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Les Aventures Croustillantes +18 ans

Traquenard à Sydney

Encore restée sur ma faim, je suis bien décidée d’utiliser Tinder sur Sydney à des fins pas très catholiques… à moins qu’un traquenard…

Tinder, le traquenard, Photo by Dainis Graveris on Unsplash

Arrivée à Sydney, j’avais envie de multiplier les amants. Pourquoi ? Peut être étais-je restée sur ma faim après Cairns

Tinder, ou pêcher au filet

A peine arrivée à l’auberge de jeunesse, je n’y vais pas par quatre chemins. Rien de plus efficace pour attraper un poisson que de sortir le filet Tinder. Gauche, gauche, gauche, aller droite, gauche, droite… Mes doigts swipent à une vitesse record, il semblerait que j’ai une faim de loup.

Après quelques matchs, un premier homme, Paul 25 ans, sportif au vu de sa belle musculature, commence à me parler. Ce soir, je vais droit au but, mes allusions sont sans équivoque, et il n’a pas besoin d’encouragement lui non plus.

Il est pour la nuit dans un Sofitel à quinze minutes de mon auberge de jeunesse. J’hésite, la fatigue commence à se faire sentir, et la flemme commence à prendre le pas sur ma libido débordante.

Quelques doutes… Mais aller…

Nous passons sur Whatsapp. Il me demande une photo, que je lui envoie avec coquinerie, tout en m’assurant que mon visage n’apparaît pas. (règle d’or de la sextoteuse). Alors qu’il s’excite tout seul, j’ai un doute.

A mon tour, je lui demande une preuve, une photo de lui là, tout de suite. Il m’envoie une vidéo de la vue de son hôtel. Fort bien, mon lapin, mais ce n’est pas ce que je te demande.

J’insiste, il prend plusieurs minutes et me renvoie une photo de lui dans la salle de bains, abdos découverts, serviette nouée autour de la taille. Pas mal du tout.

Aller, ma fille, tu en as envie, on ne vit qu’une fois. Et puis, c’est un hôtel 5 étoiles, c’est quand même une belle nuit qui s’annonce.

Pourtant, mon enthousiaste est criblé de doutes. Arriver dans un hôtel me met mal à l’aise, et puis, je ne sais pas, mon instinct me dit que c’est trop beau pour être vrai.

Tant pis, j’y vais. Libido 1 – Raison 0.

Sexe à l’hôtel ?

Un dernier débarbouillage, et je quitte mon auberge.

Je parcours les rues de Sydney, en m’émerveillant de son activité, de sa vie, ça faisait bien longtemps que je n’avais pas revu ça dans une ville.

Les quinze minutes de marche passent presque trop rapidement, et je me trouve déjà devant l’entrée luxueuse du Sofitel. Un frisson me parcoure. Si ma libido mouille la dentelle de mon tanga, mon instinct me dit de faire demi tour. Tssss, n’importe quoi ! Que pourrait-il donc m’arriver ?

Je me sens telle une escorte. C’est bien la première fois que je rejoins quelqu’un dans une chambre d’hôtel. L’employé de la réception me regarde avec un sourire interrogateur, numéro de chambre, nom de l’hôte, un coup de fil, et il me tend la carte pour rejoindre la chambre des plaisirs.

Dans l’ascenseur, le doute commence à altérer mon excitation. Et si je faisais une erreur ?

Traquenard

Arrivée à l’étage, je trouve rapidement la chambre. Je toque une première fois, aucune réponse. Bizarre.

Je tente alors de sonner. Pas un mouvement à l’intérieur. Encore plus bizarre. Une nouvelle fois, mon poing s’écrase sur la porte. Toujours aucune réponse.

Mes doigts pianotent nerveusement sur l’écran de mon téléphone. Dois-je entrer directement ? Il répond par la positive.

Une partie de moi l’imagine nu allongé sur le lit, m’attendant pour que je le déguste. Pourtant, pour la première fois de la soirée, j’écoute mon instinct. Cette situation commence à être louche.

Je décide d’ouvrir la porte, mais de rester sur le palier. Pas question de me mettre dans une situation délicate.

Pendant quelques secondes, la porte reste ouverte sur un mur bleu nuit. Je ne bouge pas. Puis une ombre avance et la lumière éclaire enfin son visage.

Le choc

Son visage est hideux. Ses dents semblent en guerre les unes contre les autres. Sa silhouette est voutée, les muscles ont laissé place à une bedaine grasse et repoussante.

Et il a bien 30 ans de plus que le joli Paul des photos. Mes pupilles mettent moins de dix secondes à évaluer la situation, et mes jambes n’en prennent qu’une pour me précipiter vers l’ascenseur.

Une fois dedans, je respire enfin. Mon dieu, son regard était si pervers, si troublant. Qu’attendait-il de ce traquenard ? A quel moment pensait-il que je voudrais lui faire l’amour ? Comptait-il me violer ? Etait-ce sa première fois ? Que ce serait-il passé si j’étais entrée ?

Je lui envoie un message immédiatement « This is really really not ok. ». Il répond un bref « Sorry », mais je le bloque avant qu’il n’en dise plus.

Impossible de rentrer tout de suite, je suis sous le choc, j’ai besoin de marcher et de règler cette histoire au plus vite. Il faut que je le reporte à Tinder immédiatement. Tiens tiens, il a supprimé notre match… Il ne doit pas être à son coup d’essai.

Ca fait réfléchir

Pendant plusieurs minutes, je cherche la rubrique pour contacter Tinder, ma situation est un brin hors des cases. Mais tant pis.

J’envoie un premier message, et très vite l’équipe de Tinder me répond. Heureusement, je les sens très concernés. Je sens que ce ne sont pas des paroles en l’air, et qu’ils vont vraiment faire tout leur possible pour le retrouver.

De mon côté, le choc est passé. Pourtant, je ne cesse de me demander quel était son but. Je remercie mon instinct, me promettant de l’écouter dès le début la prochaine fois.

J’espère qu’il n’a pas déjà fait ça à d’autres, qu’il ne tend pas ce genre de pièges à d’autres minettes, plus jeunes, plus crédules et peut être dotées d’un instinct plus muet que le mien.

Du coup, cette histoire m’a fait réfléchir. Je n’ai aucune envie de swiper de nouveau à droite ou à gauche dans la capitale Australienne. La fin de mon voyage se fera en taisant ma libido !

Conclusion sexuelle de l’Australie : Amitié 1 – Sexe 0

Après cet épisode, hors de question pour moi de surfer sur les applis ! Une dernière alternative pourrait cependant permettre de nourrir mon appétit libidique… Mon pote Argentin rencontré à Cairns.

Notre première après-midi ensemble, nous passons un superbe moment. Il est drôle, grand (très grand), un peu fin, mais très charmant. Bref, je ne cracherais pas dessus.

En plus, je passe les cinq prochaines nuits chez lui… sur son canapé… ça pourrait changer.

Eh bien non ! Instinct, raison ou profond respect, je ne tenterais rien. Peut être que j’aurais pu le séduire, me glisser dans ses draps contre son corps endormi, lui faire mes yeux de panthère et le déguster tout cru… Ou peut être pas.

Personne ne le saura. Avec lui, l’amitié était si belle, agréable, et unique, que pour une fois, j’ai décidé de ne pas la gâcher de ma faim insatiable…

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