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Réflexions

Un nouvel An inédit

Seule, Photo by Anthony Tran on Unsplash

Pour la première fois de ma vie, je n’ai pas fêté le passage à la nouvelle année. Pour la première fois de ma vie, à minuit, j’étais au lit, avec Morphée pour seule compagnie.

Et non seulement, j’ai survécu, haha, mais je me sens fière d’avoir passé ce cap.

Une pression inutile

Toutes ces années, j’angoissais à l’idée de vivre, exactement ce que j’ai vécu hier soir. Me retrouver sans rien, sans soirée, sans plan préétabli.

Pour moi, rien ne pouvait être pire que de se retrouver seule, le soir du Nouvel An. Alors je m’employais à trouver une soirée.
Si j’avais eu un grand appart ou une maison de campagne proche de Paris, j’aurais pu l’organiser. Le stress aurait migrer vers le fait de trouver des invités.
Mais je vis dans un studio, alors… Il faut savoir se faire inviter.

Certaines années, c’était simple, un groupe d’amis, dont je fais partie, se décide à le faire ensembles, on trouve l’appart et pouf. C’est trivial, agréable, et la seule déconvenue vient le lendemain au moment de la gueule de bois.

Puis il y a eu les années, où j’ai eu des problèmes de riche, pas une soirée, mais deux, il ne reste plus qu’à choisir sans froisser personne.

Les pires soirées

Mais les pires soirées du Nouvel An restent celles où tu te rends à contre coeur. Parfois faute de mieux. Parfois à cause d’un oui prononcé trop rapidement.

Et là, c’est pire que d’être seule seule, c’est la solitude entourée. C’est le genre de soirée où tu as l’impression d’avoir 15 ans. Où tu finis dans un coin, persuadée que tout le monde te regarde, alors que personne n’a même constaté ta présence.

Mais pourquoi s’imposer une soirée de l’enfer, pourquoi passer des heures dans un endroit que l’on déteste, alors qu’on aurait pu passer cette soirée, comme n’importe quelle autre, seule chez soi.

La peur d’être considérée comme sans ami

Passer le nouvel an seule, c’était surtout pour moi la peur d’être considérée comme la nana sans amis.

Ah ouais, tu l’as passé toute seule, mais genre seule seule. Mais t’étais malade ? Blessée ?

Je m’imaginais les regards de pitié, les visages moqueurs. Et ça me terrifiait.

Mais ce qui me terrifiait le plus, c’est sans doute mon propre regard sur la situation.

Oh oui, il y a en a eu des nouvels Ans où je n’avais qu’une envie rester au chaud chez moi. Des nouvels ans où je n’avais pas envie de boire, de faire la fête, de faire semblant d’être heureuse d’être là. Et pourtant, je me suis toujours forcée.

Parce que pour moi, le passer seule, c’était m’avouer à moi même que j’étais seule au monde, sans amis.

Faux

Eh bien, Mymy d’avant, merci mais c’est faux.

Des amis, tu en as. Des soirées, tu en fais plus que de raison. Alors ce soir, si tu as envie de passer la soirée seule. Vas-y, fais le, et n’en rougis pas.

Evidemment, j’aurais préféré la passer comme l’an passé entourée d’amis, danser et rire. Mais une soirée annulée, une autre qui peine à se monter, et me voici à me dire… Est-ce que ce n’est pas seule que tu aimerais le passer ?

Et franchement, je me suis mise dans l’esprit que j’allais la passer seule, et que j’allais bien la vivre cette soirée.

La dite soirée

Il est 18h, les tupperwares de ma session de batchcooking sont prêts pour la semaine.

Je suis toujours en tenue de sport, il est temps de me doucher. Là mon coeur balance, j’hésite entre une tenue de soirée, ou mon pyjama.

Le pyjama gagnera.

Je me mets aux fourneaux, tartare de saumon et gougères. Ce n’est pas parce que je suis seule que je dois ne pas me faire plaisir.

Et voilà, j’ouvre une bouteille de crémant, et je commence à me mater un film en dégustant tout ça.

Est-ce que je pense à vous qui vous amusez ? Non, franchement pas du tout !
Je suis bien. Est-ce que je me sens seule ? Même pas.

Dessert, deuxième film, et je sens mes paupières lourdes. Je migre vers le lit.

Il n’est même pas 23h quand elles se ferment et laissent place à 2023.

Un 1er Janvier en forme

Et voilà, pour la première fois depuis bien longtemps, mon premier janvier a échappé à la gueule de bois.

Levée à 10h, en pleine forme. J’ai le sourire au lèvres ! J’ai survécuuuuu ! Je n’ai même pas eu un soupçon de déprime.

Paf, pleine d’énergie pour mettre en oeuvre les résolutions de la veille. Sport.

A priori, je ne suis pas la seule à vouloir entamer la nouvelle année sur de bonnes bases.

Exit les mecs bodybuildés, et les nanas en brassière au ventre parfait. La salle fait place ce matin à des gens toute en rondeur. Aller courage, si vous tenez toute l’année, vous vous en féléciterez.