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Retour en France

Paris, la belle

Paris m’avait manquée sans même que je ne le sache. J’y reviens au bon moment, quand tout reprend vie, quand les bars réouvrent …

Paris, je te retrouve, après 15 mois à t’avoir snobée pour les plages australiennes… Enfin, je retrouve tes rues pavées, tes odeurs douteuses et ta vie.

L’aéroport de Paris

Je sors de l’avion, et déjà je te reconnais.

Ne suis-je pas sensée arriver dans un aéroport lugubre et désert ? Dans les aéroports de Sydney et de Singapour, c’était ambiance post-apocalyptique. A Paris, c’est différent.

Bien sûr, les boutiques sont fermées, et les cafés aussi. Mais cette effervescence vient d’ailleurs. Les passagers se suivent pour passer la douane, les enfants pleurent, certains rient, d’autres vocifèrent, et tout ce petit monde crée un vif brouhaha.

Fini l’Australie aseptisée, me revoilà sur le sol européen.

A la sortie, taxis et Uber alpaguent les voyageurs, je souris. Ce sera RER pour ma part.

Paris, enfin

Après un petit tour de RER et de métro, j’arrive enfin à Paris. Les transports m’ont parus bien vides. Est-ce donc ça le Paris sous covid ?

Après les banlieues sinistres, et les zones industrielles sans charme, me voilà dans le coeur de la capitale.

Ma valise pèse 28 kilos, et mon sac à dos 12, alors chaque escalier est une épreuve. Je souffle, je prends mon courage, et oh une main délicate vient se poser sur la sangle extérieure.

Trois escaliers et trois sauveurs, nous n’étions pas trop de deux pour supporter le poids de 15 mois à l’autre bout du monde. Qui disait que les parisiens n’étaient pas serviables ?

Enfin, je sors du métro, le temps est mitigé, mais un brin de ciel bleu me fait l’honneur de sa présence. Je marche les yeux en l’air. Les bâtiments hausmanniens se dessinnent sur les avenues. C’est beau.

Je n’y passerais que trois jours et deux nuits. L’appartement de Carole qui m’accueille est grand et lumineux, un vrai appartement hausmannien. Le charme de l’ancien, dans une déco épurée et moderne, je m’y sens bien .

Balade le long de la Seine

Je profite des rayons du soleil pour me balader le long de la Seine. Le fleuve serpente au milieu de Paris, il en est presque un monument.

J’ai toujours aimé flâner sur les Berges de Seine, les promeneurs et les sportifs s’y croisent sans se regarder. A l’abri de la circulation, les pensées s’envolent et le coeur devient plus léger.

Cette balade, c’est un peu la balade des monuments : Tour Eiffel, Invalides, Petit et Grand Palais, Louvre, Musée d’Orsay, Notre Dame… Ils se suivent au rythme de mes pas, et mes pupilles se font un plaisir de les retrouver.

Paris, de retour

Mais Paris, ce n’est pas seulement ses monuments et ses belles avenues.

Mon deuxième jour, les terrasses réouvrent, la vie reprend ses droits. C’est l’effervescence. Dès les premières heures de la matinée, les parisiens se ruent pour boire un café en terrasse.

Paris redevient Paris, et moi, je reviens !

Si la première terrasse avec mes amis est un échec, un bière en deux heures, autant dire que le service était plutôt lent ! Je profite de mes retours successifs, pour bien en profiter.

Après l’Australie, les prix de Paris ne me semblent pas si excessifs.

Retrouver mes amis autour d’un verre dans un bar, ça m’avait manqué. Ma vie d’avant éclabousse ma mémoire, et j’aurais presque envie d’y revenir.

Jaurès

Celle qui m’accueille les fois suivantes, c’est Clem. Alors que Carole vit dans un quartier cosu et familial de Paris. Clem vit dans le quartier qui monte, plus populaire, mais plus vivant.

Jaurès. Ici, tout le monde s’y croise. Les petites parisiennes branchées comme Clem, les étudiants, les bobos, les prolos mais aussi les drogués…

Pourtant, il réprésente bien Paris, ce quartier, et ce que j’aime ici aussi.

C’est un peu moins beau, et il faut avancer un peu plus loin vers le Canal Saint Martin pour retrouver l’architecture plus classique et chic.

Mais il se dégage une vie incroyable ici. Bars, cinémas, les gens sont partout, petite bouteille et pique nique près du Canal. On y débat, on on y rit, on y joue à la pétanque ou au Mölky, bref on y vit !

Paris, la métaphore de la vie.

Paris pour moi, c’est un peu comme la vie.

Le soleil n’y brille pas toujours, mais quand ça arrive, on en oublie tous les jours de pluies.

On y croise des gens beaux, des gens hideux, des sourires, des visages tristes et fermés. Souvent, on vit étriqués, petits appartements, métro bondé, bureaux adossés les uns aux autres.

Paris, c’est beau, mais Paris, c’est laid aussi. On expose fièrement nos monuments, et nos belles avenues au monde entier, et on essaie de camoufler les quartiers moins reluisants de la capitale. Comme on le ferait avec nos défauts inavoués, nos blessures et nos vices cachés.

Pourtant, l’amoureux de Paris, le vrai, apprendra à aimer les ruelles moins lumineuses, les passages aux odeurs âcres, les places moins propres mais plus populaires.

A Paris, les riches croisent les pauvres, les jeunes croisent les vieux, les femmes croisent les hommes, les blancs croisent les moins pâles. Il y a parfois des tensions, des engueulades, des noms d’oiseaux qui déchirent le ciel parisien. Mais finalement la cohabitation est là, invisible, paisible. Car si tous n’aiment pas le même Paris, ils en aiment tous une partie.

Paris, c’est les odeurs enivrantes des boulangeries et de rôtisseries, mais aussi la désagréable odeur d’urine des couloirs du métro. Entre parfum grand luxe et odeur d’excréments, la capitale oscille entre fascination et dégoût.

Ce qui est sûr, c’est qu’elle ne laisse pas indifférent.

Paris, je reviendrais

En quelques jours, Paris m’a convaincue. Oui, je reviendrais. Oui, si je dois m’installer, c’est ici que je le ferais.

J’y ai une myriade d’amis, du lycée à mon précédent boulot, en passant par mon groupe d’impro. J’aime leurs différences, leurs identités, et leurs amitiés.

Chacun à sa manière m’apporte un petit quelque chose qui rend ma vie plus douce et sucrée.

Pour être honnête, ce que je fais à Paris, je pourrais le faire ailleurs. Sortir, boire des verres, faire de l’impro, faire du sport ou marcher, c’est possible à Lyon, Bordeaux ou Nantes. Sauf que Paris a cette âme intrépide, stressante, infatigable et insatiable qui colle avec ma personnalité d’aujourd’hui.

Nos âmes sont liées, alors Paris je reviendrai !

2 réponses sur « Paris, la belle »

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