« Les larmes sont l’extrême sourire. » Stendhal, Photo by Amanda Flavell on Unsplash
Hier, j’ai pleuré. Les larmes attendaient impatientes depuis plusieurs jours, plusieurs semaines même, et elles sont enfin sorties. Et ce matin, je me sentais comme lavée de mes peines, comme libérée d’un poids.
Et je me suis dis, tiens, je vais écrire sur ces larmes, si nécessaires à notre santé mentale.
Douces ou amères, les larmes soulagent toujours
Alfred De Musset, Un Caprice
Les larmes craintes
On les craint pourtant, ces petites gouttes d’eau salées qui perlent de nos yeux. Par fierté, on cache nos propres larmes, on les ravale, on les suspend. Et on redoute celles des autres, cette impudeur, ces moments de détresse auxquels nous ne sommes pas habitués. Comment faire face à cette tempête d’émotion chez l’autre ? Comment gérer la détresse et trouver les bons mots ?
Et puis, c’est gênant quelqu’un qui pleure, les regards se tournent, les imaginations se mettent au travail, décés, rupture, licenciement, on imagine le pire… C’est pourtant parfois juste la vie, et oui parfois la vie, ça fait pleurer.
Le reflet des émotions
Les larmes ne sont pas toujours tristes, elles sont juste le témoignage d’un trop plein d’émotions. Si elles sont plus souvent liées à la tristesse, c’est que les émotions négatives nous submergent plus facilement que les émotions positives.
Mais ça arrive, on ne pleure pas à un mariage par tristesse. Non, on ne pleure pas de désespoir en s’écriant mentalement « Pourquoi pas moi !!?? ». Non, on pleure parce que c’est beau, parce que le bonheur et l’émotion des mariés et de leur familles nous touchent.
Et même dans ce genre de cas, on les cache nos larmes, on ne sanglote pas, on les laisse timidement couler, ou on les ravale carrément.
Les larmes par procuration
On pleure aussi devant les films, tristes ou juste touchants. Qui n’est pas sorti d’une salle de cinéma les joues humides et salées ?
Et vous savez quoi ? On adore ça ! Personnellement, j’ai mon top 10 des films qui me font pleurer à chaque fois ! Hatchi… Ce chien… mon dieu, deux litres de larmes assurées !
Bon j’avoue également, je pleure devant le sport. Oui, je sais, c’est bizarre, mais je ne suis pas la seule. (j’en connais un, grand avec les cheveux plus sel que poivre…).
Bon, dans ce genre de cas, en effet, j’évite les sanglots bruyants et je me tourne vers une petite larmichette que je chasse d’un coup de phalange. Mais les victoires, la joie que ressentent les athlètes me transporte émotionnellement, je la ressens et ça les fait couler. La tristesse d’une défaite, et cette peine sans paraître des familles, des entraineurs. Là aussi, les larmes montent.
En lisant, c’est plus rare, mais ça m’est aussi arrivé de pleurer. Dans la littérature, amener les larmes est un art que j’admire.
On ne pleure pas auprès de n’importe qui
Pour que les larmes s’échappent, pour qu’on daigne les laisser se déverser, qu’on ne tente pas de les ravaler, il faut être avec des gens qu’on aime, des gens de confiance.
Personnellement, je suis une pleureuse, ok, j’avoue. Et mes amis le savent bien, peu d’entre eux peuvent se vanter de ne … pas m’avoir vu pleurer. Une pleureuse un brin mélodramatique parfois, et si vous ajoutez quelques verres, je me transforme en Antigone des temps modernes. Mais je m’en fiche, parce que si je pleure avec eux, c’est que je ne me sens pas jugée.
D’ailleurs, la plupart du temps, c’est un petit mot, un petit geste de leur part, qui crée la brèche, et les larmes jaillissent sans crier gard.
Je me rappelle d’une journée où je suis allée de rupture, en déception professionnelle, j’en avais gros sur le coeur. Mais le soir, je devais retrouver ma mère qui passait exceptionnellement la soirée à Paris avec moi. Je ne voulais pas gâcher ce moment.
Pourtant, à peine arrivée, elle a senti que quelque chose n’allait pas. En 30 secondes, elle a ouvert la valve de la tristesse. Et ça m’a fait un bien fou de ne pas tout garder.
Les larmes solitaires, un petit plaisir
Les larmes les plus libératoires pour moi, sont celles que l’on déverse seul. Devant un film, ou simplement quand la vie a été un peu trop loin, quand la fatigue joue sur nos émotions, quand les souvenirs refont surface ou tout simplement quand la coupe est pleine, on est seul, et les larmes sont sans honte, sans limite.
Dans ce genre de cas, mes sanglots dépassent la limite du raisonnable. J’aime regarder mon reflet secoué par le désespoir, je contemple cet affreux visage défformé par les émotions. Et généralement, la laideur du tableau ne fait qu’accroître leur intensité. Et vous savez quoi, ça fait du bien !
Bon, il y a quand même des gens qui restent beaux quand ils pleurent. Quand mon visage devient un Picasso, certaines deviennent des Boticelli… D’ailleurs, j’ai souvent répété à une de mes amies, « Tu es belle quand tu pleures. ».
Et quand les larmes sont tarries, quand le réservoir est vide, alors je me contemple de nouveau, et je me trouve plus belle. Comme un paysage dévasté après la tempête, dévasté mais paisible.
Conclusion
Je sais que ce post de blog est sûrement bizarre, qu’il n’est pas dans mes habitudes. Mais j’y tenais.
J’y tenais, pour vous dire de laisser couler vos larmes, laissez les évacuer vos émotions. Pleurez, ressentez et souriez de nouveau !
Tel un soleil après un ouragan, mon sourire illumine désormais mon visage.