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Contes de Noël

La catastrophe de Noël

Non, cette fois, je m’adresse à toi pour te faire une petit retour sur les cadeaux de mes proches. Oui, je sais, ça t’étonne sûrement, mais plus les années passent, plus l’égoïsme fait place à la sagesse

Noël, Photo by Aditya Vyas on Unsplash

Cher Père Noël, 

Malgré ton absence de réponse des années précédentes, je me permets une nouvelle fois de t’écrire après les festivités. 

Je ne te parlerais pas de mes cadeaux, qui au delà d’être esthétiquement discutables, sont loin du prince charmant que je te commande chaque année. En effet, j’ai bien compris que tu avais un grand sens de l’humour. Et même s’il est très à la mode, j’aurais préféré ne pas rire jaune. 

Non, cette fois, je m’adresse à toi pour te faire une petit retour sur les cadeaux de mes proches. Oui, je sais, ça t’étonne sûrement, mais plus les années passent, plus l’égoïsme fait place à la sagesse (d’ailleurs si tu pouvais t’en rappeler pour l’année prochaine…). 

J’ai conscience que tu as beaucoup de cadeaux à faire chaque année, et que ce n’est pas toujours facile de contenter chacun de nous. D’ailleurs cette année, je crois bien que tu t’es surpassé. 

C’était très aimable à toi d’offrir des caramels à Mamie Ginette. En revanche, je ne suis pas sûre que c’était la plus brillante des idées…. 

En effet, elle n’a pas eu le temps de finir le premier que son dentier était déjà collé. Les dents soudées de chaque côté, il lui était impossible de parler. 

Pour la libérer, l’oncle Jacques a dû tirer sur sa mâchoire, comme un forcené, afin de la débloquer. 

Si cet incident était resté isolé, crois bien que je ne t’aurais pas dérangé. 

Malheureusement, en débloquant le dentier, tonton Jacques a été déséquilibré. Il a alors tenté de se rattraper, mais a fini par s’écraser sur la bûche, que ma belle sœur Stéphanie avait préparée toute la matinée. 

Outre la déception de tous les convives de ne pas déguster ce dernier met sucré, la chute de Jacques a déclenché la fureur de Stéphanie. 

Il faut dire que sa patience et sa bonne humeur avait été déjà très entamés quand elle a ouvert ton cadeau… 

Père Noël, je te sais très blagueur, mais là tu as un peu poussé. Lui faire parvenir une crème anti-rides alors qu’elle vient de se faire lifter… tu aurais pu te douter qu’elle ne saisirait pas ton humour décalé. 

Tout aurait pu s’arrêter à ce moment de la soirée. Tout le monde aurait pu s’asseoir, prendre un chocolat et reprendre les discussions où elles en étaient. 

C’était sans compter sur ton habileté cette année pour nous égayer cette soirée… 

Stéphanie est partie de la salle à manger, en hurlant des obscénités. 

C’est ce moment qu’a choisi Marc et son beau gilet jaune pour critiquer l’hystérique sur le départ. C’est vrai qu’il était déjà un peu chaud le petit Marco, depuis l’ouverture du cadeau. 

Tout impatient, il a déballé son paquet, déchirant en mille morceaux le papier. Il a vite déchanté quand il y a découvert, un beau foulard rouge bien plié … 

Mais où avais-tu l’esprit, ne suis-tu pas un peu l’actualité ?! 

Face aux agressions verbales de Marc, Benjamin, lui d’habitude si calme (la brosse à dents électriques n’a pas dû aider), s’est senti obligé de défendre sa femme. 

Après quelques mots, gros mots et insultes franches, ils en sont venus aux mains. Ah ce n’était pas beau à voir… et c’est là que le troisième drame est arrivé. Dans la tumulte, ils ont renversé le verre d’eau de l’oncle Gege. 

Sans d’autres choix pour s’hydrater, Gege a attrapé la bouteille de rhum ambré, que tu lui avais gentiment apporté ! 

Un bon rhum, bien daté, pas n’importe quelle cuvée … alors là tu ne t’ai pas moqué. Quelle bonne idée, père Noël… sauf que ça fait 10 ans que Gege a arrêté de picoler. 

Ça, tu l’avais oublié … 

Après trois verres, Gege a fini par s’écrouler. On n’était pas trop de quatre pour le coucher dans le canapé ! 

Tu te doutes bien qu’après tous ces incidents, nous n’avions d’autres choix que de tous nous séparer et de chacun rejoindre Morphée. Ainsi, les festivités se sont terminées. 

Pour cette belle soirée, cher père Noël, je voulais te remercier. Cela faisait des années que je n’avais pas autant ri en famille. 

Je te souhaite donc un doux repos, et j’espère que l’an prochain, tu feras preuve d’autant de clairvoyance dans le choix de tes cadeaux. 

Bien cordialement. 

Mylene, empreinte de plus en plus de sagesse chaque année …

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