres sont justes assez charnues pour susciter les baisers. Ses grands yeux bruns semblent découvrir le monde avec une innocence et une curiosité adorables. Son nez n’a rien à envier au reste de son visage, il a du caractère, du panache.
Oui vous l’aurez compris, je le trouve beau, tout simplement.
Au-delà de sa simple beauté, une énergie incroyable se dégage de lui. Une énergie un peu lunaire d’ailleurs, il a cette essence du voyageur, de celui qui sort des cases. Quand je le regarde, c’est comme si je devinais l’enfant qu’il a été et qu’il restera toujours.
Le regard des autres et le sien ne semblent pas lui faire le moindre effet. Il vit pleinement, détaché. Sans en avoir le talent, il représente un peu l’âme qu’on attendrait d’un artiste. On y perçoit une incroyable lumière, et une grande part d’ombre aussi.
Je me trompe peut-être, j’ai sans doute tout faux, je ne le connais pas tant que ça. Mais c’est cette personne que je contemple quand je pose mon regard sur son visage souriant.
Première rencontre #meetoo
La première rencontre fût une catastrophe. Pour être honnête, je ne m’en souviens que grâce aux souvenirs des autres.
Imaginez-moi, après 5 pintes de Chouffe, à souffler mes bougies dans la cave sombre d’un bar de Paris. Ma libido est à son summum, je suis déchaînée.
Il accompagne un de mes meilleurs potes d’impro. Je l’aperçois, et je ne veux en faire qu’une bouchée.
Je n’ai aucun souvenir de l’avoir persécuté, pourtant à priori, il était telle une proie tentant d’échapper à son horrible prédateur. Aie Aie… La chasseuse a encore fait des siennes.
Bref de cette rencontre, je ne m’en remémore pas grand-chose. Lui par contre, en ressort avec un certain traumatisme.
Mon pote me charrie, le charrie et ne cesse de se délecter de cette histoire.
Je croise l’Exquis à plusieurs reprises chez mon pote. Au début, je me confonds en excuse. Désolée d’avoir été aussi lourde… Puis on en rit, ça devient une running joke pour tout le monde.
De mon côté, je le trouve toujours aussi beau à chaque fois que je le vois. Ça ne m’étonne pas que j’aie été aussi lourdasse.
Mais une chose est sûre, il est hors-jeu, hors concours, hors de portée, je ne l’aurais jamais. On touche avec les yeux, rien de plus. En plus, avec la réputation qui me précède, autant dire que c’est mort.
L’anniversaire
Puis vient l’été. Mon pote célèbre chaque année son anniversaire dans sa maison en bord de mer. Le jardin donne littéralement sur la plage.
Vous connaissez mon amour de l’eau. Pour moi, là-bas, c’est tout simplement le paradis.
L’Exquis est là aussi, et tout ma clique d’impro. C’est ma première année, je ne connais pas encore grand monde. Alors je bois, comme les autres, pour oublier mes complexes et ma timidité qui refait surface.
Ici ils sont tous beaux. Filles comme mecs rivalisent de grâce, leur corps sont bronzés, musclés, bref ils frôlent la perfection. Je peux vous dire qu’avec la petite troupe de théâtre, on est sur un autre registre… On va se rattraper sur l’humour, dirons-nous…
L’alcool fait son effet, et après s’être déchaînés sur la piste de danse, on s’accorde une baignade sous les étoiles. C’est le pied, je suis au comble du bonheur. À ce moment-là, je ne pense même pas aux mecs, à la chasse, au sexe, je refais corps avec l’eau salée.
Mais en remontant de la baignade, alors que je finis à peine de sécher. L’Exquis s’approche de moi. « Tu t’es baigné ? La chance ! Si j’y vais, tu viens avec moi ? ». J’ai l’impression de faire face à l’enthousiasme d’un enfant.
Évidemment que je viens avec toi !!! Et à ce moment-là, je n’ai même pas une once d’arrière-pensée. Il est un prétexte de plus pour aller me baigner.
De toute façon, je ne lui plais pas, comme ça, pas d’ambiguïté !
Baignade nocturne
Une fois son short enfilé, il m’intime de le suivre jusqu’à la plage. Il a un beau corps, ferme et musclé, sans être un corps de Ken plastifié.
Arrivés sur la plage, il bifurque à droite et commence à marcher sur le sable. Mais qu’est-ce qu’il fait ? Pourquoi ne saute-t-il dans la mer juste en face ?
Je le suis sur plusieurs dizaines de mètres puis je saute à l’eau, et je tente de suivre sa progression en nageant. Enfin, il entre dans la mer.
Il me rejoint, il nage gracieusement. C’est un enfant d’ici, ça se voit. Nos gestes dans l’eau se font plus ambivalents. Sa façon de me toucher est plus intime qu’à l’accoutumée. Mes idées s’embrouillent, je frissonne de désir.
Puis d’un coup de tête, il m’indique un bateau. « Viens, on monte sur le bateau, là-bas. « . Euh, ok, pourquoi pas, mon petit aventurier.
D’un crawl facile, il rejoint le bateau. Il me faut un peu plus de temps à la brasse pour le rejoindre, il a déplié l’échelle. Je monte sans difficulté.
Le bateau
Mais c’est à qui ce bateau ? C’est illégal tout ça… ça ne fait qu’accroître la chaleur qui explose dans mon bas ventre.
Je n’ose pas m’approcher. Il grelotte de froid, je passe une main sur son épaule pour tenter de le réchauffer. Qu’est-ce qu’on fait là ? Je n’arrive même pas à espérer qu’il se passe plus.
Puis il se penche. Tel un miroir, je l’imite, nos lèvres s’unissent.
Mon cerveau se met en off, c’est la célébration du jackpot là-haut, et je ne vous dis pas dans mon bas de maillot.
Le baiser devient plus intense, les maillots se détachent doucement. Il s’allonge sur le pont du bateau. Je l’enjambe. Aucun de nous n’a de capote, mais à ce moment-là, la tentation est telle que j’en perds la raison. Tant pis, on ne crache pas sur un fantasme qui se réalise.
A califourchon sur lui, je me délecte de ses lèvres et d’un plaisir aussi délicieux que ce merveilleux ciel étoilé. Mon regard se pose sur son doux visage et se perd ensuite dans le bleu profond du ciel.
Pincez-moi si je rêve.
Une fin précipitée
Je le sens qui se tend. L’instant est terminé. Mes genoux sont douloureux, les picots anti-dérapants du bateau ça râpe…
L’Exquis semble perdu, ses yeux ont repris un air affolé. Alors que je lui fais un tendre baiser sur l’épaule. Il se relève paniqué.
« Qu’est-ce qu’on a fait ? ». Euh j’ai bien une explication mon poulet… « Il faut que personne ne le sache… » Blabla son ex est là, il ne faut absolument pas qu’elle le sache. Personne d’ailleurs. Ça doit rester notre secret.
Et sur ces paroles, il m’intime d’attendre un peu avant de rentrer à la maison. Sans plus de tendresse, il saute du bateau et se met à nager jusqu’à la plage.
J’aurais pu lui en vouloir, me sentir bafouée, salie, ou vexée. Mais la vérité, c’est que je savais que c’était trop beau pour être vrai.
Mes yeux suivent sa progression dans l’eau. Je reste quelques minutes, debout nue sur ce bateau, un sourire de pur bonheur figé sur le visage.
Peu importe qu’il se soit enfui. Le souvenir de ce moment un peu magique et de cette joie qui m’habite en cet instant vaut bien toutes les humiliations du monde. Je remets mon maillot mouillé, je m’assure qu’il est déjà sur la plage, et je saute à l’eau.
L’eau salée finit de combler mon cœur qui frétille de bonheur. J’ai les idées embrumées et l’impression de rêver. Doucement, je me laisse flotter quelques instants, le courant me déporte un peu de la maison.
Je reste là à barboter gentiment quelques minutes, puis je rejoins la rive. Une fois les pieds dans le sable, je me mets à courir dans la direction opposée de la maison. J’ai une énergie folle, je suis grisée par le plaisir et cette douce sensation de victoire.
Statut quo
Mon dieu, j’ai eu L’Exquis. Quand les autres sauront ça… Ah mince, c’est vrai, je n’ai pas le droit de le dire.
Vous connaissez ma capacité à garder un secret… Je ne pouvais pas garder une telle joie pour moi. Si j’en parle à mes potes d’impro, son ex ne saura rien. Je n’en fais la confidence qu’à trois des filles de mon groupe. Aucune autre fuite n’aura lieu ce weekend-là. Pour le reste…
Le lendemain, comme la reine du pétrole, j’ai consommé deux autres mecs du weekend, avec un appétit purement sexuel. C’était comme avaler deux cacahuètes après un repas gastronomique, un dur retour à la réalité.
Depuis ce moment, le statut quo était de retour. Je le croisais de temps en temps. Toujours à ce même anniversaire, et puis à d’autres soirées.
Il n’a pas perdu de sa beauté ou de son Aura qui m’attirent inlassablement. Mais quand la chance nous sourit une fois, on ne pense pas la vivre une seconde fois. C’était un événement merveilleusement accidentel, c’est tout.
L’anniversaire de cette année
Cette année encore, je suis invitée à l’anniversaire de mon pote. C’est un moment festif, j’y connais désormais presque tout le monde, et je n’ai plus besoin de me saouler pour me sentir bien dans mes baskets.
Sauf que cette année, je suis un peu off. Mon mojo est toujours un peu berne, je n’arrive pas à me sentir bien dans mon corps et bien dans ma tête. C’est bête, c’est un moment de folie, un moment de joie collective, et quelque part mon cœur n’y est pas.
Alors quand ça ne va pas, je ne connais qu’une manière pour m’apaiser : ce bel océan. J’alterne entre bain de minuit, danse endiablée dans la cuisine et verres de Pastis sur le Perret.
Deux conversations avec quelques-uns des éphèbes me mettent encore plus en insécurité. Je me sens telle un phacochère au sein d’un groupe de gazelles. Niveau de séduction zéro. J’en ai presque les larmes aux yeux.
Bain de bonheur
Alors je pars une nouvelle fois me baigner, seule, nue, moi et cette douce eau salée. Cette nuit et les suivantes, du plancton fluorescent peuple le bassin. C’est une sensation merveilleuse, à chaque mouvement dans l’eau des milliers de petites lumières aquatiques s’allument.
J’ai l’impression de prendre un bain d’étoiles. L’eau pénètre tous mes pores. Mon corps flotte, virevolte, coule et s’apaise. Tant pis pour les hommes, tant pis pour ce visage que ne supporte plus, ou ce corps que je trouve trop et pas assez. Ce soir, je vis un bonheur simple, je refais corps avec la nature.
Voilà où j’en suis. Je lève les yeux vers la maison. Ils sont tous descendus sur le Perret pour danser.
Aller Mymy, on arrête de faire son associable, et on va se déhancher sur des hits d’hier et d’aujourd’hui.
Déception supplémentaire
Je suis trempée, mes cheveux dégoulinent sur mon body et mon short. Mes amis m’accueillent avec chaleur. C’est la débandade ici, j’essaie de me mettre dans l’ambiance, je monte sur un des canapés pour danser.
Un mec se rapproche de moi. Oh, aurais-je d’un coup regagné en mojo, il se penche vers mon oreille. Il veut que je lui arrange le coup avec ma pote. Super, merci Gaston ! Clap Clap. Je lui dis de se débrouiller, il n’a qu’à lui parler, ce n’est pas bien compliqué quand même.
Je suis dans ce genre d’état que je déteste en soirée. Entourée, mais seule et en torture mentale parmi la foule. Mon sourire est faux, mon enthousiasme est feint. Là à cet instant, je suis triste et je souffre. C’est con, j’aurais tout pour être heureuse.
Le retour de l’Exquis
Puis un corps à moitié nu monte soudain sur le canapé, l’Exquis me regarde de ses grands yeux, et commence à danser derrière moi. Sa beauté me donne presque encore plus le cafard. Je n’ose rien espérer.
De toute façon, il ne commettra pas deux fois la même erreur. Il est un peu chancelant, il me sourit, et d’un coup, il m’attrape par la main. « Suis moi, j’ai quelque chose à te montrer ! ».
Même à ce moment là, je n’arrive pas à me dire qu’il va se passer quoique ce soit. Il a embrassé plusieurs filles ce soir, je suis loin d’être son premier choix.
Pourtant, ce n’est pas vers la maison qu’il me presse d’aller, mais vers le dortoir du bas. Là dans la pénombre, cachés des regards, il m’embrasse. J’aime sa façon d’embrasser. C’est con, mais ça me fait un bien fou, et ça allume mon désir en un instant.
Ok, on s’embrasse. Alors je reprends un peu les rennes et je redemande un baiser, qu’il me donne avec plaisir. A-t-il pris des drogues ? Il hésite, me tire vers le dortoir, m’embrasse de nouveau. Puis se ravise, et remonte vers la fête, et change encore une fois d’avis, revient poser ses lèvres contre les miennes.
Je n’ai pas envie de le laisser partir, je n’ai pas envie que cette parenthèse s’arrête. C’est l’Exquis, s’il n’y en a qu’un ici avec qui coucher, c’est lui.
La libido reprend le dessus
Alors mes baisers se font plus charnels, et je sens que son regard vrille. Adieu jeune enfant de cœur, j’ai réveillé les instincts primaires de l’homme. Tel un ours qui ramène sa femelle dans sa caverne, il m’attrape le bras et m’attire dans le dortoir.
Mes yeux ne sont pas habitués à la pénombre, et je chute durement à l’entrée. Il continue son chemin sans s’enquérir de mes plaintes. Sa main tire sur la mienne, et me projette contre un mur.
Il est bestial, il tente de passer ses mains sous ma jupe. Et quand il finit par comprendre que c’est un short, il l’enlève avec empressement. Il a déjà fait tomber son pantalon et son boxer à terre, et c’est face à son intimité que je me retrouve déjà.
Ses mains et ses lèvres se posent sur mes seins. Il est vorace. Je suis liquéfiée de désir. Mais euh, on ne va quand même pas faire ça au milieu du dortoir, mon petit Exquis.
J’ai peut-être une idée, je le repousse un peu et je lui dis de me suivre. Quelques couloirs plus tard, nous arrivons à la chambre.
Folle nuit
Ce n’est pas la première fois que j’y fais des galipettes. Il entre, impressionné. Pas d’affaires, elle est libre. Brusquement, il ferme la porte à clés, et il me pousse sur le lit. Il m’arrache presque mon body et mon tanga. Sa tête vient se loger entre mes jambes et il commence à s’occuper lentement de moi.
Ok, s’il y a une demi-heure, on m’avait dit que je me retrouverais là, je n’y aurais clairement pas cru. Dieu du sexe, mes prières ont été entendues.
Il est un peu brouillon dans son ouvrage mais je suis tellement excitée, que chaque coup de langue est un plaisir délicieux. Puis je le presse de venir à moi, j’ai envie de le goûter, mes lèvres se posent sur lui. Son membre lui va bien, il est beau et bien proportionné.
Là tout s’enchaîne trop vite, mon désir brûlant, mon taux d’alcoolémie, le sien, et peut être sans doute la drogue qu’il a prise conduisent nos corps à s’emboîter, sans se préoccuper de mettre quelque protection. En 5 ans, je n’ai rien appris, je n’ai pas mûri, et la tentation a encore une fois surpassé la raison.
Mon cerveau à ce moment n’est qu’un clitoris géant prêt à dévorer l’Exquis. L’alcool ou les drogues font qu’il ne finit jamais, et ça me va très bien.
Épuisés après plusieurs dizaines de minutes, il décide de regagner la fête. Non, ne pars pas, juste un dernier baiser, je me lève pour l’embrasser et le désir renaît des deux côtés. Rebelote.
Frayeur
Chut. Une voix, puis deux, puis trois se font entendre de l’autre côté de la porte. Je mords mes lèvres pour taire mon gémissement. La poignée de porte s’affaisse, mais la porte est fermée à clés. Merci l’Exquis pour ce coup de génie.
Quelques minutes plus tard, les pas s’éloignent et nous reprenons notre ballet nocturne. Il se lève quelques fois, pars boire à la salle de bain. Mais il finit toujours par revenir se blottir en moi. Que c’est bon.
Combien de temps ça a duré, je n’en ai aucune idée. Nous avons tout exploré, sans raison, sans protection mais avec une animalité ressourçante. On s’endort dans les bras l’un de l’autre.
Doux début de matinée
La lumière perce à travers la fenêtre, j’ouvre les yeux, je me retourne vers lui, ça n’était pas un rêve. Il est là, il dort paisiblement. Ronfle aussi un peu par moment. Personne n’est parfait.
Je pars en catimini chercher nos affaires oubliées. Tout le monde dort ou presque dans le dortoir, je retrouve mon short, et à tâtons je déniche son pantalon et son boxer. Il est sauvé, il ne se baladera pas nu ce matin…
Ouf, en revenant dans la chambre, il n’a pas disparu. Je me recouche en culotte, face à lui.
Son visage est encore plus beau endormi, apaisé. Je sais que ce moment ne durera pas. Alors parfois, il faut savoir voler à la vie, les petits bonheurs qu’elle nous offre. Dans un demi-sommeil, il m’attrape et me serre contre lui, puis me retourne et m’enserre de ses bras. Mon dos et mes fesses sont collés à sa peau moite. Je savoure.
J’ai mal au bras et au cou, mais tant pis, je suis dans ses bras. Au fond, je sais que dans quelques minutes la bulle va éclater, alors je fais fi des petites douleurs, et j’en profite pour poser quelques doux baisers sur sa peau salée.
Il se réveille doucement, son excitation aussi. Et au petit matin, nous remettons un jeton dans la machine du désir et du plaisir. L’angle n’est pas hyper ergonomique, et nous nous y reprenons à plusieurs fois. Mais argh, commencer comme ça la journée…
Nos corps s’affaissent dans un dernier câlin. Ma tête repose sur son torse et mes lèvres grapillent un dernier bout de peau. Il se dégage un peu.
Douche froide
Il sort du lit, je lui montre du doigt ses vêtements. Ses yeux ont repris un air perdu. « Qu’est-ce qu’on fait là Mylène ? Comment on est arrivés là ? ».
Haha il me refait le coup ! Bim perte de mémoire, ton inconscient est drôlement coquin dis donc !! Je lui explique brièvement, je ne sais pas quoi dire. Comme prise en faute, je me défends, c’est tout autant sa faute que la mienne, hein. Voire même plus…
Il est gêné, et il s’excuse et quitte la pièce presque en courant. Voilà voilà. Le rêve est fini.
Retour à la réalité. Une parenthèse enchantée, 5 ans plus tard. Des tests IST, 5 ans plus tard aussi. Est-ce que je regrette, non tant pis. Cette nuit exquise le valait sans doute.
Forcément, on se croise tout le weekend. Nos conversations restent légères, mais nos regards parfois lourds de sens. Cette fois-ci, pas de secret, et les remarques sont discrètes. Mais les leçons de moral sur la capote sont nombreuses. Fair enough.
Le reste du weekend est plus que sage. J’oscille entre sentiment de victoire, joie, culpabilité et nostalgie du souvenir. Je n’ai plus envie de personne d’autre.
C’est avec les yeux que je finis de le toucher ces quelques jours. Son costume d’époque me rend encore plus désireuse de lui enlever. Je profite de quelques regards à la volée pour l’observer encore et ancrer dans ma mémoire les beaux traits de cet amant.
Merci pour ces nuits, bel Exquis.