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Les mystères de Riverside Gardens

Chapitre 7 : Les soupçons grandissent…

L’enquête se poursuit et les soupçons de chacune de nos héroïnes se resserrent… Qui a tué Andrews ? Se rapprocheraient-elles de la vérité ?

Soupçon, Photo by Hal Ozart on Unsplash

Susan

Susan regardait le plafond. Son souffle reprenait tout juste son rythme normal. Elle se demandait encore, comment elle en était arrivé là. Des images défilèrent dans son esprit, elle revit le moment où John avait passé la main derrière son cou et l’avait attiré contre lui. Elle ferma les yeux, et les rouvrit subitement, non elle ne rêvait pas. Les ronflements de John lui rappelèrent qu’elle n’avait plus vingt ans et que son amant non plus. 

Elle était fébrile. Que venait-elle de faire ? Et Rick dans tout ça ? Elle passa sa main sur sa peau usée, elle n’avait pas ressenti un tel plaisir depuis si longtemps. Avant le cancer, avant cette résidence, oui, elle se sentait femme de nouveau, et ça ne lui était pas arrivé depuis plus d’une dizaine d’années. 

Le regard de John l’avait enflammée, elle n’avait pas lutté. Les yeux du cowboy criaient leur désir. À travers les pupilles du vieil homme, elle s’était sentie belle et désirable de nouveau. Alors pourquoi fuir, pourquoi ne pas profiter de l’instant ? Elle n’en aurait plus beaucoup des instants comme ceux là. 

Seulement voilà, nue dans le lit de cet homme qu’elle connaissait à peine, elle se sentait ridicule. Elle n’était pas Paula, elle ne se sentait pas dans son élément. John se retourna et posa son bras autour du corps frêle de Susan. Il grommela et se rendormit. 

Et voilà, maintenant elle était coincée sous ce corps chaud et fripé. Elle ne savait comment se sortir de cette situation. En jetant un coup d’oeil à la pendule, elle se rendit compte qu’il était presque 15h. Il fallait qu’elle se dépêche, ses petits enfants allaient arriver dans moins d’une demi heure. 

Doucement, elle souleva le bras de John. Il se réveilla et lui lança un regard plein de tendresse. Elle en fut déstabilisée. Il fallait qu’elle parte, qu’elle fuit avant que son corps n’en redemande. « Il faut que je parte. Mes petits enfants. » dit-elle en un souffle. 

Quand elle se releva, elle eut honte de ce corps qui avaient traversé trop d’années, trop de grossesses, trop d’étés, trop d’épreuves. Sous le regard presque amoureux de John, elle chercha en vain ses vêtements. Il ricana légèrement et lui indiqua la chaise sur laquelle il avait plié chacun des vêtements de la gracieuse Susan. Elle tenta de cacher les restes de son intimité en traversant la pièce. 

Sans regarder en arrière, elle mit un à un chacun des vêtements. Elle sentit le regard de John la détailler tout au long du processus. Une fois complètement rhabillée, elle se sentit de nouveau protégée par les étoffes, elle se sentit de nouveau elle même. 

Sans se retourner, elle souhaita un bon après-midi à John et s’enfuit. Les minutes de marche jusque chez elle lui parurent interminables, il fallait absolument qu’elle arrive à temps pour prendre une douche avant que ses petits enfants n’arrivent. Elle avait la désagréable sensation d’être sale, poisseuse. Pourtant, quand elle respirait les effluves que John avait laissé sur sa peau, le désir remontait instantanément. 

Arrivée devant le perron, elle n’eut pas le temps d’apercevoir la voiture de sa fille, que ses deux petits fils lui sautaient déjà au cou. 

Bruce

Bruce observait les mouvements brusques des paupières de Franck. Le jardinier était secoué de tics. Çà faisait déjà plus d’une demi heure que Franck confus essayait en vain d’expliquer à Bruce son problème. Sa voix ne s’interrompait que pour se racler la gorge. Les mots semblaient sortir de ses lèvres sans être passées par ses neurones. Incompréhensible, c’était tout simplement incompréhensible. 

Bruce aimait bien Franck, c’était un bon gars. Il essayait de bien faire. Bon ça ne tournait pas toujours rond là haut, ou ça tournait trop, il ne savait pas. Mais il s’était attaché à ce petit bonhomme, à ses discours décousus, à son envie de bien faire qui luttait constamment contre son naturel fainéant. Un original, voilà, c’était un original. 

Quand Bill les avait quitté, il avait pris le petit Franck sous son aile. Comme un père de substitution, il était là quand Franck en avait besoin. Il n’hésitait pas parfois à le rappeler à l’ordre, à lui remettre la tête sur les épaules. D’ailleurs, Franck lui rendait bien et l’aidait régulièrement à bricoler dans son van pendant les pauses. 

Mais cette fois-ci, c’était sérieux, il n’avait jamais vu Franck dans un tel état. Il ne comprit ce qui se passait que quand Franck sortit de sa poche un sachet vide. Bruce reconnut instantanément le sachet transparent. Le liseré rose du bord ne lui laissait aucun doute, il en avait des centaines dans le placard du van. 

Qu’est-ce qu’il avait été bête, Franck avait trouvé le sachet bien sûr. Ça faisait des semaines qu’il semblait plus énergique que jamais, pourquoi Bruce n’avait-il pas fait le rapprochement ? Bon il était rassuré. Si Franck semblait en manque de pilules, il n’avait eu ni crise cardiaque, ni aucun malaise. Peut être qu’Andrews n’était pas mort par sa faute ? Qui sait ? 

Il posa sa main sur l’épaule de Franck, et lui releva la tête. En le regardant dans les yeux, il lui dit que tout irait bien. Ces quelques mots suffirent à Franck pour se calmer et reprendre un rythme de respiration presque normal. Bruce fit asseoir Franck sur la banquette du van et ouvrit un des placards de la cuisine. 

Quand Bruce tendit le sachet rempli de pilules roses à Franck, celui ci s’étouffa presque de joie. Il n’en croyait pas ses yeux, il y en avait pour au moins deux semaines de pilules, c’était le paradis. Franck regarda Bruce interloqué, mais Bruce ne lâchait toujours pas le sachet. 

Si Franck voulait profiter des douces pilules roses, il allait falloir qu’il fasse quelques petites choses pour Bruce. Le jardinier lâcha un instant le sachet et regarda le vieil homme avec un air suspicieux. Il avait déjà fait de la prison et il ne comptait pas y retourner. Bruce rassura le petit homme, rien de ce qu’il lui demanderait ne le mènerait derrière les barreaux. 

Calmement Bruce expliqua à Franck ce qu’il attendait de lui, et les personnes concernées. Il s’assura que le jardinier ne se trompe ni de mission ni de client. Finalement dans un geste cérémonieux, il tendit le sachet de pilules roses et le remit dans les mains de Franck. Il allait avoir besoin d’énergie pour assurer. 

Rita

Rita faisait les cents pas dans sa cuisine. Elle ne pouvait s’empêcher de penser au comportement étrange de Bruce ces dernières semaines. Au départ, elle avait vraiment mis çà sur le compte du chagrin. Bruce et Andrews étaient proches, et la mort de son ami l’avait sûrement déstabilisé. Pourtant les semaines passaient et Bruce ne semblait pas reprendre un comportement normal. 

Chaque jour, il quittait la maison aux aurores pour travailler sur son van. Son van était déjà presque fini d’être aménagé et elle ne voyait pas pourquoi, il y passait tant de temps. Il avait une maîtresse, elle en était certaine ! 

Ce ne serait pas la première fois ! Bruce était un mari exemplaire sur bien des points, sauf sur la fidélité. Il ignorait qu’elle savait, qu’elle connaissait chacune des maîtresses qu’il avait eu au cours de leurs années de mariage. Oh bien sûr, elle avait éprouvé de la jalousie parfois, elle s’était parfois remise en question, avait perdu du poids, tenté de le reconquérir. Mais chaque fois, elle savait qu’il lui reviendrait. C’était son Bruce, elle était sa Rita, et malgré toutes les incartades, ils ne pouvaient vivre l’un sans l’autre. 

Seule l’histoire avec Paula l’avait menacée. Elle  savait qu’elle même n’y était pas étrangère, que c’était elle, Rita, qui avait tout déclenché. Depuis Paula, depuis que toute cette histoire était derrière eux, elle n’avait eu de soupçons pour personne, mais ces derniers jours, son instinct lui dictait que quelque chose clochait. Tant pis, elle allait mettre un peu entre parenthèse l’enquête sur Andrews et découvrir ce qui retenait son mari. 

Elle attrapa sa veste sur le porte manteau, se dirigea vers la porte, et s’apprêta à sortir. D’un coup, elle fit demi tour, ses pas la menèrent à la cuisine, elle ouvrit le couvercle de la jarre à biscuits et en attrapa une poignée. Il lui faudrait des forces pour espionner Bruce. Elle referma le bocal et quitta enfin la maison. 

Avec ses baskets aux pieds, elle sentait qu’elle marchait plus vite, qu’elle gardait une cadence raisonnable. Pourtant, elle sentit qu’elle s’essoufflait déjà après avoir parcouru un quart seulement de son périple. Aller Rita, tu peux le faire. Qu’est-ce qu’il était loin ce terrain vague ! Elle avait besoin d’une pause, elle aperçut un banc à quelques mètres. Ses pieds lui faisaient affreusement mal, pourquoi n’avait-elle pas pris sa voiture ? 

Il fallait être discrète, voilà pourquoi. Elle arriva enfin au banc, elle allait s’y asseoir quand elle aperçut le buggy de Sue. Oh non, elle ne lui ferait pas ce plaisir. Sue la jugeait déjà suffisamment, il ne fallait pas qu’elle la croit fatiguée ou essoufflée. Rita fit donc mine de refaire son lacet sur le banc. Elle salua d’un air distrait son ennemie de toujours et se remit en route. 

Quand enfin elle arriva près du terrain vague, elle se cacha derrière la clôture. Elle reprit son souffle sous un grand Gumtree. Un frisson la parcourut, qu’allait-elle découvrir sur Bruce. Son for intérieur luttait contre l’envie d’en découdre avec la vérité et son envie de retourner à sa vie paisible. 

Maintenant qu’elle était là, elle ne pouvait plus reculer. Elle longea le mur de taule, et s’engouffra par le petit portail. Avec ses kilos en trop, il lui était difficile de se faufiler entre les poubelles, en toute discrétion. Elle en rattrapa une de justesse avant qu’elle ne s’écrase sur le sol. Ouf, elle avait eu chaud. 

Le van était enfin en vue, elle y reconnut la grande silhouette imposante de Bruce. Oh mais, il y avait quelqu’un d’autre avec lui. Une femme ? Les cheveux mi-longs auraient pu la mettre sur une fausse piste. Mais quand il se retourna vers la vitre, elle reconnut Franck immédiatement. 

Que faisait Franck dans le van de Bruce ? Elle les savait amis, mais elle sentait que c’était autre chose qui les liait désormais. Alors qu’elle allait quitter sa cachette, elle vit Bruce tendre un immense sachet de bonbons roses à Franck. Des bonbons, ou autre chose ? Il fallait qu’elle le découvre. 

Sue

Les quelques mots du SMS qu’elle avait reçu tournaient encore et encore dans son esprit. « Tu croyais que ton secret serait enterré avec Andrews ? » . Qui avait pu être mis au courant ? Andrews aurait-il divulgué l’information . Les mains de Sue recommencèrent à trembler de plus belle. 

Le cauchemar continuait, elle ne maîtrisait plus rien de nouveau. Et elle détestait ça. Avoir le contrôle sur tout et sur tout le monde, voilà ce qui la rassurait. Mais elle sentait que la situation lui échappait déjà. Il fallait qu’elle remette ses idées en ordre. Oui il fallait qu’elle puise dans ses ressources et qu’elle règle cette situation ! 

Elle réfléchit un instant. Qui avait pu lui envoyer un tel message ? Le ton acerbe des quelques mots lui rappelait la verve de la nymphe Paula. Pourtant elle doutait que Paula ne sache quoique ce soit sur les secrets qu’Andrews détenaient. Ils avaient couché ensembles bien sûr, mais ça s’arrêtait là. Hum, mais Susan en revanche, avait été très proche d’Andrews ces quelques années et il ne serait pas impossible… 

Elle savait que les deux femmes s’étaient associées à l’horrible Rita pour enquêter. Elle en avait eu vent au détour d’une conversation. Tout se savait ici à Riverside Gardens, et si elles comptaient rester discrètes, c’était perdu d’avance ! 

Sue fronça les sourcils et fit demi tour avec le buggy, elle allait leur rendre une petite visite à ces mégères. Hors de question que le chantage reprenne, elle n’allait pas se faire tourmenter par trois vieilles dames qui jouaient aux détectives. 

Son pied appuya sur l’accélérateur. Elle allait commencer par Paula, sa rancoeur était instance et elle sentait que sa propre rage la protégeait des maléfices de cette femme sans scrupule. Le buggy allait à toute allure, elle croisa Rita sur son passage et son visage prit un rictus malveillant, sans même qu’elle ne s’en rende compte. 

Arrivée devant la maison de Paula, elle fit un dérapage devant son allée, et sortit précipitamment de la voiturette. Ses talons claquèrent sur les pavés, elle s’arrêta devant la porte, contempla le jardin vierge de toute figurines, aux buissons fleuries en forme de… En forme de vulves !!! La nymphe n’avait pas osé ?? Toutes les plantes du devant de sa maison ressemblaient à un sexe féminin ! C’est bien ce qu’elle pensait, Paula n’avait pas toute sa tête. 

Elle n’eut pas le temps de toquer à la porte, que celle-ci s’ouvrit sur le plombier de la résidence, ébouriffé et l’air apeuré. Le sang de Sue ne fit qu’un tour, qu’est-ce que Paula avait fait au pauvre homme ? Le plombier de sa voix grave annonça à Paula qu’elle avait de la visite, et il disparut dans la rue. 

Paula se montra au bout de quelques minutes, enroulée dans un peignoir en satin noir, elle souriait, victorieuse. Son sourire disparut immédiatement quand elle vit Sue dans l’embrasure de sa porte. Que voulait la maudite sorcière ? Paula ouvrit la bouche pour prononcer des paroles qui restèrent muettes, Sue l’interrompit avant même qu’elle n’ait commencé.

« Je sais que le chantage vient de vous, je ne me laisserai pas faire ! Si secrets, il y a de votre côté, je ne doute pas que je les déterrerais et votre vie deviendra un enfer, n’en doutez pas ! Je vous ai à l’oeil ! » Sur ces paroles, Sue tourna le dos à Paula, satisfaite et se dirigea vers la voiturette. 

Elle s’apprêtait à démarrer quand la voix suave de Paula, lui susurra « Tu passeras le Bonjour à Pete de ma part… ». 

Franck

Franck quitta le van de Bruce à la fois soulagé et paniqué. Pour se remettre, il prit deux des comprimés du sachet et tenta de les avaler. Ah non, c’était trop gros, il allait s’étouffer. L’un des comprimés se délitait déjà sur sa langue et l’autre était coincé dans son gosier. Il tenta de tousser, impossible. 

Paniqué, il courut jusqu’à l’atelier. Il alluma le robinet et mit toute sa tête dessous, lapant autant d’eau qu’il le pouvait. Ahhh, les pilules arrivaient enfin à coulisser lentement dans son œsophage. Il toussa de nouveau, ouf, il était sauvé. L’air vainqueur, il se releva, la tête complètement trempé. Il lissa ses cheveux des deux côtés et cligna des yeux frénétiquement. Il s’aperçut alors qu’il n’était pas seul. Mélanie et Benjamin le regardaient circonspects. Décidément, Franck était vraiment un drôle de personnage. 

Il n’avait pas le temps de leur expliquer. Il fallait qu’il accomplisse sa première mission, Bruce ne devait pas être déçu de lui. Bon il fallait qu’il aille chez Steven… Et que… Mince il avait déjà oublié. Il sortit un mémo de sa poche, il relut les notes dispersées sur le petit bout de papier. 

Détruire le jardin de Steven, parce qu’il n’avait pas payé. Voilà c’était sa mission. Franck inventa une excuse de sprinkler en panne et dit à Mélanie et Benjamin de prolonger leur pause, il revenait. Il démarra le Ute en trombe. Il avait un doute sur le numéro de la maison de Steven, 52… Ou 25… Non 52 c’était sur, oui,oui 52. Il fit le tour du village et se gara devant le numéro 52. Personne à l’horizon, il était temps de se mettre au travail ! 

Franck attrapa sa tronçonneuse et se dirigea vers le joli jardinet. Il mit d’abord un coup de pied dans plusieurs des figurines de jardin. Le nain de jardin et un des canards éclatèrent en mille morceaux. Puis il alluma la tronçonneuse. L’appareil se mit à vrombir. Franck coupa au hasard, fleurs, branches, buissons, il commit un véritable massacre. 

Une fois, sa tâche terminée, il admira son travail. Il y voyait presque quelque chose d’artistique. Ah il y avait pris du plaisir. S’il pouvait refaire ça pour Bruce, il le referait. Puis un doute s’insinua en lui. Il allait avoir des problèmes, c’était certain. Oh non, il ne voulait pas retourner en prison. Par pitié, pourvu que personne ne se doute qu’il était l’auteur du crime. 

Il attrapa la tronçonneuse, la jeta dans le Ute et s’enfuit. Sur le sol, son casque anti bruit orange contrastait durement avec le tas de branches vertes gisant au sol. 

Paula

Paula disposa sur la table de jolis fruits coupés en dés, Rita leva la tête et fit la grimace. Chaque maison avait ses traditions, si elle avait su, elle aurait amené des cookies. Susan, quant à elle, fixait le coin de la table l’air absent. 

« Bon !  on commence ? » Demanda Paula impatiente. Elle piqua en même temps un cure dent dans un bout de pastèque et l’amena sensuellement à ses lèvres. Susan la fixait, comment cette femme pouvait tout rendre sexuel et voluptueux. Elle attrapa à son tour un cure dent et choisit un bout d’ananas pour le porter à sa bouche, malheureusement, le résultat  fut tout autre. 

Paula reprit un petit carré fruité, puis entama son résumé. Le petit jardinier, qui était vraiment très bien bâti, ne put-elle s’empêcher d’ajouter, n’avait pas fait la fine bouche pour jouer les espions contre quelques dizaines de dollars. Il s’occuperait d’espionner Martha et Sue. En revanche, elle baissa la tête l’air déçue, elle n’avait pas réussi à approcher James Court. Mais elle n’abandonnerait pas, elle persévérerait quoiqu’il advienne. S’il fallait faire le pied de grue devant chez lui, elle le ferait. 

Rita la regardait satisfaite, elle avait bien travaillé. Pourtant Paula se sentait bête, pourquoi n’arrivait-elle pas à approcher le beau voisin ? Avec les autres hommes c’était si facile, pourquoi celui-ci fuyait ? Qu’avait-il de si noir à cacher ? Elle n’abandonnerait pas, ah ça non, cette proie, elle l’aurait, qu’il le veuille ou non. Si elle devait le droguer pour cela, elle le ferait. 

Paula regarda Rita avec dégoût quand celle ci engouffra 4 morceaux de pastèques à la fois. Il fallait vraiment qu’elle apprenne à son amie à être plus gracieuse. Plus sensuelle peut être. Ce n’était pas étonnant que Bruce soit allé voir ailleurs plusieurs fois. Ah Bruce, il avait été un drôle d’amant, un peu collant, un peu bourru, mais pas si mal. Rita avait de la chance de l’avoir dans son lit, elle devrait davantage en profiter. 

Hum en parlant de lit, il fallait qu’elle refasse le sien, les draps étaient sûrement encore humides de l’ébat intense qu’elle avait eu avec le plombier. Oh bah d’ailleurs, elle se rappelait maintenant de la visite de Sue, ça lui était complètement sorti de l’esprit ! Il fallait qu’elle en parle à Rita et Susan. 

Elle tapa du poing sur la table, les deux mamies se retournèrent surprises. Qu’arrivait-il à cette pauvre Paula, perdait-elle la tête ? Elle leur raconta en détails la venue de la sorcière, et se fit un malin plaisir à décrire la stupéfaction de Sue en voyant le plombier et sa mine renfrognée quand Paula avait mentionné Pete. 

Rita fronça les sourcils, non Paula ? Tu n’as tout de même pas couché avec Pete aussi. Paula rit de bon coeur. Bien sûr que si, et d’ailleurs, ce n’était pas une réussite. Mais quelle victoire face à Sue, la nymphe jubilait. Depuis quelques temps, la conquête des hommes devenait trop facile, alors elle les choisissait mariés, généralement avec des femmes qu’elle ne portait pas dans son cœur. Double victoire. Bon la plupart du temps, le sexe n’était pas à la hauteur, mais cette haute satisfaction de détruire une petite partie de l’estime de ces femmes l’exaltait ! 

Bon Paula avait assez parlé, à Rita et Susan, maintenant de lui compter leurs avancées. Rita baissa la tête et marmonna. Paula ne comprit pas un traître mot de ce qu’elle venait de prononcer. Elle lui fit répéter. Mélanie allait aider. Voilà, mission accomplie, elle n’avait rien d’autre à ajouter. Pourtant Paula sentit que Rita ne disait pas toute la vérité. Elle ne la poussa pas plus loin, mais elle en parlerait à Susan. 

« Et toi Susan, ça a donné quoi avec John ? ». Susan piqua un fard instantanément, elle bégaya, se reprit à plusieurs fois. Elle finit par dire d’une voix fluette qu’elle ne pensait pas John coupable, et qu’elle n’avait pas appris grand chose. Paula contempla le visage gêné de Susan, elle plongea son regard dans le sien. Susan voulut échapper au regard inquisiteur de Paula, mais il était déjà trop tard. 

« Coquine ! Tu as couché avec John !? » Paula secoua la tête amusée. Ça s’était une bonne nouvelle, Susan se remettait en selle ! Susan ne sut mentir, elle hocha la tête. Puis d’un coup, les mots se précipitèrent hors de sa bouche, elle n’avait rien contrôlé, il l’avait embrassé et tout s’était enchaîné. Elle s’en voulait et en même temps… Paula lui sourit avec bienveillance, c’était très bien. Parfait, même, elle en avait besoin. Et puis, le sexe, c’était la vie ! Même à leur âge. Rita se racla la gorge et prétexta une envie pressante. 

Paula en profita pour attraper la main de Susan et lui susurrer, « C’est un bon coup, en plus John, pas vrai ?! ». 

Suite la semaine prochaine

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