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Les Aventures Croustillantes +18 ans

Symétriquement Sexe… 148

Son sexe lui n’était pas symétrique. Photo by Dainis Graveris on Unsplash

Rentrée bredouille de Barcelone, je restais sur ma faim. Moi qui pensais que la période de disette était terminée. Il semblerait que même en Espagne, les opportunités s’amenuisent.

C’est aussi ça vieillir. Les amies célibataires toujours prêtes à faire la fiesta deviennent plus casanières. Et puis, le célibat, elles ne connaissent plus… Mesdames, elles, ont trouvé épée à leur fourreau ! Loin d’être aigrie, je suis heureuse pour elles… Mais par pitié, on peut sortir ???!!

Non, parce que c’est rarement dans un resto ou lors d’un dîner entre filles qu’on rencontre son prince charmant. Ou à défaut du prince, au moins un pénis charmant !

Première opportunité à Bordeaux depuis que j’y crèche : un samedi soir, avec plusieurs amis, et la promesse de faire la fête jusqu’à l’aube.

Le fail… Pas de sexe ce soir.

Dés le début, je le sens, la sortie va me filer entre les doigts. Quand la moitié a trop bu la veille, l’autre moitié veut la jouer quelques pintes et dodo.

Finalement, je suis la seule on fire. Oui, j’ai trop bu, oui je suis insupportable… Mais t’avais dit qu’on mangerait des knackiiiis…

Après un service déplorable, deux pintes de trop pour aller se coucher, chacun se sépare. Et moi… Moi, je reste là avec mon énergie, ma frustration et ma libido.

Un compliment hors du commun

Après un dernier signe de main à mes amis, je m’éloigne, marchant pour rattraper le tram. J’ai le coeur (enfin l’autre coeur, celui qui bat entre mes jambes) lourd. Je me vois revivre encore quatre mois de désert sexuel, et ma gourde est déjà vide.

Et puis, venu de nulle part, un homme apparaît. Il est grand et un peu costaud. Musclé ou gras, l’avenir me le dira. Il n’a pas l’air bien méchant, il a de jolis yeux, et un joli sourire. Je ne l’esquive pas.

Que veut-il ? De toute façon, j’ai le temps, la rue grouille encore de monde, je ne me sens menacée d’aucune sorte. Une sorte de gentillesse inée se dégage de lui.

Et là, il me sort le compliment le plus bizarre que l’on ne m’ait jamais fait : « Tu as un visage magnifiquement symétrique. Vraiment, il est parfaitement symétrique. ».

Euh, ok… Alors tu parleras à mon orthodontiste de 3ème, qui m’avait convaincu du contraire (Mon menton ne serait pas dans l’axe… 🤷‍♀️). Mais après tout, on prend.

Peu importe le compliment, je prends, c’est assez rare pour être gardé !

Aller, on lui laisse sa chance…

Bon ok, on est loin de Brad Pitt et j’ai un gros doute sur la forme physique du jeune homme, mais pour l’effort… Donc je lui propose d’aller boire un tout dernier verre ensemble. Pour faire connaissance.

Ce verre n’est clairement pas utile à mon ébriété, et je choisis une Chouffe. La sagesse me perdra.

Il veut tout savoir, il me pose mille questions. Je suis bien trop bavarde, je prends plaisir à étaler ma vie. Franchement, je m’écoute parler, mais ça me fait du bien. On se fait du bien comme on peut…

Et puis, sans crier gare, il se lève et vient m’embrasser. Il embrasse bien. Oh et puis merde, le physique c’est une chose, mais l’alchimie en est une autre. Je l’embrasse de nouveau. Il a allumé le gaz de ma libido, il va falloir qu’il se dépêche d’éteindre le feu avant que ça n’explose !

Je l’incite à finir mon verre, je n’ai pas envie de louper le coche à cause de deux gorgées de trop. Et hop, on quitte les lieux.

Ah, et j’ai payé ! Monsieur avait perdu sa carte bleue le soir même. Stratégie de radin ou vérité, personne ne le dira.

Du sexe ! Enfin !

Sur le chemin, la température monte. On a une quinzaine de minutes de marche, et nous nous arrêtons tous les 100 mètres pour s’embrasser et se peloter sous un porche.

Je me sens bestiale. Ce soir, ça va être ta fête petit complimenteur de nulle part.

Arrivés, chez lui, j’observe à peine le grand deux pièces. Je flippe un peu, quand il verrouille la porte de la chambre. « Pour que les chats ne rentrent pas… ». Mouais, j’espère que je ne suis pas tombée sur un taré. Quoique en terme de sauvagerie mentale, à ce moment là, je crois que je le surpasse.

Je me jette sur lui. Heureusement pour lui, mon excitation est à son comble. Son corps n’est, comme je le craignais, vraiment pas athlétique. Si je ne base pas mon attirance seulement sur quelques pecs et des abdos, j’attends un peu moins de… gras.

Non, mais c’est vrai, je ne me butte pas à la salle de sport, pour coucher avec des hommes qui ne font pas du tout attention à leur poids. Oui, je suis un brin grossophobe, mais je me soigne.

Je fais fi de ses kilos en trop. Sauf que…

La machine ne démarre plus.

Si au début, il faisait clairement le boulot. Trop d’alcool tue l’alcool. J’aurais peut être dû les garder pour moi ces dernières gorgées de Chouffe, finalement.

La mi-molle est de sortie. Ouch.

C’est long et laborieux, j’ai presque envie d’abandonner. Mais après une bonne heure, j’arrive enfin à mes fins ! Halleluyah, le roseau a retrouvé de sa vigueur !

Je suis épuisée. Avec précaution, j’esquive un peu le câlin, et je m’endors soulagée.

Plus efficace le matin

Le matin, quand mon réveil sonne à 8h30 (mes devoirs de bricoleuse m’appellent…), le jeune homme est excité. Cette fois-ci, son épée est bien dressée hors de son fourreau.

Oui, je suis encore un peu excitée. Mais un mal de crâne terrible me barre le front, et j’ai la flemme de me mettre sur lui. Aller j’ai fait tout le travail hier soir, c’est ton tour maintenant.

Il se prend au jeu. C’est plutôt pas mal, je me prends même à lui faire plaisir.

Mais voilà, s’il a tellement envie de me donner du plaisir. Il ne s’y prend pas bien, seuls mes doigts me délivrent. Et ça, ça le frustre. Monsieur a décidé de ne pas abandonner.

Sauf que mon petit, tu commence à presque me faire mal à frotter mon bouton comme ça. C’est pas un carrelage de salle de bain !

Je finis par m’esquiver pour prendre une douche. Il tente une nouvelle fois, en me rejoignant. Désolée, mon petit chat, mais je suis pressée.

Adieu

Récemment séparé, il est comme plein d’espoir de me revoir. Et moi… Bah je n’en ai aucune envie. C’est bête, et je m’en veux, mais ce n’est même pas que physique.

Il est trop mieilleux, trop volubile en compliments, j’ai l’impression ce matin que ça sonne faux. Face à sa petite tête frustrée, quand je pars, je fais l’erreur de lui demander son numéro.

Vilaine fille, je sais déjà que je ne le rappellerais jamais. Ah, et au moment de noter son nom, c’est le vide abyssal.

Alors adieu, Inconnu numéro 19.