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Les Aventures Croustillantes +18 ans

Frustration extrême

Quand la frustration touche même la pêche, Photo by Deon Black on Unsplash

Après notre nuit interdite, j’étais restée sur ma faim. L’alcool n’aidant pas, le moment n’avait pas été pas à la hauteur de mes fantasmes. Pourtant, j’étais encore persuadée que cette alchimie du début n’était pas vaine, et qu’il nous restait des moments coquins à vivre ensemble.

Bon, le jeune homme est cependant encore et toujours en couple, et mon karma risque de nouveau d’en souffrir. Mais on n’a rien sans rien après tout.

Feu orange

En plein mois d’août, alors que la déprime nous gagne face au mauvais temps, nous nous retrouvons à trois à prendre un verre en terrasse. Lui, une très bonne pote et moi.

Les confidences vont bon train, et il finit par aborder sa relation de couple. On le sent perdu, confus et pas tellement heureux.

Autant vous dire que moi je prends ça pour une énorme perche tendue… Si tu n’es pas heureux, mon bichon, je ne risque pas de te faire de mal… Et même plutôt du bien.

Pour certaines le feu serait resté rouge, pour moi, il passe au grand vert. La chasseuse prépare sa rentrée tranquillement avec une belle idée derrière la tête…

L’occasion parfaite

Le premier verre de la rentrée est à la hauteur de l’attente estivale. Tout le monde est en grande forme.

Si en début de soirée, chacun annonçait sa bonne résolution de rentrer tôt, à plus de minuit les corps ondulent encore frénétiquement sur le dance floor.

D’abord en retrait, presque taciturne, il finit par se laisser envahir par l’euphorie générale.

Les verres et les shooters se multiplient, le yeux deviennent vitreux et nos mouvements se font de moins en moins gracieux, mais de plus en plus joyeux.

La soirée passe à une vitesse folle, l’ivresse, la joie de les retrouver et l’envie de danser encore et encore me font presque oublier ma mission sensuelle du jour.

Depuis quelques semaines, j’ai perdu mon mojo, et je sens que ce soir, mon sex appeal n’a pas tellement d’effet sur lui.

La soirée commence à se vider, nous ne sommes plus que trois. Lui, un pote et moi. Il n’est pas dans un très bel état, il a trop bu, tangue beaucoup.

Notre pote s’inquiète, je le rassure, lui intime de rentrer. Je m’occupe de LUI.

Persuasive

C’est mal ce que je fais. J’aurais dû laisser mon pote le raccompagner… et il m’a remerciée en plus, comme si mon geste était dénué de tout intérêt…

À cet instant, mon intinct de chasseuse prend le dessus sur ma raison, le dessus sur ma conscience et je le prends par la main pour quitter le bar qui ferme.

Les mains encombrées par nos cocktails à peine entamés, nous nous asseyons sur une marche devant un magasin. Il sirote tant bien que mal le contenu de son verre en plastique.

Il sent la vodka, a du mal à rester droit et parle un peu dans sa barbe. Pourquoi j’ai encore du désir pour lui à ce moment là ? Aucune idée. Le fantasme, l’inachevé, l’inaccessible sans doute.

On commence à vaguement discuter. Puisque discuter à quatre grammes… autant vous dire que ce n’est pas la conversation du siècle. D’ailleurs, j’ai peu de souvenirs de ce qu’on s’est dit.

Ma main commence doucement à caresser son dos. Il me regarde, un air de défi et de peur, un peu aussi… Mais je continue, il se laisse faire, je me rapproche, il se tourne vers moi, et on finit par s’embrasser.

Argh, ce baiser est torride, il mort, il dévore, il me prend la nuque, presque même les cheveux. Ce baiser réveille en un instant mon désir, j’ai envie de lui, là maintenant tout de suite. Je veux que ce soir, tu sois une nouvelle fois mien.

Faux espoir et frustration

« Il faut que je rentre chez moi, finit-il par glisser. »

Euh, non tu es sûr ? Je pense que c’est plutôt chez moi qu’il faut que tu rentres petit chat… Evidemment, je ne lui dis pas. Je me détache de lui, les lèvres encore chaudes et presques douloureuses de ses petits coup de dents repétés.

Ses doigts maladroits tapotent sur son téléphone, il cherche un Uber. L’appli mouline, une voiture apparaît puis disparaît… C’est ça d’habiter dans un quartier un peu excentré…

On se réembrasse un peu. Mais il sait. Il sait que s’il ne monte pas dans un Uber rapidement, il va finir par craquer. Moi aussi, je le sais d’ailleurs.

Son Uber n’arrive pas. j’y vois un signe. J’en commande un aussi de mon coté. Il arrive rapidement. Le grand saoul me regarde, le Uber s’arrête face à nous.

« Aller viens, au pire t’en prendras un de chez moi, au moins tu ne resteras pas dehors. ».

Il hésite, s’avance vers la portière. Mes hormones crient déjà victoire.

Mais au dernier moment, alors que je suis presque installée, il fait machine arrière.

« Je ne peux pas faire ça. » Frustration quand tu nous tiens…

Petite balade… Romantique Coquine

Mon Uber s’éloigne. Je ne l’ai pas pris. La raison ne fait pas partie de mon vocabulaire à ce moment là. Je le veux, et je suis prête à sacrifier bien plus qu’un Uber pour ça.

On se regarde. Il sait ce que veux, je pense que mes pupilles sont sans équivoque. Pourtant, il soutient mon regard.

Je lui propose de s’éloigner du carrefour, de remonter la rue. Peut être qu’il aura plus de chance de trouver un VTC un peu plus loin.

Evidemment, je n’en crois pas un mot, j’essaie de gagner du temps. J’essaie de doucement, pas à pas, mètre par mètre, le ramener un peu plus près de ma tanière.

Très vite, sa volonté diminue, il me regarde à la dérobée, nos corps s’entrechoquent, nos mains se frôlent, se cherchent… Et elles finissent par agripper un bout de l’autre.

Ses mains viennent se poser sur mes hanches, il me tire vers lui. Nos lèvres se trouvent, et nos baisers reprennent. Le romantisme est mis au placard, on se bouscule, on se griffe, on se mord, nos désirs se battent pour avoir le dernier mot.

Je le pousse dans un renfoncement de porte, il me plaque contre le mur. Attention bel éphèbe, je vais finir par t’avaler tout cru.

Sa langue part à l’assaut de mon décolleté, ses canines mordillent frénétiquement mon cou, et je sens son désir enfler à travers son jean.

Les paliers de portes s’enchaînent, l’intensité augmente. Le chemin lui n’avance pas beaucoup.

Hall d’immeuble

Nous atteignons enfin la rue perpendiculaire. Argh, nous avons parcouru à peine deux cents mètres, et mon appartement me semble au bout du monde.

J’avais envie d’une nuit torride, mais d’une nuit torride chez moi. Oui, j’avais envie de me réveiller plusieurs fois dans la nuit, de profiter de lui, d’essayer plein de choses, de me délecter de sa peau, de le griffer, le câliner, le lécher, le bousculer, le dorloter, le chevaucher…

Bref j’avais envie d’avoir le temps. La rue c’est terriblement excitant, mais loin d’être idéal.

J’avance à ses cotés, tiraillée. À chaque porte cochère, je me laisse aller à ses baisers, prête à me dénuder, mais je finis toujours par nous tirer de nos préliminaires pour essayer d’avancer plus loin, plus proche de mon lit douillet.

Soudain, une femme passe devant nous sans nous voir, elle entre d’un pas pressé dans l’immeuble d’à coté. Mue par un instinct presque animal, je profite de la pénombre et je cale mon pied dans l’embrasure de la porte.

Nous attendons que la jeune femme passe la deuxième porte et que la lumière du hall d’immeuble s’éteigne, et nous nous glissons à l’intérieur.

Coquinous

La porte du hall d’immeuble est entièrement vitrée, et à chacun de nos mouvements la pièce s’allume d’une teinte blanchâtre. Une chose est sûre, tous les éventuels passants verraient nos ébats s’ils passaient.

Mais la rue est vide, et ce hall d’immeuble n’est pas si mal. La pièce est rectangulaire, un mur est occupé par plusieurs rangées de boîtes aux lettres, l’autre par un miroir. Et au milieu, comme s’il nous attendait, un banc en pierre ou en marbre (enfin en dur quoi !) est prêt à accueillir nos corps coquins.

Il a à peine le temps de détailler la pièce que je me jette déjà sur lui. Tant pis pour les draps, pour le réveil lovée contre son torse, on n’est vraiment pas là dedans de toute façon.

Je continue à l’embrasser, de plus en plus voracement, puis mes lèvres commencent à glisser, mes doigts à se faufiler sous jean. D’une main habile, je détache sa ceinture, et la fermeture de son pantalon ne tient pas bien longtemps.

Il est là sorti, dressé devant moi, prêt à être dégusté. Alors évidemment, je le goûte, je joue avec son plaisir. Et plus, je le sens réceptif, plus la chaleur dans mon bassin irradie.

J’y mets de l’entrain et beaucoup d’enthousiasme, mais bientôt je ne tiens plus. Il faut qu’il vienne en moi, parce qu’à cet instant je ne suis pas loin d’exploser de désir.

Il sent l’ardeur dans mes yeux. Son regard fait le tour de la pièce et s’arrête sur la rue. Il vient de se rendre compte que notre discrétion est toute relative.

« On peut trouver mieux, je suis sûr ». Il essaie d’entrer par la deuxième porte pour qu’on s’engouffre dans le couloir, loin des regards impromptus. Mais la porte ne cède pas.

Essai invalidé, frustration confirmée

« Viens, on sort, on va trouver autre chose. » Il se rhabille déjà. Arghhhh ma frustration atteint son paroxysme, enfin ce que je crois à ce moment là…

J’étais déjà presque allongée sur le banc au milieu du hall, la jupe relevée, offerte, sensuelle, gourmande. Et lui, est là paniqué, entre le feu et la glace, à hésiter sur la marche à suivre.

Mymy 0 – Trouillard 1. Nous sortons de l’immeuble. Adieu banc de coquinerie, bonjour rue étroite à demi éclairée.

Quelques mètres plus loin, nous jetons notre dévolu sur un renfoncement de porte. Les baisers reprennent de plus belle. Je ne compte pas en rester là, je veux ma part du gateau.

On se frotte, il me touche, ses doigts glissent en moi, et j’aimerais tellement qu’une autre partie de lui les remplace. Je n’ai pas de capote, j’hésite, mon désir est tel que je suis carrément prête à faire une bêtise.

Et d’un coup, alors que la bêtise est à quelques milimètres d’être faite, une voiture arrive à notre niveau. Ni une ni deux, j’abats ma jupe sur mes fesses. Heureusement que je suis dans son ombre.

« Oh merde, c’est mon uber. ». Il m’embrasse une dernière fois, et s’engouffre dans l’habitacle.

Wow… Frustration ultime de chez ultime.

Salaud ? Lâche ? Fidèle ?

Il l’a commandé quand son uber d’ailleurs ? Quand j’étais trop concentrée sur son appendice grandissant ?

Je n’en reviens pas.

Je remets en place mon string et je pars le coeur frustré, vexée. Il m’a laissée là comme ça. Salaud.

Sur le chemin, on s’écrit, il reste évasif. Mais je sens que le poids de la fidélité l’a empêché d’aller au bout. Comme quoi, il a un semblant de morale…

Quelques semaines plus tard, nous nous retrouvons à une autre soirée. On a chacun nos chambres sur place, et mille possibilités de s’isoler tous les deux.

Pourtant, toute la soirée, on s’ignore. Ce n’est que sur les coups de 5 heures du matin, quand il n’y a plus que deux autres soiffards et nous que le rapprochement semble reprendre.

Je dis « semble » parce que quand les deux fêtards nous faussent compagnie, qu’il ne reste enfin plus que nous… Et bien, rien ne se passe.

Je viens de refermer la porte sur nos deux animaux nocturnes. Il est là dans mon dos, j’entends sa respiration. Mes hormones commencent à se mettre en émoi.

Je me retourne vers lui, je le regarde droit dans les yeux.

« On fait quoi ? » « Bah moi je vais me coucher ! Bonne nuit ! ».

Coup de massue ! « T’es sérieux ? » « Oui, oui, tu ne m’auras pas cette fois. » Et le jeune homme s’enfuit.

Je reste là pantoise et bien décidée à ne plus jamais le chasser. Le désir s’arrête quand l’égo s’écrase trop.

Adieu mon petit alchimiste.