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Les Aventures Croustillantes +18 ans

Je préfère qu’on reste amis…

Ces mots, on les a presque tous déjà entendus. Dans notre vie, dans la vie de nos potes et combien de fois encore dans les fictions…

Photo by Taylor Smith on Unsplash

Il ne les a pas prononcés ainsi, mais c’est bien ce que moi j’en ai compris.

Ce n’est pas la première fois que l’on me prononce ces mots, et ce ne sera sans doute pas la dernière. Pourtant, c’est la première fois qu’ils prennent vraiment tout leur sens. 

Une première


Généralement, c’est quand un mec ne veut pas s’engager, qu’il ne veut pas essayer, qu’il finit par prononcer cette phrase. Il espère sans doute qu’on se contentera de cette amitié factice le temps de nous apaiser. Mais donner l’amitié à qui veut l’amour, c’est donner du pain à celui qui a soif. 

Alors oui, généralement quand on me bassine avec cette phrase, je ravale ma salive, je brandis trop tard une fierté que j’avais sans doute délaissée depuis trop longtemps, et je décline cette amitié. Des amis, j’en ai merci bien. 

Là, c’est un brin différent. Parce que amis, on l’était avant, on l’était pendant et on le sera après. Alors oui, je comprends que tu préfères que l’on reste amis. 

D’ailleurs, ça m’allait très bien d’être ton amie, avant qu’il ne se passe quoique ce soit. Sauf que le sexe est venu s’en mêler… et vous connaissez mon petit faible pour cette activité sportive en duo (ou plus, pour les sportifs de haut niveau ^^)…

Pour garder une lichette d’anonymat, nous l’appellerons El Frustrator. Vous comprendrez bientôt ce beau surnom. 

Pas prévu

Le sexe est finalement sorti un peu de nulle part. Je ne l’avais jamais  considéré comme autre chose qu’un ami avant que ça ne dérape. 

Objectivement, il est mignon, il a du charme, mais je ne le voyais pas. Pour moi, c’était un mec cultivé, fou et rigolo avec qui je passais de supers weekends entre potes, avec qui j’aimais discuter et délirer. Rien de plus.

Pour être honnête, ce n’est pas du tout mon type. J’aime les hommes bucherons, larges d’épaules, grands, poilus (mais pas trop ^^), un peu de barbe ne fait pas de mal. J’aime me sentir gringalette, petite, crevette dans les bras d’un homme. 

Alors qu’El Frustrator est une brindille, musclé sans nul doute, mais plus sec qu’un pot d’amandes. Son gabarit fait presque la moitié du mien. Pas terrible pour mes complexes de petite grosse. 

J’aime les hommes plus beaux, mais moins intelligents. D’habitude, je fuis les intellectuels, leur préférant des beaufs, ou des personnes à l’intelligence plus pratique. Bref j’aime être la plus cultivée des deux. Qu’on m’admire pour mon intellect, et que je l’admire pour son corps… Fair enough. Avec El Frustrator, j’ai l’impression d’avoir la culture d’une deuxième année de maternelle…

Donc rien, Nada, incompatibilité de principe. 

La faille

Pas un signe d’ambiguëté, jusqu’à un fameux anniversaire. Trop d’alcool, des pelles qui se roulent sans vergogne, des câlins un peu plus qu’amicaux et le doute qui s’installe… Finalement est-ce que ce mec-là ne ferait pas naître en moi plus que de l’amitié ? Ne serais-je pas en train de ressentir un désir de plus en plus vif pour lui ? 

On s’écrit, on se cherche, on s’évite. Je me rends compte que je me suis un brin voilée la face. On revient à une amitié simple, avec cependant cette petite curiosité attisée. Les baisers étaient sympas, je serais curieuse de savoir ce que réserve le reste… Et vous me connaissez, la curiosité est l’un de mes plus grands défauts.

J’en suis là, me disant que rien ne se passera, et que finalement, ce n’est pas plus mal. On est amis, et un ami est plus précieux qu’une potentielle partie de jambes en l’air.

Jusqu’au jour où… Un emménagement, quelques blagues, une gentillesse à tout épreuve, et beaucoup trop de bières (surtout celles à 9°), et on se retrouve seuls dans mon nouvel appartement. Il est 3h du matin, tout le monde est parti, et il est encore là. 

Est-ce qu’il pense à ce que je pense ? Pourquoi n’est-il pas encore parti ?

L’atmosphère est chargée de tension sexuelle. Ça ne fait aucun doute. Si nos hormones étaient visibles à l’œil nu, elles danseraient tout autour de nous, nous attirant indéniablement l’un vers l’autre. Il rompt le silence qui s’est soudain installé.

« On fait quoi ? », demande-t-il confus, une lueur étrange dans le regard. Je m’approche plus près, et nos lèvres semblent se jeter les unes sur les autres. « On s’embrasse, pardi… » me lancent mes pensées, que je laisse muettes.

Oups


Les langues s’entrecroisent, les vêtements volent, et les corps commencent à s’unir. Mon intuition était bonne, Monsieur avait bien des talents cachés. Il est doux, attentif, il touche aux bons endroits.  

Mon lit n’aurait pas pu imaginer meilleure inauguration. Voilà, c’est officiel, je viens de coucher avec mon premier pote. C’est une première. Avec des inconnus, déjà fait, avec des amis d’amis, déjà fait, avec de futurs plans culs, déjà fait. Avec un ami, jamais. C’est déjà trop tard, pour savoir si c’était une mauvaise idée. 

La découverte de son corps nu est une nouveauté pour moi aussi. Il ne ressemble pas aux corps qui ont l’habitude de peupler mes nuits. Pourtant, son corps a une forme de beauté qui ne me laisse pas indifférente. Moi qui pensais être perdue, me sentir telle une citrouille couchant avec une carotte, je trouve mes marques. J’oublie mes reflexes pour en créer de nouveaux. C’est assez chouette. 

On se sépare au matin. Je ne sais plus trop où j’en suis. Qu’est-ce qu’on a fait ? Et une petite voix prend de l’ampleur en moi… je veux recommencer.

L’autoroute du désir

Le lendemain, c’est le nouvel An. On le fête ensemble. Les toutes premières minutes sont un brin gênantes, mais l’amitié reprend le dessus. On se mélange aux autres convives, mais au fur et à mesure que les verres se vident, je sens mon désir qui grossit. Je veux recoucher avec lui cette nuit, et d’autres encore.
Faisant fi de toute discrétion, je l’embrasse sur le dance floor. L’appel est lancé. J’obtiendrais gain de cause.

La nuit est douce, le matin l’est encore plus. Mon plaisir se réinvente sous ses doigts. Je me sens bien finalement dans ses bras moins robustes, je prends ma place. On rit, on blague, et on se quitte.

Vivement que l’on recommence. 

Ça tombe bien ce mois de janvier, je vois beaucoup mes potes d’impro, et donc je vois beaucoup El Frustrator. Chaque soirée de weekend est l’occasion de finir dans le lit de l’un ou de l’autre.

Les ébats se suivent, ils sont à chaque fois une façon pour moi d’explorer une autre phase de mon désir. Et l’addiction commence un peu. Dépendance sexuelle, affective ou simplement début de sentiments, je ne sais pas. Je sais simplement que toutes les excuses sont bonnes pour tenter de revenir chez lui.

Des déguisements à récupérer mèneront à une partie de jambe en l’air sur le canapé un dimanche après-midi. 

J’aimerais le voir encore plus, partager des moments sensuels, encore et des moments d’amitié plus plus. Je le connaissais déjà, mais j’en découvre encore davantage, son humour, sa froideur au petit matin, ses habitudes, sa culture, son indépendance… 

La naissance d’El frustrator. 

Il fallait bien qu’il y ait des couacs. Jusqu’à présent, on se voyait et je ressentais une certaine réciprosité dans nos échanges physiques, conversationnels ou encore textotiques. 

Puis un mercredi soir de spectacle, je l’isole près des toilettes du bar, et je l’embrasse. Pour moi, c’est un jeu et une manière de lui dire que ce soir, s’il le veut, je suis à lui.
Il fuit, il fuit les baisers et il fuit sur son vélo, m’expliquant que ce soir, non. Non, il n’y aura pas plus que ces baisers volés.

Je pédale dans son sillage, je veux savoir pourquoi. Pourquoi me laisse-t-il là au milieu de Paris, avec mon désir inassouvi ? Je le pousse dans ses retranchements, il émet le début d’une réponse. Face à son honnêteté, je finis par rentrer bredouille chez moi. 

El frustrator 1 – Libido 0. 

Le doute s’installe, recouchera-t-on ensemble. Le samedi, les doutes sont levés. Tout va bien. 

Tout se normalise, l’affaire suit son cours. Et j’apprécie de plus en plus sa compagnie. Amis, copains hors de la chambre, et amants la nuit tombée. Tout le monde sait, certains sont lourds, mais on y trouve notre compte.

Premier couac


Jusqu’au jour où… Un dîner en semaine improvisé chez lui. Cette légère gêne d’être à table, sobres, à se raconter nos vies. Une atmosphère de date, un certain malaise aussi, heureusement que l’humour sauve tout ça. Et que les regards finissent par s’enflammer et les corps par se retrouver.

Le lendemain, une mise au point semble nécessaire. Il ne veut pas être en couple, la soirée de la veille lui a fait percevoir une potentielle incompréhension entre nous.
Non, moi non plus, je ne voulais pas spécialement être en couple. D’ailleurs, je ne sais même pas ce que c’est qu’un couple. Mes histoires n’ont jamais passé ce stade. 

Non moi, ce que je voulais, c’était continuer à profiter, sans se prendre trop la tête et continuer à être honnête, si nos désirs évoluaient.
Je finis par le convaincre. Et l’affaire continue.

Je marche sur des œufs, je recentre le débat sur le sexe, j’écris moins. Bref, je me protège, nous voguons en eau trouble, et je tente de retarder le moment où je n’aurais plus la cerise du gâteau de notre amitié. 

Si le weekend, El Frustrator est corruptible, et que nous vivons de doux moments intimes, la semaine, El Frustrator est droit dans ses bottes. No sex. Pas de folie de nos corps les jours de la semaine.

Ça ne va pas en s’améliorant

La frustration est à son comble tous les mardis. Puis je m’habitue. 

Seul le soir de mon anniversaire est un soir de trop. Blessée, frustrée, je rentre chez moi en ayant une boule au ventre. Il aurait pu  m’offrir son corps pour mon anniversaire tout de même !! 

El frustrator 2 – Libido 0

Le mercredi suivant, spectacle, l’alcool et l’ambiance festive auront raison de El Frustrator. C’est lui qui me tire dans les coulisses pour m’embrasser. La partie est gagnée. Je suis surprise. La fierté devrait me pousser à refuser. J’en suis incapable. Que c’est bon ! 

Libido 1 – El Frustrator 2

Il ne fallut pas deux semaines pour que El frustrator reprenne du poil de la bête. Un spectacle, une belle complicité, une soirée qui s’éternise, des regards en coin, et du pied sous la table. Je pensais que le tour était joué. Je le raccompagne à son vélo. « On fait quoi maintenant ? » « Tu rentres chez toi, et moi je rentre chez moi. ». 

Et un uppercut du droit pour El Frustrator, je suis à terre. Mon ego est en pièce. Je rentre bredouille, furibonde et frustrée, bien décidée à l’ignorer désormais.

El Frustrator 3 – Libido 1


Vous imaginez bien que la colère est vite passée, et que mes résolutions  de le faire languir à son tour s’envolent… 

Blasée

Voilà l’affaire a repris. J’ai fini par ne plus rien attendre du mardi soir, ni du mercredi. Ma libido s’est fait une raison. Le weekend sinon rien. 

Puis la froideur a commencé à pointer le bout de son nez. Chaleureux en groupe, chaleureux le soir, et même chaleureux au matin pour se papouiller. Mais une fois sortis du lit, le glaçon El Frustrator prenait place. Visage fermé, mes blagues ne semblaient plus le faire rire, j’avais l’impression d’être de trop. 

Moi aussi je suis froide le matin… quand je préfère être seule. 

Alors quand lundi le texto est tombé. Quand il m’a honnêtement dit qu’il voulait arrêter, j’ai compris. Je m’y attendais. Je voulais simplement retarder ce moment encore un peu. 

J’aurais aimé encore vivre de douces nuits, des regards complices, des délires au petit matin. Oui, j’aurais aimé désirer encore ce corps hors de mes normes, observer ses petites fesses sous la douche, le câliner parfois contre son gré. 

Non, je ne suis pas dévastée. Oui, nous continuerons à être amis. Non, vraiment je ne me voyais pas en couple avec lui. Et oui, sûrement que quelques sentiments commençaient à s’en mêler de mon côté. 

La rechute

Ça aurait pu s’arrêter là. Ça devait s’arrêter là d’ailleurs.

Mais l’espoir enfoui, la libido incontrôlable et peut être la petite crise de la trentaine en ont décidé autrement.
J’avais promis d’ailleurs de ne pas publier ce texte à l’époque. Je ne lui ferais pas de pub, mais je refuse le véto. L’écriture, c’est mon moyen d’exorciser, et pour une fois, je vais me choisir face à la fierté mal placée d’un homme.

Donc voilà deux semaines et demi que l’on tenait, que les gestes ambiguës avaient presque disparus, que les regards se faisaient de moins en moins gênés et que notre amitié essayait de reprendre son chemin tranquillement.

Jusqu’à une soirée bien trop arrosée, à une borne de Vélib bien isolée du groupe et à une envie soudaine de ma part. Me voilà à lui rouler une énorme pelle. Il ne se débat pas, et me rend mon baiser.

A ce moment là, je ne cherche même pas autre chose, le baiser me suffit amplement. Ça dure quelques minutes, avant que nous nous quittions, pédalant face au vent.

Oups. Dur de repartir sur une amitié saine et franche après un baiser pareil. Le désir que je tentais difficilement d’enfouir renaît.

Belote

J’essaie tant bien que mal d’oublier la gymnastique de nos lèvres, d’effacer de ma mémoire son corps contre le mien, mais vous vous en doutez, je n’y arrive pas.

Deux semaines plus tard, nous nous réunissons tous pour un weekend dans une grande maison. Nous décidons de dormir entre filles, pourtant je ne pose ma valise dans aucune chambre. Acte manqué ou prémédité, je ne le sais même pas moi même.

La soirée est bizarre de mon coté, le premier soir est un soir de Dark Mymy. Je rumine mon célibat et l’incapacité des hommes à m’aimer… Je pleurniche, je vais prendre un bain et enfin je reprends.
Tout le début de la soirée, je l’évite. Mais en cette heure très matinale, l’alcool fait son effet. Nous ne sommes plus que 4.

Je profite de sa présence sur le canapé pour me blottir contre lui. Ça m’avait manqué. On s’endort. Quand on se réveille, je le tire vers la chambre.

Oui j’ai envie de lui, oui je rêverais de lui en moi. Mais non, j’essaie de tenir ma promesse. Je me mets même en pyjama. C’est peine perdu, les corps s’appellent et c’est si bon !

Et Re-belote

Le weekend se termine sans plus d’embûches, quelques câlins de plus, des papouilles, mais je ne veux pas le brusquer.

Peut être ai-je le droit à une deuxième chance… Autant la saisir.

La semaine d’après, je cogite, je sais que la soirée de samedi soir chez lui sera un test. Vais-je le réussir ? Vais-je réussir à partir avant la fin, à ne pas m’imposer, à ne pas créer plus d' »accidents ».

Nope, comme un signe du destin, mes règles s’interrompent le temps d’une soirée. Tant pis, on n’a qu’une vie.

Je reste jusqu’à la fin, je veux parler, je veux savoir. Evidemment, j’ai envie de lui, et qu’il ne se passe rien me mettrait une nouvelle fois dans un bel état de frustration.
Mais voilà, je crois qu’avant tout, je suis restée pour lui parler, et pour me nourrir encore un peu de sa tendresse.

La discussion est finalement brève, aucun de nous n’ose dire ce qu’il a sur le coeur. L’une ayant peur du rejet, l’autre ayant peur de la souffrance de la première.

Le langage des corps est tellement plus simple, et c’est eux qui finissent par avoir le dernier mot. Aïe, j’aime trop ça, pour que ça me laisse indifférente.

Pas claire avec moi même

Un petit déjeuner tous les deux, et nous nous quittons. Je n’ai toujours aucune idée de ce qui se passe dans son esprit. Bref, retour à la case départ. Je ne suis pas frustrée, mais je ne suis pas plus avancée.

Et puis, la vie suit son cours, on n’en parle pas, on n’a pas d’occasion, on est amis, tout simplement. Sauf que dans mon petit esprit, il est sorti de sa case et il avance à grands pas vers une autre case où les sentiments se bousculent. Trop tard.

Je n’ai aucune idée de ce que j’attends de lui, ni de moi. Pas une relation « conjugale » comme il aimait à le dire, mais pas non une relation basée uniquement sur le sexe.

Et le problème quand on n’est pas claire avec soi même, c’est qu’on va forcément droit dans le mur.

Crash imminent

Alors voilà, hier quand au bar, je me suis surprise à être un brin jalouse de l’une de ses collègues. Aïe Aïe, je savais que je prenais une pente glissante. Ce n’est ni ce que moi je voulais, ni ce que lui voulait.

Et en même temps, je ne peux les contrôler cette gorge qui se sert, mes pupilles qui le cherchent à travers la pièce, ma main qui se pose dans son dos.

La soirée se termine, il ne boit pas autant qu’un mois auparavant, il fait attention comme méfiant de l’attaque de la panthère dans la pénombre.

Je n’ai pas assez bu pour attaquer, mais assez pour entamer une discussion. Cette discussion, j’en ai besoin, je le sais. Mais je la redoute. Alors je le pousse, je le pousse à me rejeter, je le pousse à devoir me le dire : « C’est fini. Nope pas de sentiment de son coté. ».

Vocaux…

Oui ça pique, ah ça oui, ça rend triste. Je le saoule de paroles, sans arriver pourtant à lui communiquer mes plus grands questionnements et à lui dire les yeux dans les yeux ce que je pense vraiment.

Il me prend une dernière fois dans ses bras, je fais durer l’instant. Je profite de le serrer une ultime fois entre mes doigts, de presser sa peau, d’humer son odeur. Et je le laisse, il part à vélo, je pars de l’autre, sans me retourner. Adieu.

Mon appartement n’est pas tout près. Il est au moins à 45 minutes à pieds. Tant pis, j’ai besoin de marcher, de parler, j’ai besoin d’évacuer.

Les larmes ne viennent pas, mais les paroles, elles, affluent. J’entame une série de vocaux pour mes Merveilleuses, puis je switche. Celui à qui je veux vraiment parler, c’est lui.

20 minutes de vocaux plus tard, j’ai le semblant d’une réponse écrite. Je réécoute ma diatribe, je n’ai envie de rien changer. Je suis saoule, mais sincère, triste mais pas pleurnicharde, négative et profondément positive par moment… Moi quoi.

La fatigue et l’alcool ont raison de ma tristesse. Les larmes n’ont pas coulé. Le sommeil est léger, et il est à peine 5h30 quand je m’éveille.
Les pensées dansent dans mon esprit, capacité à me rendormir : 0.

Alors j’écris, j’écris et j’évacue ma colère, ma tristesse et ce sentiment d’injustice incontrôlable.

Grandie

Ça ne fait même pas 24h, mais je me sens déjà grandie de cette histoire.

Alors oui, j’ai encore mal. Et je vais éviter sa chevelure rousse pendant quelques temps, histoire de ne pas réveiller la bête des illusions, le désir et l’espoir. Je ne vais pas contempler la boîte de cookies alors que je n’ai pas le droit d’y toucher.

Je vais disparaître un peu, quelques semaines. Et revenir quand j’aurais trouvé un bel éclair au chocolat, qui contentera ma gourmandise.

Mais grandie, je le suis. D’abord, parce que grâce à lui, ma vision du désir, du masculin, du féminin, de cet impérialisme de la carrure a changé. Parce que pour une fois, je suis d’abord tombée amoureuse d’un cerveau.

Et puis surtout, c’est la première fois que je cherche cette discussion. C’est la première fois que je romps ma coquille de désir et de futilité pour montrer mes vrais sentiments. Oui, pour la première fois, je mets en péril une relation qui n’en était pas une, pour m’affirmer, et me préserver.

Pour la première fois, j’exprime non pas ce que l’autre veut entendre, mais ce que mon coeur a à dire.

Oui, le rejet ça pique. Mais je m’en remettrais, et j’espère en prendre de la graine pour la suite.

Merci aux Merveilleuses et aux Bitchveillantes d’avoir été là, vos mots ont donné encore plus de relief à ce que je viens de vivre !

Et merci les éclipses !