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Retour en France

L’angoisse de la page Blanche

La page blanche, une angoisse. Photo by Mike Tinnion on Unsplash

Voilà presque deux mois que je n’avais pas écrit sur mon blog. Voilà presque deux mois, que je n’avais presque rien écrit d’ailleurs. Oh oui, mes états d’âme couchés sur le papier froissé de mon carnet, il y en a eu. Mais mon roman, au point mort, mes histoires croustillantes inexistantes, quant à mes aventures… Quelles aventures ?

On dit qu’il faut vivre pour écrire… Et pendant ces quelques mois, j’ai eu la sensation de ne rien vivre. Pas d’excitation, pas de beau jeune homme pour un article pimenté. Pas de road trip, pas de paysages magnifiques à décrire. Le vide, le néant.

La peur de prendre le temps

Du temps, j’en ai eu pourtant.

Les quatre mois depuis mon retour n’ont pas toujours été occupés. Oui, j’ai revu tous mes amis, oui, j’ai joué avec ma nièce, j’ai eu des débats sans fin, des fous rires, et je me suis pris quelques cuites.

Pourtant, j’ai eu la sensation de ne rien faire et de ne rien voir de ces quatre longs mois. Comme engluée dans une angoisse permanente, j’ai enchaîné les formations, les unes après les autres. À la fois, paralysée par la culpabilité d’être tombée bien bas, au RSA, retour chez Papa/Maman, et dans l’incapacité totale de trouver un petit boulot en attendant d’y voir plus clair.

Evidemment, j’ai tenté de prendre le temps d’écrire, de me dire, aller ma fille, c’est le moment idéal pour le faire. Tu n’auras plus jamais autant de temps devant toi.

Mais plus on sait que le temps s’étire en longueur, plus il est tentant de repousser nos bonnes résolutions.

Par peur de la page blanche, par peur de n’être pas faite pour ça, par peur de ne plus y arriver, je n’ai tout simplement plus essayé.

Quand l’angoisse des lendemains rend l’écriture impossible

Ok, je ne vivais rien d’exceptionnel à raconter sur ce blog, mais j’aurais pu me mettre en tête de finir mon roman sur Riverside Gardens. J’aurais pu y accorder quelques heures par jour, faire grandir mes personnages, et les faire aller au bout de leur enquête.

Sauf que je n’y arrivais plus. Impossible de prendre la peau de Franck, l’étourdi ou de Paula, la nymphomane octogénaire. J’avais tant d’angoisses qui me barraient le cerveau que je n’arrivais plus à les faire exister.

Et c’est dans ces moments, quand les doigts ne veulent plus danser sur le clavier. Quand le curseur clignote à l’infini sans que les mots ne viennent s’y poser. Oui c’est dans ces moments, qu’on a envie de baisser les bras.

L’angoisse de la page blanche. Et puis, j’ai parcouru des librairies avec des livres à foison, des romans par dizaines de milliers. À quoi bon ? Pourquoi m’infliger des heures à tapoter sur mon clavier, pour n’être lue que de mes parents et quelques fidèles amis.

Voilà pourquoi j’ai arrêtée. Suspendue à mes idées noires, j’ai laissé tomber mes personnages. J’ai laissé tombé mon ton acerbe sur mes petites aventures du quotidien. Bref, j’ai laissé tomber une des clés de mon existence, révélée par l’Australie.

La délivrance

Et puis, il y a eu la délivrance. Cette belle allocation chômage qui est tombée.

Comme un nouveau souffle de vie, je pouvais respirer. J’avais le droit de prendre mon temps pour chercher et trouver ma voie. Attention, je cherche toujours autant, voire plus. Mais l’angoisse s’est levée. Mon esprit s’est aéré.

Adieu les formations en ligne à n’en plus finir, adieu ces heures passées à écouter des professeurs improvisés, en oubliant de profiter de la lueur du jour. Oui, je continuerais d’apprendre le code, non je n’abandonnerais pas. Mais c’est bon, j’irais à mon rythme.

Et enfin, je retrouve le goût d’écrire. Entre deux coups de visseuse, et le ronronnement du coupe haie, je reprends vie. Et je me rappelle enfin, que j’écris d’abord pour moi. Pour délivrer les personnages qui encombrent mon esprit, pour jouer avec les histoires, comme je jouaient autrefois avec mes barbies.

Mon âme a retrouvé mes personnages préfèrés. Et c’est avec bonheur que je reprends leur voix.

Persévérance

Des histoires, j’en ai des dizaines dans la tête. Des romans, j’aimerais en écrire au moins cinq.

C’est tellement tentant de me disperser, de commencer toutes les histoires et de ne jamais les terminer. Pourtant, il faut persévérer. Laisser les habitants de Riverside Gardens finir leurs péripéties pour permettre aux autres personnages de prendre vie.

Écrire, c’est long. Et puis, on ne sait jamais si on ne fait pas fausse route. Ce premier roman restera sans doute personnel, secret, caché. Réservé à quelques uns. 160 pages. Il fait déjà 160 pages, et je ne sais encore combien de pages seront nécessaires à sa conclusion. Il en faudra du courage aux premiers lecteurs…

Pour ne pas me perdre, j’ai commandé des carnets de notes pour les apprentis écrivains. Ils sont censés me guider dans ma réflexion et me permettre d’établir un planning… On verra s’ils me sont d’une grande aide.

Avant tout, il va me falloir de l’opiniâtreté et de la rigueur. Écrire chaque jour ou presque, se cantonner à une histoire.

Je suis les conseils de ce site très bien fait. Bon parfois en y lisant les conseils, je me dis que j’ai construit mon roman avec les pieds, mais tant pis !

D’ailleurs, c’est sur ce site que j’ai appris qu’en moyenne, entre l’écriture, la relecture, la rerelecture et les corrections, un écrivain passe 4 à 5 heures sur une page. Sur ce, souhaitez moi bon courage.